Amérique du Nord, 2015, voie ES
En confrontant les deux documents, vous mettrez en évidence les ambitions et les concurrences régionales et mondiales de la Chine et du Japon.
Des critères de puissance
FMI. Études économiques et financières. Perspectives de l'économie mondiale. Une reprise mondiale qui reste inégale. Site web : http://www.imf.org/ Avril 2014 Banque Mondiale. Site Web : http://donnees.banquemondiale.org/
Émilie Guyonnet, "Le Japon défend ses positions", Le Monde diplomatique, juin 2013. Banque asiatique de développement. Indicateurs clés de l'Asie et du Pacifique 2014.
Hanban (Confucius Institute Headquarters). http://english.hanban.org, 2014.

1 IDE : Investissements directs à l'étranger
2 APD : Aide publique au développement
3 R&D : Recherche et développement
Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
En 2017, à quel rang la Chine se situe-t-elle d'un point de vue économique ?
Des critères de puissance
FMI. Études économiques et financières. Perspectives de l'économie mondiale. Une reprise mondiale qui reste inégale. Site web : http://www.imf.org/ Avril 2014 Banque Mondiale. Site Web : http://donnees.banquemondiale.org/
Émilie Guyonnet, "Le Japon défend ses positions", Le Monde diplomatique, juin 2013. Banque asiatique de développement. Indicateurs clés de l'Asie et du Pacifique 2014.
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1 IDE : Investissements directs à l'étranger
2 APD : Aide publique au développement
3 R&D : Recherche et développement
Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
Comment appelle-t-on la période de forte croissance économique connue par le Japon dans la deuxième moitié du XXe siècle ?
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Émilie Guyonnet, "Le Japon défend ses positions", Le Monde diplomatique, juin 2013. Banque asiatique de développement. Indicateurs clés de l'Asie et du Pacifique 2014.
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3 R&D : Recherche et développement
Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
Quel est le dirigeant qui a permis le décollage économique chinois ?
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Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
Dans quel contexte le document 2 est-il publié ?
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Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
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1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
À la lecture du document 1, comment peut-on qualifier la Chine ?
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2 APD : Aide publique au développement
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D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
D'après le document 2, quelles sont les deux raisons qui expliquent que les îles Senkaku soient convoitées par la Chine et le Japon ?
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1 IDE : Investissements directs à l'étranger
2 APD : Aide publique au développement
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Senkaku, les îlots de la discorde
D'après un article de Claude Meyer, enseignant-chercheur, Le Monde, 21 septembre 2012
La fièvre monte entre la Chine et le Japon au sujet de l'archipel Senkaku en mer de Chine orientale. Ce chapelet d'îles est actuellement contrôlé par le Japon mais les deux pays ainsi que Taïwan en revendiquent la souveraineté. (…) Pourquoi cette escalade diplomatique pour un chapelet de cinq îlots inhabités dont la surface totale ne dépasse pas 7 km2 ? (…)
Il commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région, notamment du Japon. De plus sa zone économique exclusive (ZEE) attise les convoitises des deux pays, car elle recèle d'abondantes réserves halieutiques et probablement d'importants gisements d'hydrocarbures. (…)
Deuxième dimension de ce conflit territorial, le poids de l'histoire. Des activistes chinois ont choisi le 15 août, date anniversaire de la capitulation japonaise en 1945, pour planter des drapeaux chinois sur l'îlot principal de l'archipel. (…)
Enfin, c'est aussi la rivalité entre les deux puissances dominantes en Asie qui s'inscrit en toile de fond. Tokyo s'inquiète des ambitions maritimes de son puissant voisin et du doublement du budget militaire chinois en cinq ans. (…)
En Chine, le patriotisme se nourrit des succès du pays mais aussi de nippophobie1 et les autorités l'instrumentalisent pour renforcer leur légitimité. Le Japon est pris lui aussi dans une spirale de méfiance et d'animosité vis-à-vis de son grand voisin. (…).
Mais le réalisme l'emportera, car les deux économies sont étroitement interdépendantes.
