Sommaire
IL'invention et la diffusion de l'agriculture et de l'élevageAL'invention de l'agricultureBL'invention de l'élevageCLa diffusion de l'agriculture et de l'élevageIILes conséquences de la « révolution » néolithiqueALa sédentarisation et les premiers villagesBLes premiers progrès techniquesCDes bouleversements sociaux importantsLa longue histoire de l'humanité connaît un changement majeur il y a environ 10 000 ans : les hommes et les femmes se regroupent dans des villages, développent l'agriculture et l'élevage et produisent leur propre nourriture. C'est ce que les historiens appellent la « révolution » néolithique. Loin d'être une véritable révolution, ce changement est plutôt une lente évolution, qui s'étale entre le IXe et le IIIe millénaire (d'où les guillemets à « révolution »). Cette évolution produit de nombreux changements dans la vie des êtres humains et modifie leur vision du monde.
Qu'est-ce que la « révolution » néolithique ? Quelles en sont les conséquences ?
L'invention et la diffusion de l'agriculture et de l'élevage
La « révolution » néolithique repose principalement sur l'invention de l'agriculture et de l'élevage. Ces techniques se développent d'abord dans le croissant fertile au milieu du IXe millénaire avant notre ère, puis se diffusent lentement à travers l'Europe.
L'invention de l'agriculture
L'invention de l'agriculture se fait durant la « révolution » néolithique. Le réchauffement climatique de cette période conduit à l'apparition de céréales sauvages. Les hommes en récupèrent les graines et créent leurs premiers potagers.
Néolithique
Le Néolithique est la période de 10 000 ans à 3 500 ans avant notre ère, durant laquelle les humains inventent l'agriculture et l'élevage et deviennent sédentaires.
Agriculture
L'agriculture est l'ensemble des activités de culture du sol qui sont utiles aux êtres humains, notamment pour se nourrir.
Les premiers êtres humains vivent dans des abris sous roche et se nourrissent grâce à la chasse, la pêche ou la cueillette. Ils sont nomades et parcourent la terre en quête de nourriture. Ces chasseurs-cueilleurs savent certainement depuis longtemps qu'une graine plantée dans le sol donnerait une nouvelle plante.
Face à une raréfaction des ressources disponibles, les premiers êtres humains exploitent de plus en plus méthodiquement les graines : ils les plantent et protègent leurs cultures en travaillant la terre. Ils défrichent de nouveaux espaces et agrandissent les surfaces cultivées.
Il y a environ 10 000 ans, cette pratique se développe d'abord au Proche-Orient, à partir des céréales, dont la diffusion est favorisée par un réchauffement de la région.
Après leur cueillette, les graines de céréales sont séparées des plantes. Elles sont ensuite écrasées sur une grande pierre avec un broyeur (lui-même en pierre), pour produire de la farine, qui servira à fabriquer du pain.
© Wikimedia Commons
L'invention de l'élevage
Pendant la « révolution » néolithique, les êtres humains domestiquent les animaux pour se fournir en viande mais aussi en cuir et en peaux. C'est ainsi qu'ils inventent l'élevage.
L'élevage est lié à l'agriculture. Les êtres humains sélectionnent les meilleures bêtes et croisent certaines races de la même espèce afin d'obtenir des animaux avec de meilleures caractéristiques.
Ils apprivoisent ces animaux pour plusieurs raisons :
- le mouton, le sanglier puis le porc pour se nourrir ;
- le loup puis le chien pour être protégés ;
- le chat pour éliminer les nuisibles ;
- l'aurochs (ancêtre du bœuf), puis le cheval, pour tirer la charrue et augmenter la force de travail dans l'agriculture ;
- fabriquer des outils à partir des ossements ;
- se vêtir à partir des peaux et cuirs récupérés sur les bêtes.
La diffusion de l'agriculture et de l'élevage
La « révolution » néolithique se développe d'abord au Proche-Orient, à partir de la culture du blé et l'élevage de moutons, de bœufs et de porcs. Elle se diffuse ensuite dans toute l'Europe, de 9 000 av. J.-C. à 3 000 av. J.-C.
L'agriculture et l'élevage se développent à partir de plusieurs foyers dans le monde, qui présentent des spécificités différentes du Proche-Orient :
- En Chine : on cultive du riz et du millet, on élève des porcs et des poulets.
- Au Mexique : on cultive des courges, de l'avocat, des haricots, du maïs.
- Dans les Andes : on cultive des pommes de terre et du maïs, on élève des lamas.
- En Afrique : on cultive du maïs, du riz, on élève des bœufs.
© Wikimedia Commons
Les conséquences de la « révolution » néolithique
Cette « révolution » provoque des bouleversements sociaux importants. Ces bouleversements posent les fondements des sociétés modernes : sédentarisation en villages, augmentation de la population, conflits de territoire, développement des techniques, etc.
