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L'amour, une passion destructrice Question sur 12 points type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 07/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

En s'appuyant sur la nouvelle "La Princesse de Montpensier" et son adaptation, expliquer en quoi la passion amoureuse est destructrice.

Comment qualifie-t-on le mariage au XVIe siècle ?

Qui impose un époux à Marie ?

Dans la nouvelle, comment Marie réagit-elle face à l'amour qu'elle ressent ?

Dans le film, comment Marie réagit-elle face à l'amour qu'elle ressent ?

Finalement, quelle est la conséquence de l'amour ?

Dans la nouvelle "La Princesse de Montpensier", comme dans de nombreuses œuvres classiques ou précieuses de l'époque, l'amour occupe une place importante mais les passions conduisent la plupart du temps vers la souffrance. Cela peut s'expliquer par le contexte de l'époque. En effet, aux XVIe et XVIIe siècles, l'amour et le mariage ne sont guère compatibles. Dans la noblesse, il s'agit la plupart du temps de mariages arrangés par les parents et l'amour en est souvent absent. L'amour se trouve donc en dehors du couple, ce qui va à l'encontre de la vertu. C'est pourquoi, dans ces œuvres, les histoires d'amour passionnelles sont souvent destructrices. En prenant appui sur la nouvelle et le film, les effets dévastateurs de cette passion seront analysés. Tout d'abord en étudiant les rouages du mariage arrangé, source de désillusions pour les époux, puis en s'intéressant aux dangers de la passion amoureuse avant de voir finalement comment celle-ci est réprimée.

I

Le mariage arrangé, source de désillusions

Les jeunes filles nobles sont généralement élevées au couvent dans une ignorance totale de ce qui leur arrivera une fois qu'elles en sortiront. Elles sont éduquées, apprennent à lire, à faire la conversation, développent des talents artistiques comme la pratique d'un instrument de musique ou du dessin, mais elles ne sont pas instruites. Ainsi, elles sont élevées dans l'attente de l'événement majeur de leur vie : leur mariage. Cependant, celui-ci est généralement conclu sans qu'elles aient été consultées. Elles découvrent ainsi peu de temps avant leur mariage un homme souvent plus âgé, avec lequel elles devront passer le reste de leur vie et fonder une famille. Ce qui attend ces jeunes filles après leur mariage, au cours de leur nuit de noces par exemple, leur est totalement inconnu.

En cela, la nouvelle de Madame de Lafayette est tout à fait révélatrice. Marie ne déteste pas son mari, mais elle ne l'a pas choisi et il en va de même pour le prince de Montpensier. Ce sont leurs pères qui ont conclu une alliance à travers le mariage de leurs enfants. Dans le film, Bertrand Tavernier insiste sur la scène d'affrontement entre la jeune femme et son père. Lors de l'annonce du nom de son futur époux, Marie, qui aurait aimé épouser un autre homme, tente de le dire à son père mais celui-ci réagit brutalement en la giflant. Plus tard, sa mère lui explique quelle est sa condition en insistant bien sur le fait qu'elle n'a pas le choix. Elle lui enseigne également que l'amour est un danger et qu'elle doit s'en prémunir. ataliste elle se dit heureuse de ne ressentir aucun sentiment envers son époux. L'annonce de ce mariage marque le début de la vie de femme de Marie qui ne sera faite que de soumission, d'abord au père puis à l'époux. Tavernier insiste ensuite sur la nuit de noces, événement public traumatisant pour les jeunes époux et surtout pour la jeune épouse. La jeune fille, vierge, est soumise à son mari, leur étreinte n'est ni tendre ni passionnelle même si le prince lui conseille doucement de fermer les yeux. Les témoins se trouvent non loin de là, attendant que l'acte soit consommé. Les pères se félicitent, heureux de leur accord. La passion amoureuse et même l'amour sont totalement évacués de ce début de relation. Même s'il saura se montrer par la suite attentif à sa femme et conscient qu'elle doit apprendre à le connaître, le prince de Montpensier ne sera jamais véritablement aimé de la jeune femme. En effet, celle-ci ne ressent qu'un amour raisonnable avant de s'éloigner de plus en plus de lui, au fur et à mesure que sa jalousie s'exacerbe.

Le contexte et les mariages arrangés ne sont donc pas favorables à l'émergence d'un amour sincère entre les époux. D'ailleurs, les mariages d'amour étaient mal perçus car on estimait alors que les enjeux économiques ou politiques étaient soumis aux aléas du cœur et non de la raison, ce qui pouvait s'avérer dangereux.

Le mariage n'est donc pas propice à l'émergence d'un sentiment d'amour sincère ou passionnel. Cela signifie que la passion amoureuse semble intrinsèquement liée à l'acte d'adultère, immoral. Cet amour extra-conjugal est perçu par Marie comme un péché impardonnable qu'elle ne peut envisager sans frémir. Cela conduit irrémédiablement les personnes aimant passionnément vers une situation complexe, dangereuse voire dramatique.

