L'entremêlement des intrigues Exercice fondamental

Le roman d'André Gide est long, foisonnant. Il multiplie les intrigues secondaires et les techniques narratives. En effet, en lieu et place de l'intrigue principale, quatre intrigues coexistent et s'entremêlent à l'intérieur des trois parties du roman.

Les quatre intrigues s'organisent autour de quatre relations amoureuses : la relation homosexuelle entre Édouard et Olivier qui débute par un coup de foudre ; les relations compliquées entre Laura et Édouard qui la rejette, Félix qui deviendra son mari et Vincent, son amant qui l'abandonne alors qu'elle est enceinte ; Vincent qui finit par tuer celle dont il s'éprend : Lilian ; Bernard qui aime de façon platonique Laura puis de façon plus ardente, la sœur de cette dernière, Sarah.

Mais les relations amoureuses ne constituent qu'une partie du roman. Il y a également l'enquête policière portant sur le trafic de fausse-monnaie, en lien avec le titre, et l'enquête de mœurs du juge Profitendieu. Par ailleurs, le livre peut également se lire comme un roman de formation par le biais du personnage de Bernard qui quitte le domicile familial pour se lancer dans la vie et découvrir ses difficultés. Enfin, à travers le personnage de Boris, la noirceur de l'Homme et sa capacité à persécuter son semblable sont illustrées. Son suicide donne une touche noire à la fin de ce roman complexe.

À ces quatre intrigues principales s'ajoutent ensuite des intrigues secondaires portant sur les relations conflictuelles entre les parents et leurs enfants et la chute de la pension Vedel. Du point de vue de la narratologie, de nombreuses formes se succèdent dans le roman : le dialogue, le récit, les lettres, le discours et le monologue intérieur. Enfin, la construction en miroir crée des échos dans le roman. Celle-ci repose sur la symétrie existant entre les parties une et trois et sur les liens entre les personnages (deux écrivains, deux secrétaires, deux juristes et deux lycéens).