La sédentarisation et les premiers villages
C'est au Néolithique que les hommes et les femmes ne se satisfont plus de la cueillette et de la chasse. Ils se sédentarisent : ils cessent d'être nomades et s'installent dans des villages.
Sédentarisation
La sédentarisation est l'adoption d'un mode de vie sédentaire, c'est-à-dire qui correspond à quelqu'un qui se fixe quelque part pour y vivre durablement.
Des débats perdurent entre historiens et historiennes pour savoir si c'est la sédentarisation qui a provoqué l'invention de l'agriculture ou l'inverse.
Les êtres humains sont de moins en moins nomades et se sédentarisent. Au Proche-Orient, dans la région du Jourdain, certaines communautés profitent de la nourriture abondante permise par l'agriculture pour habiter à plusieurs familles dans un village permanent, plutôt que de se déplacer sans cesse et dormir dans des abris de fortune.
La chasse et la cueillette demeurent leurs activités principales, mais la vie en communauté leur apporte plus de confort et de sécurité que la vie en solitaire. Ces villages créent des dépendances entre leurs habitants et les rapprochent. L'amélioration des conditions de vie favorise la croissance de la population.
© Wikimedia Commons
Autour des villages, il devient de plus en plus difficile de s'en tenir à la simple cueillette. C'est ainsi que se développent les plantes autour des maisons. Une nouvelle architecture émerge avec des maisons à plan rectangulaire. Les maisons rectangulaires non enterrées et les premiers animaux domestiqués montrent la volonté des êtres humains de s'affranchir des éléments naturels et de les dominer.
Les premiers progrès techniques
Les outils sont de plus en plus perfectionnés. L'artisanat fait son apparition et les êtres humains se spécialisent dans certains métiers : le polissage de la pierre, le tissage, la céramique. Ce sont les premiers progrès techniques.
Dans les sociétés sédentaires, un artisanat de plus en plus florissant se développe, comme l'ont révélé les fouilles archéologiques sur les sites néolithiques.
Les outils réalisés avec des pierres taillées perdurent. L'utilisation de pierres polies se développe. Elles servent à fabriquer des haches pour couper les arbres et à défricher des surfaces de plus en plus grandes pour l'agriculture.
Avec le développement de l'agriculture, des besoins nouveaux apparaissent pour stocker les récoltes et les transporter :
- Pour conserver les graines ou les liquides, on fabrique des poteries : vases, bols, etc.
- Les potiers façonnent également des récipients en terre cuite pour cuisiner des aliments : marmites, plats, etc.
© Wikimedia Commons
La poterie a constitué une révolution du mode de vie des sédentaires. Elle permet de cuire les céréales et de manger la viande autrement que grillée. En ramassant des plantes ou des racines et en les stockant dans des poteries, la poterie permet de diversifier la nourriture.
Les êtres humains du Néolithique filent la laine et le lin pour fabriquer les premiers tissus. Avec ces tissus, ils fabriquent leurs vêtements : pour cela, ils utilisent des aiguilles en os et du fil. Une personne qui tisse est appelée « tisserand ».
D'autres progrès techniques surviennent à la fin du Néolithique. La métallurgie et les techniques de fonte du cuivre et du bronze font entrer les humains dans l'âge des métaux et mettent fin au Néolithique, au milieu du IVe millénaire avant notre ère.
Des bouleversements sociaux importants
Les populations humaines connaissent des bouleversements sociaux importants. Face à l'augmentation de la population dans certains villages, les communautés humaines se dotent de règles permettant de vivre en collectivité et se hiérarchisent.
Les individus se spécialisent dans l'élevage, l'artisanat ou encore dans l'agriculture. On observe le renforcement des inégalités sociales, visibles notamment dans les tombes, avec une présence importante d'objets de valeur, comme les bijoux, chez les personnes les plus riches. Sous l'autorité des plus habiles ou des plus riches, des sociétés hiérarchisées apparaissent.
Une nécropole est un groupement de tombes. La richesse et le pouvoir des chefs locaux sont affirmés jusque dans leur mort. Dans la nécropole de Varna (Bulgarie), on peut observer une répartition entre les tombes pauvres et les tombes riches, dans lesquelles on a retrouvé des objets de grande valeur.
© Wikimedia Commons
Le rapport des êtres humains au monde évolue également : la figure humaine apparaît dans l'art, pour représenter des divinités. Les êtres humains du Néolithique édifient des mégalithes et rendent un culte à leurs ancêtres.
Mégalithe
Un mégalithe est un monument de pierre brute de grandes dimensions (par exemple des dolmens, des menhirs).