1 Nippophobie : haine du Japon et de ce qui en est issu
"La fièvre monte entre la Chine et le Japon". C'est en effet peu de dire que l'émergence chinoise de ces dernières années et l'ambition politique et militaire grandissante manifestée par l'empire du Milieu ont suscité une certaine fébrilité dans l'archipel nippon qui craint la relégation.
Vaincu et ruiné en 1945, le Japon, soutenu par les États-Unis, a connu le "miracle économique" qui lui a permis de s'affirmer comme la deuxième puissance économique mondiale dans les années 1960. Cette expansion économique a néanmoins pris fin au début des années 1990 avec l'éclatement d'une bulle spéculative dont les conséquences sont toujours palpables aujourd'hui. A contrario, la Chine, longtemps marquée par le sous-développement, a réussi sa mue économique engagée au seuil des années 1980, grâce aux réformes fondamentales opérées par Deng Xiaoping. Elle a aujourd'hui les moyens de renouer avec ses ambitions régionales et de peser sur les affaires du monde. De ce fait, elle vient donc heurter et déstabiliser la puissance japonaise.
Le choc de ces deux puissances asiatiques se manifeste clairement dans les deux documents qui sont proposés à notre étude. Le premier dresse le portrait des deux puissances en présentant des données chiffrées concernant un certain nombre de domaines jugés révélateurs de leur poids respectif. Le second est un texte extrait d'un article publié par Claude Meyer dans le quotidien Le Monde en septembre 2012, alors que Pékin et Tokyo haussent le ton sur la question des îles Senkaku. Il nous appartiendra donc de les interroger sur la concurrence économique et politique farouche que se livrent la Chine et le Japon aussi bien à l'échelle régionale qu'à l'échelle mondiale.
Pour ce faire, nous verrons dans un premier temps que la Chine et le Japon suivent des trajectoires économiques différentes avant d'envisager les conséquences que ces rééquilibrages géo-économiques peuvent avoir sur le plan politique, aussi bien à l'échelle régionale que mondiale.
Une modification des équilibres géo-économiques entre le Japon et la Chine
En 1973, Alain Peyrefitte écrivait un maître ouvrage intitulé Quand la Chine s'éveillera, le monde tremblera. La Chine s'est réveillée et le monde a en effet tremblé tant les conséquences de ce réveil ont rebattu les cartes. Ainsi, le Japon qui, depuis les années 1960, était la deuxième puissance économique mondiale et la première puissance économique régionale n'a pu que déplorer sa relégation. De ce point de vue, le portrait croisé que dresse le tableau synthétique (document 1) est révélateur des trajectoires diamétralement opposées de l'empire du Milieu, la Chine, et de l'empire du Soleil Levant, le Japon.
D'un point de vue économique, il est important de souligner que la Chine, longtemps dominée et marginalisée, a réussi une percée importante depuis que Deng Xiaoping a engagé d'importantes réformes à la fin des années 1970. En créant les Zones économiques spéciales (ZES) et en ouvrant sensiblement le pays sur le monde, il a permis à la Chine de s'intégrer pleinement à la mondialisation en bénéficiant de ses avantages comparatifs, en l'occurrence le faible coût de sa main-d'œuvre pléthorique et peu qualifiée. En quelques années, elle est devenue "l'atelier du monde". Le document 1 en témoigne. En 2013, la Chine affichait un PIB de 9240 milliards de dollars et sa croissance tournait autour de 7% par an, ce qui explique qu'elle soit devenue la deuxième puissance économique mondiale en 2014 et qu'elle ambitionne de devenir la première économie mondiale dans les années à venir. On peut souligner aussi que ses exportations ont enregistré une augmentation sensible au cours des années 2000. En effet, on estime qu'elles ont crû de 681% entre 2000 et 2013, ce qui témoigne d'un dynamisme sans commune mesure et ce qui lui permet de détenir des réserves de change colossales, évaluées à près de 4000 milliards de dollars en 2014. Cette croissance s'explique en partie par les Investissements directs à l'étranger (IDE) qu'elle reçoit (elle est le deuxième pays récepteur d'IDE au monde) et se manifeste par son emprise croissante sur l'économie mondiale : elle est le troisième pays à investir dans le monde. La Chine est donc clairement un pays émergent qui s'est progressivement imposé sur la scène géo-économique mondiale.
