Quelles sont les grandes phases de la guerre froide ?
Quand a lieu la première crise de Berlin ?
Pourquoi le mur de Berlin est-il construit ?
Qu'est-ce que la Détente ?
Quels conflits sont emblématiques de la guerre froide ?
Alliés contre l'Allemagne nazie à partir de 1941, les États-Unis et l'URSS entrent dans un conflit larvé dès la fin de la guerre : c'est la guerre froide.
Dès 1945, les relations entre les Alliés se dégradent, chacun voulant établir une sphère d'influence la plus large possible sur une Europe occidentale ravagée par les combats. L'Armée rouge, qui prend position en Europe de l'Est, n'entend plus s'en retirer mais, au contraire, le régime soviétique envisage de pousser les feux du communisme et d'empêcher toute influence américaine dans la région.
"Un rideau de fer" s'est abattu sur l'Europe selon les mots de Churchill en 1946, et chacun des deux camps s'efforce de consolider son influence. Du côté des États-Unis, on défend une politique d'endiguement, dont le but est d'empêcher ou de ralentir l'avancée et l'influence des communistes en Europe. Elle se concrétise avec le plan Marshall visant à aider l'Europe occidentale et à se reconstruire rapidement sous la protection américaine. Côté soviétique, on édicte la doctrine Jdanov qui prend acte de la division du monde en deux blocs, et annonce la volonté de Moscou d'établir le modèle communiste dans les pays qu'elle occupe ou qui sont sous son influence.
Parallèlement, Washington s'érige en leader du "monde libre" et crée l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) en 1949 : c'est une alliance militaire clairement dirigée contre Moscou qui réagit en 1955 avec la création du pacte de Varsovie, qui lie militairement tous les pays du bloc communiste.
Quelques crises majeures viennent illustrer la guerre froide. En 1948-1949, la première crise de Berlin sonne comme un avertissement. Dans l'Allemagne occupée, Berlin, située en zone soviétique, est elle-même divisée en secteurs d'occupation gérés par les Alliés. En juin 1948, Moscou décide d'organiser le blocus de Berlin afin de contraindre les puissances occidentales à lui céder ce territoire enclavé dans sa zone d'influence. Washington et ses alliés décident alors d'organiser un pont aérien depuis l'Allemagne de l'Ouest, qui durera jusqu'en mai 1949, date à laquelle Moscou décide de lever le blocus. Mais la division de l'Allemagne est scellée avec la création de la RFA en mai, et de la RDA en octobre 1949.
En 1961, la crise rebondit avec la création du mur de Berlin en août. Au prétexte que l'Ouest tenterait d'infiltrer l'Est, Moscou fait ériger un mur qui enferme Berlin-Ouest et coupe la ville en deux. Il s'agit en fait de bloquer les flux d'émigration vers l'Ouest. L'indignation occidentale est telle que Kennedy se rend à Berlin et prononce un célèbre discours dans lequel il proclame sa solidarité avec les Berlinois : "Ich bin ein Berliner".
La guerre froide accouche d'une autre crise majeure : la crise des missiles de Cuba en 1962, qui fait suite à la révolution castriste de 1959 et au débarquement américano-cubain de la baie des Cochons en avril 1961. Malgré cet échec, Castro craint pour la survie de son régime d'inspiration communiste et demande l'aide de Moscou qui accepte d'installer des missiles sur l'île. L'aviation américaine détecte les préparatifs : la crise s'ouvre. Kennedy organise le blocus de Cuba afin d'intercepter les navires chargés de missiles en provenance d'URSS. Le risque de voir les deux puissances s'affronter ouvertement grandit, le monde tremble. Khrouchtchev décide cependant de faire revenir ses navires en échange de la promesse de Kennedy de ne pas interférer dans la politique cubaine. "L'équilibre de la terreur" a été maintenu, mais le monde n'a jamais été aussi proche d'un conflit nucléaire.
Paradoxalement, la crise de Cuba ouvre une période de Détente. Les deux puissances ont pris conscience de la nécessité qu'il y avait de dialoguer (mise en place du téléphone rouge, par exemple) et de ne plus tenter, autant que possible, d'interférer dans les affaires de l'adversaire. Les zones d'influence sont donc respectées. Ainsi, les États-Unis laissent Moscou mater les tentatives de révolution libérale en Europe de l'Est (Printemps de Prague en 1968 par exemple). Cette Détente atteint son apogée en 1975, lors de la signature des accords d'Helsinki.
Cependant, à la fin des années 1970, l'affaiblissement américain tend paradoxalement à relancer la guerre froide. Embourbés au Vietnam qu'ils doivent finalement évacuer, les États-Unis sont particulièrement inquiets des avancées soviétiques en Asie et en Afrique. Reagan lance sa "guerre des étoiles" et qualifie l'URSS d'"Empire du Mal". Des missiles longue portée sont installés en RFA et braqués sur l'Est, les tensions remontent.
La course aux armements dans laquelle les deux puissances se sont lancées finit par épuiser l'URSS dont l'économie est exsangue. L'arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en 1985 semble relancer la détente : désireux de sauver l'URSS, il négocie des traités de désarmement en 1987 (traité de Washington), lance des réformes internes (glasnost et perestroïka) et allège la pression sur ses pays satellites qui sortent alors de son orbite à la fin des années 1980. C'est la chute du mur de Berlin qui provoque l'effondrement final du bloc soviétique et la dislocation de l'URSS qui disparaît corps et bien le 25 décembre 1991, mettant fin, de fait, à la guerre froide.
- En 1947, les deux blocs se structurent avec la doctrine Truman (endiguement) et la doctrine Jdanov.
- Les crises de Berlin (1948-1949 et 1961) et de Cuba (1962) marquent l'apogée de la guerre froide.
- La Détente s'étend de 1963 à 1975. Les sphères d'influence sont respectées.
- La guerre froide prend fin en 1991 avec l'effondrement de l'URSS.