Sommaire
ILes nouvelles formes de conflits après 1991ADe nombreux facteurs de conflitsBLa multiplication des guerres civilesIILe multilatéralisme dominé par la puissance des États-UnisLa fin de la guerre froide ne signifie pas la fin des conflits. La dislocation du bloc communiste et les replis identitaires dans de nombreuses parties du monde provoquent des tensions et la multiplication des guerres civiles. L'islamisme devient aussi un important facteur de tension.
L'ONU peut désormais jouer un rôle dans le règlement des conflits et la fin de la guerre froide voit l'émergence du multilatéralisme. Le poids des États-Unis reste prépondérant dans ce nouvel ordre mondial.
Les nouvelles formes de conflits après 1991
De nombreux facteurs de conflits
La fin de l'opposition entre l'Est et l'Ouest n'a pas signifié la fin des conflits :
- La chute du bloc de l'Est a eu pour conséquence une déstabilisation de l'Europe de l'Est. Les revendications d'indépendance en Yougoslavie entraînent des réactions de la Serbie dirigée par Slobodan Milosevic, partisan du maintien de l'unité de la Yougoslavie. Les indépendances de la Slovénie, de la Croatie et de la Bosnie-Herzégovine en 1991 déclenchent des guerres ponctuées d'exactions sur les civils. Les "nettoyages ethniques" se multiplient. Le Kosovo s'embrase aussi en 1999.
- L'Afrique aussi est touchée par des guerres civiles ayant des revendications identitaires. Ces conflits s'entremêlent souvent à la volonté de contrôler des ressources naturelles, comme au Sud-Soudan ou en République démocratique du Congo.
L'islamisme radical devient aussi un important facteur de conflit et conteste la puissance des États-Unis :
- La révolution de l'ayatollah Khomeiny en Iran en 1979 instaure une République islamique ouvertement hostile aux États-Unis.
- Le Hezbollah déstabilise le Liban.
- Les Talibans prennent le pouvoir en Afghanistan en 1996 et abritent l'organisation Al-Qaïda.
- Al-Qaida, dirigée par Oussama ben Laden, appelle au djihad contre les États-Unis et provoque les attentats du 11 septembre 2001.
- Le régime des Talibans est renversé mais le pays reste instable.
- En Irak, le départ de Saddam Hussein, à la suite de l'intervention des États-Unis qui le soupçonnaient de posséder des armes non conventionnelles, provoque le chaos dans le pays.
- Dans beaucoup des pays touchés par le printemps arabe, les islamistes jouent un rôle important dans l'instabilité post-révolutionnaire. La Libye est au bord de l'implosion et l'État Islamique (Daesh) s'est constitué à la fois sur les territoires syriens et irakiens.
La multiplication des guerres civiles
Ces différents facteurs témoignent d'une diminution des guerres entre États, désormais proportionnellement moins nombreuses que les conflits intra-étatiques (les guerres civiles).
Les guerres civiles frappent davantage les États défaillants.
Les violences contre les civils se multiplient :
- Ce sont des conflits asymétriques qui opposent des armées régulières à des groupes armés dirigés par des "seigneurs de guerre".
- Ces groupes armés entretiennent un climat de terreur et s'en prennent aux populations civiles, victimes de pillages, de massacres, de famines volontaires.
Le génocide des Tutsis au Rwanda provoque la mort d'environ 1 million de personnes en 1994.
Le multilatéralisme dominé par la puissance des États-Unis
À la fin de la guerre froide, les États-Unis apparaissent désormais comme la seule hyperpuissance de la planète. Compte tenu de leur puissance et avance économique, militaire et technologique, ils s'imposent comme les "gendarmes du monde".
George Bush annonce l'avènement d'un "nouvel ordre international" et certains parlent de la "fin de l'histoire". C'est-à-dire que le monde serait désormais stabilisé par la fin de la guerre froide.
Malgré le poids dominant des États-Unis, la période qui suit la guerre froide permet la mise en place du multilatéralisme dans le règlement des tensions internationales. L'ONU peut désormais intervenir dans les conflits sans se confronter au véto soviétique.
Ainsi les actions de l'ONU se multiplient, notamment sous la présidence de Kofi Annan (président de l'ONU de 1997 à 2006). Cependant, l'ONU est rapidement confrontée à l'impuissance dans de nombreux conflits :
- Les États-Unis et leurs alliés interviennent militairement avec l'accord de l'ONU en Irak durant la guerre du Golfe en 1990 - 1991. Cette victoire est présentée par George Bush comme la victoire du multilatéralisme.
- L'intervention des troupes européennes de l'ONU est un échec dans la guerre en Bosnie-Herzégovine, notamment lors du siège de Sarajevo 1992 - 1996). Il faut attendre l'intervention de l'OTAN pour permettre la signature des accords de Dayton aux États-Unis qui marquent la fin du conflit en 1995.
- L'ONU est impuissante pour régler les conflits qui sévissent en Afrique et notamment au Rwanda.
- L'intervention en Afghanistan sous l'égide de l'ONU est elle aussi dominée par les États-Unis. Elle ne parvient que temporairement à chasser les talibans qui gardent sous leur emprise de nombreuses régions du pays.
- L'intervention russe et les exactions commises par les Russes en Tchétchénie ne rencontrent qu'une faible opposition au sein de l'ONU.
- Enfin, les Américains interviennent militairement en Irak en 2003, sans le consentement de l'ONU, la France utilisant son droit de veto.
Malgré ses faiblesses, le multilatéralisme est devenu une réalité. Des cours de justice internationales sont créées pour juger les crimes de guerre menés en ex-Yougoslavie et au Rwanda.
Slobodan Milosevic et Radovan Karadzic sont condamnés par le tribunal pénal international pour des crimes de guerre et de génocide en Bosnie-Herzégovine.