Le Japon semble a contrario en retrait même si on ne saurait passer sous silence un certain nombre de considérations importantes qui témoignent de sa puissance. Certes, le Japon affiche un PIB de seulement 4901 milliards de dollars en 2013 mais on peut souligner que, ramené à la population, il s'avère très élevé, l'un des plus hauts du monde. Les Japonais affichent en effet un PIB/hab. de 38 892 dollars en 2013 quand les Chinois ne peuvent revendiquer que 6807 dollars par habitant en moyenne. Très nettement donc, le Japon reste un pays très développé dont le niveau de revenu est important. Par ailleurs, le Japon est le deuxième investisseur mondial, devant la Chine. Enfin, à l'échelle régionale, le Japon pèse 36% du PIB, ce qui est considérable eu égard à sa taille ; le géant chinois pèse 40% de ce même PIB. Il y a donc un surpoids relatif du Japon qui s'explique en partie par la part du PIB investie dans la R&D (Recherche et développement) : le Japon est 4e au classement mondial, juste derrière la Chine, alors que son PIB est nettement plus petit. Le Japon mise donc sur la R&D pour maintenir sa puissance économique dans le cadre de la concurrence mondialisée. Si la Chine est "l'atelier du monde", le Japon se veut l'un des principaux "bureaux d'étude" du monde où l'on conçoit ce que les Chinois produiront ; c'est le pari de "l'économie de la connaissance".
Ce portrait croisé de la Chine et du Japon permet donc de mieux comprendre les équilibres géo-économiques, notamment à l'échelle régionale. La Chine est un pays émergent qui fait preuve d'un dynamisme important même si la crise de 2008 est venue compliquer sa situation. Sa croissance annuelle du PIB est passée de plus de 10% à moins de 7% en 2016, sa plus faible performance depuis un quart de siècle. Le Japon connaît un déclin relatif à toutes les échelles mais reste un pays très développé affichant des standards de développement sans commune mesure avec ceux de la Chine, qui reste marquée par de fortes inégalités socio-économiques et par une pauvreté importante quoiqu'en recul.
Le réveil économique de la Chine a naturellement eu des conséquences importantes sur les équilibres géopolitiques mondiaux et régionaux, ce dont témoignent nos documents.
La géopolitique à l'heure chinoise
Traditionnellement, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon était considéré comme un géant économique et comme un "nain politique", étant entendu qu'après les errements de la politique impériale japonaise des années 1930 - 1940, il renonçait à la puissance (entendu comme Hard power) et à l'impérialisme. Ainsi, il avait renoncé, dès les lendemains de la guerre, à entretenir une armée, préférant recourir au parapluie militaire américain pour assurer sa sécurité extérieure. Il ne s'engagea de fait dans aucune alliance militaire mais s'investit dans l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ou le G8 à l'échelle mondiale, dans l'Association des Nations de l'Asie du Sud-Est (ASEAN) à l'échelle régionale, comme en témoigne le document 1. Par ailleurs, Tokyo privilégia de longue date l'Aide publique au développement (APD), préférant user de son argent plutôt que des armes pour asseoir son influence. En d'autres termes, le Japon a misé sur le Soft power plutôt que sur le Hard power ; le succès des mangas et des films japonais en témoigne.
