Dans quelles mesures les tensions sociales, le crime organisé et la question des communautés indigènes sont-ils des facteurs de déstabilisation du continent ?
Quel nom spécifique portent les bidonvilles brésiliens ?
Dans quelle région du Mexique la pauvreté a-t-elle provoqué une rébellion paysanne violente ?
Sur quel trafic le crime organisé américain fonde-t-il la majorité de ses activités ?
Quel pays d'Amérique est le principal producteur de drogue actuel ?
Que réclament les communautés indigènes aux gouvernements ?
Les tensions entre Etats du continent américain restent aujourd'hui modérées et la négociation reste la principale stratégie pour régler ces questions. Cependant, le véritable frein au décollage de certains pays du continent reste les tensions intra-étatiques à l'image des tensions sociales engendrées par de fortes inégalités, le poison du crime organisé qui ronge l'ensemble du continent et la très ancienne question du statut des communautés indigènes.
Les inégalités sociales encore très fortes sur le continent américain débouchent sur des tensions et des violences qui freinent la croissance des pays concernés. Il en est ainsi dans les bidonvilles (favelas) brésiliens où la pauvreté, le chômage et la violence liée au trafic de drogue en font parfois des zones de non-droit où seule l'intervention de l'armée permet d'y démanteler les bandes organisées les plus violentes. Pauvreté et retard de développement marquent également les barrios de la frontière mexico-américaine dans lesquels viennent s'entasser mexicains et autres latinos espérant passer aux États-Unis. Mais ce sont dans les pays les plus pauvres et enclavés du continent que les tensions sociales sont les plus fortes. Ainsi la rébellion paysanne de l'Armée Zapatiste de Libération Nationale qui sévit au Chiapas, région la plus pauvre du Mexique. Elle vise à défendre les intérêts de toutes les minorités exclues par le capitalisme libéral. En Bolivie, pays le plus pauvre du continent, les tensions étaient fortes entres les descendants des européens qui concentrent richesse et pouvoir et les populations natives (rurales et très pauvres) jusqu'en 2005 avec l'élection d'Evo Morales premier président amérindien du pays.
Le facteur le plus important de tensions et de violences au sein des Etats américains reste cependant le crime organisé centré sur le trafic de drogue. En effet, la mondialisation concerne également des échanges et des flux illégaux. Le trafic de drogue a longtemps été la source principale de violence. Il a évolué aujourd'hui car on parle de "narco-terrorisme" et des liens entre les trafiquants de drogue d'Amérique et des groupements terroristes internationaux comme Al-Qaïda existeraient selon les dernières recherches des autorités des États-Unis. Si le crime organisé génère d'importants profits (estimés parfois à 25% du PIB de certains Etats comme la Colombie) il génère morts et destruction et demeure le frein essentiel du développement de ces Etats car l'argent issu des trafics leur échappe. Les territoires de ce trafic évoluent avec la mondialisation. La Bolivie et le Pérou ont longtemps été les principaux producteurs de coca du continent. Ils sont aujourd'hui devancés par la Colombie. Malgré l'éradication des deux principaux cartels de la drogue de ce pays (Cali et Medellín) les groupes de narcotrafiquants se sont multipliés et les flux de circulation de la drogue concernent aujourd'hui tout le continent, des différentes étapes d'élaboration du produit à son acheminement puis à sa vente. Corollaire de ce trafic, celui des armes gangrène aussi le continent sur lequel 40% du total des homicides mondiaux ont lieu. Colombie et Mexique en sont les principales plaques tournantes.
Enfin, la question des communautés indigènes est un facteur d'instabilité. Ces communautés sont celles qui peuplaient le continent avant l'arrivée des Européens. Elles ne représentent aujourd'hui plus que 10% de la population totale avec cependant de forts contrastes : au Mexique, elles ne représentent que 13% de la population alors qu'en Bolivie elles en composent 80%. Le débat sur leur place et leurs droits au sein de leurs pays débute au début des années 1990. Il porte d'abord sur l'agriculture et la restitution de terres indiennes traditionnelles et donc une redistribution générale. Il porte aussi sur la gestion de ressources naturelles comme la forêt amazonienne. La fin progressive des dictatures place le débat dans le champ politique. Les organisations indiennes se structurent, obtiennent l'intérêt des médias. Le point d'orgue est atteint avec l'élection d'Evo Morales en Bolivie, premier président du continent d'origine amérindienne. De plus en plus de pays d'Amérique latine changent alors leurs constitutions pour reconnaître la spécificité culturelle et les droits de ces populations.
- Les inégalités de richesse sont importantes au sein des Etats. Les quartiers riches cohabitent avec des ghettos et des bidonvilles.
- Le crime organisé sévit fortement aux Etats-Unis et dans des pays comme le Mexique ou la Colombie pour le contrôle du marché de la drogue.
- Les communautés indiennes ont obtenu de nombreux droits après une forte mobilisation.