Quels sont les défis actuels du continent africain face à sa croissance démographique et urbaine malgré le poids du virus du sida ?
Quelle est la conséquence de l'explosion démographique que connaît le continent ?
Quel est le taux de fécondité moyen en Afrique subsaharienne ?
Quel sera le taux d'urbanisation de l'Afrique en 2030 ?
L'élément clé pour comprendre la place du continent africain dans la mondialisation et le développement international est celui de sa croissance démographique. En effet, le continent connaît une dynamique démographique et urbaine très forte, altérée par la pandémie de Sida. Ces facteurs et leur gestion sont la clé du développement économique et social du continent le plus jeune de la planète.
Plus qu'une forte croissance, le continent africain a connu une véritable explosion démographique au XXe siècle, sa population ayant été multipliée par 7 entre 1900 et 2000. D'ici 2030, les sociétés africaines devront faire face à un quasi doublement de leur population. La principale conséquence de cette dynamique est l'importance de la jeunesse. En effet, en 2010, 2 africains sur 3 avaient moins de 25 ans et 5% seulement ont plus de 60 ans. La croissance annuelle de la population est de 2,3% chaque année et la fécondité reste la plus élevée du monde avec une moyenne de 5 enfants par femme. Cette fécondité très forte s'explique par une contraception en général peu accessible pour la majorité des femmes africaines et une demande d'enfants qui reste forte.
L'Afrique est le continent le plus touché par la pandémie du Sida à cause d'un manque de prévention et de protections. En 2009, un tiers (34%) de toutes les personnes vivant avec le virus à l'échelle mondiale résidait dans les 10 pays d'Afrique australe, tout comme près de 40% de toutes les femmes adultes atteintes. Ces 10 pays représentaient 31% des personnes contractant l'infection et 34% de toutes les personnes décédant de causes liées au virus en 2009. L'épidémie de SIDA en Afrique du Sud reste la plus importante. Cependant, la progression de la maladie est en diminution dans plusieurs pays d'Afrique australe (notamment le Botswana, la Namibie et la Zambie). Au Lesotho, au Mozambique et au Swaziland, la propagation de la maladie semble aussi marquer le pas. Toutefois, les niveaux de l'infection restent excessivement élevés dans l'ensemble de ces pays. L'épidémie comparativement plus récente en Angola continue de progresser.
Le rythme actuel d'urbanisation du continent (+ 3,4% par an en moyenne) est le plus élevé au monde. Les grandes villes d'Afrique devraient encore gagner des millions d'habitants et figurer ainsi parmi les plus grandes de la planète. En 2025, Lagos (Nigéria) et Kinshasa (RDC) deviendront les 11e et 12e plus importantes villes du monde. Kinshasa, surtout, devrait connaître une progression de 4 millions de ses habitants (soit une hausse de 46%), de 8,7 à 12,7 millions entre 2010 et 2020. Certaines capitales seront devenues hégémoniques par rapport aux autres villes de leur territoire, créant une sorte de désert humain autour d'elles : en Angola en 2025, près d'un Angolais sur trois vivra dans la capitale Luanda. Au Sénégal et en Côte d'Ivoire, une personne sur quatre, résidant dans ces pays, vivra à Dakar et à Abidjan. Au-delà même de la croissance des grandes villes, on se rend compte que ce phénomène urbain est solidement installé : la croissance démographique urbaine sera en effet portée, à 70%, par les villes de taille secondaire.
- L'Afrique connaît une forte poussée démographique et son nombre d'habitants va beaucoup augmenter.
- L'Afrique est le continent qui compte le plus de malades du Sida et de décès liés à cette maladie.
- Le nombre d'habitants dans les grandes villes africaines va augmenter à cause de l'exode rural.