A contrario, la Chine, n'a jamais renoncé au rêve de recouvrer sa puissance perdue, aussi bien à l'échelle régionale qu'à l'échelle mondiale. Le président Mao entendait déjà peser sur les affaires du monde : il n'eut de cesser de présenter la Chine comme le porte-flambeau du tiers-monde. Cette aspiration à la puissance s'est jusqu'à présent peu manifestée, notamment à l'échelle mondiale où la Chine a peu usé du levier que lui offrait son statut de membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. Elle a longtemps prôné une "montée en puissance pacifique" et un refus de tout impérialisme. Elle a longtemps mis en avant le Soft power incarné par les instituts Confucius qu'elle implante un peu partout dans le monde (433 d'après le document 1). Sa diaspora, nombreuse et largement présente à l'échelle mondiale, servait aussi de relais d'influence. Cependant, en doublant son budget militaire en cinq ans (document 2) et en y consacrant plus de 2% de son PIB, la Chine indique clairement qu'elle entend imposer ses vues dans les domaines qu'elle juge sensibles et vitaux pour elle. L'effort colossal que fournit Pékin ces dernières années pour équiper et moderniser son armée sont un signal fort qui ne cesse d'inquiéter ses voisins, d'autant que les revendications territoriales sont soutenues avec de plus en plus d'énergie.
Parmi les voisins inquiets, on trouve bien sûr le Japon, comme en témoigne le document 2. L'archipel Senkaku, en mer de Chine orientale, fait l'objet d'un litige dont l'issue s'avère imprévisible. Les deux pays revendiquent ce chapelet d'îles qui "commande une artère maritime cruciale pour l'approvisionnement de la région" et offre une Zone économique exclusive (ZEE) riche en "réserves halieutiques" et en "gisements d'hydrocarbures". Il y a donc des enjeux économiques et stratégiques majeurs. Par ailleurs, le poids de l'Histoire explique en partie ces tensions. On peut rappeler que l'empire japonais a occupé la Mandchourie dès le début des années 1930 avant d'entrer en guerre avec la Chine en 1937. Les massacres de Nankin sont restés dans les mémoires et expliquent la puissante nippophobie que le pouvoir de Pékin n'hésite jamais à réactiver à des fins politiques, comme en témoigne le document 2. À l'échelle régionale, sa "sphère de coprospérité de la Grande Asie orientale" a laissé de sinistres souvenirs aux populations qui ont subi le joug nippon, que ce soit en Corée, aux Philippines ou en Malaisie. Or, le Japon n'a jamais opéré le travail de mémoire nécessaire et les relations qu'il entretient avec la plupart de ses voisins sont assez tendues de ce fait.
Cette montée en puissance de la Chine bouleverse les équilibres régionaux. Le Japon s'interroge de plus en plus ouvertement sur la nécessité de recréer une armée capable de défendre les intérêts vitaux du pays. Les États-Unis ont dû, ces dernières années, rassurer leurs alliés dans la région en renforçant les alliances et en accentuant sa présence militaire, sans pour autant rassurer tout à fait les Japonais. À l'échelle mondiale aussi, la concurrence est rude : la Chine investit considérablement dans les pays pauvres, notamment en Afrique, afin de se constituer un réseau d'alliés et d'obligés ; elle marche de fait sur les plates-bandes japonaises. Très nettement donc, le Japon et la Chine sont engagés dans une lutte d'influence et de pouvoir, aussi bien à l'échelle régionale qu'à l'échelle mondiale même si les ressorts de leurs puissances respectives diffèrent. Néanmoins, le dynamisme chinois ne doit pas occulter que le Japon jouit encore d'une nette longueur d'avance en termes de richesse et de développement et qu'il peut compter sur le soutien de ceux qui restent encore la première puissance mondiale, c'est-à-dire les États-Unis.
La croissance économique vertigineuse de la Chine ces dernières années a donc rebattu les cartes géo-économiques et géopolitiques, tant à l'échelle régionale qu'à l'échelle mondiale. La Chine apparaît clairement comme une puissance ascendante, une puissance en construction qui cherche à affirmer sa position et à faire oublier l'humiliation de sa déchéance passée. Le Japon, quant à lui, apparaît comme une puissance établie quelque peu sur la défensive et soucieuse de se prémunir contre les ambitions chinoises, notamment d'un point de vue territorial.
Ces nouveaux enjeux ont pour conséquence un accroissement des tensions entre le Japon et la Chine mais n'ont encore eu aucune incidence sur les échanges commerciaux entre ces deux pays.