II

Les dangers de la passion

Pour les auteurs du XVIIe siècle, l'amour est perçu comme un trouble qui viendrait ébranler l'être. D'ailleurs, le vocabulaire lié au trouble est présent tout au long de la nouvelle. Marie est ponctuellement troublée par la force de cet amour, si puissant qu'elle est même capable de s'oublier un instant, allant à l'encontre de la convenance d'une époque à laquelle il est important de garder toute maîtrise de soi.

D'ailleurs, Marie est guidée par ces principes classiques et vertueux. Elle tente de lutter contre les sentiments qu'elle ressent mais elle semble entraînée malgré elle dans les affres de la passion. D'ailleurs, cette passion naît alors que la jeune femme n'est pas encore mariée. C'est son mariage arrangé qui va aller à l'encontre de ses sentiments. Tout au long de la nouvelle, l'auteur insiste sur les effets de la passion sur la jeune héroïne. Elle peut se montrer cruelle, que ce soit envers Chabannes ou Guise lorsqu'elle le soupçonne d'en aimer une autre. De plus, cette passion semble la faire souffrir, elle est déchirée par ce qu'elle ressent et doit lutter constamment contre ses sentiments. Elle les laisse parfois gagner, notamment lorsqu'elle se laisse embrasser par Henri, mais n'ira pas jusqu'à commettre l'adultère dans la nouvelle. Cette souffrance est d'autant plus perceptible dans le film car Tavernier montre par des plans resserrés sur Marie tout son trouble et la peur qu'elle ressent à l'idée d'être surprise ou qu'il puisse arriver quelque chose à son amant. Elle accepte même le sacrifice de Chabannes, qui se fait passer pour son amant afin de protéger Guise, caché.

La passion amoureuse est donc dangereuse car elle peut amener les personnages à agir contrairement à leur raison et à leur vertu. Marie est bien consciente de ce qu'elle encourt en tant que femme car l'adultère, perçu comme un péché, est encore aggravé s'il est commis par une femme. Mais Marie n'est pas la seule à succomber à l'amour. Chabannes, homme vertueux et sincèrement attaché au prince de Montpensier, n'en tombe pas moins amoureux de son épouse. En avouant à Marie son amour, il prend le risque de tout perdre. Même rejeté par celle qu'il aime, il fera tout ce qui est en son pouvoir pour la protéger. C'est une preuve de l'aliénation à laquelle peut conduire le sentiment amoureux.

Chez Madame de Lafayette, la passion amoureuse est donc synonyme de danger pour les personnages car elle peut les amener à s'oublier, à commettre des actes contraires à la raison et à la vertu. C'est pour cette raison que ce type d'amour est aussi sévèrement réprimé dans la nouvelle.

III

La passion amoureuse réprimée

La passion amoureuse et surtout les conséquences qu'elle peut entraîner sont explicitées dans l'œuvre de Madame de Lafayette mais également dans le film de Tavernier. Tout d'abord, elles sont perceptibles dans un sentiment très puissant mais dévastateur : la jalousie. Marie se montre jalouse lorsqu'elle pense que Guise en aime une autre, ce qui va la faire souffrir, mais elle n'est pas la seule dans ce cas. Son mari est le personnage le plus jaloux de la nouvelle et ce sentiment va peu à peu s'emparer du personnage, le faisant évoluer de manière négative. Ainsi, alors que le prince est plutôt réservé et calme au début de sa relation avec Marie, sa jalousie va le pousser vers des réactions toujours plus violentes. Tavernier le montre perdant le contrôle de lui-même après la scène du repas où il a perçu les sentiments passionnels que sa femme faisait naître chez ses hôtes. Cette jalousie est exacerbée par les sentiments de haine profonde qu'il ressent à l'égard d'Henri. Ce sentiment atteint son paroxysme lors du duel au cours duquel les deux hommes s'affronteront. Encore une fois, Tavernier développe cette scène à l'aide de plans longs, permettant aux spectateurs de saisir toute l'intensité de l'animosité qui les aurait conduits à la mort si le duc d'Anjou ne s'était pas interposé.

La passion amoureuse n'est donc pas un sentiment noble et, qui plus est, il fait souffrir ceux qui en sont atteints. Dans la nouvelle, tous les personnages souffrent, même si l'intensité de cette souffrance est variable. Encore une fois, ceux qui souffrent le plus sont Marie et Chabannes. Cependant, le prince est affecté par sa jalousie mais aussi par l'amour qu'il éprouve pour sa femme et qui n'est pas réciproque. Le duc d'Anjou est "accablé de douleur" lorsqu'il apprend que Marie en aime un autre. Le duc de Guise souffre de ne pouvoir épouser celle qu'il aime, il vit cela comme un véritable affront.

Au final, la passion amoureuse a des conséquences tragiques. Chabannes est chassé de Champigny après avoir trahi un ami fidèle : le prince de Montpensier. Il mourra seul au cours de la Saint-Barthélemy. Dans la nouvelle de Madame de Lafayette, Marie mourra également seule, dans un couvent, alors que de manière plus symbolique, elle renonce à l'amour dans le film. Tous les personnages sont affectés par les relations amoureuses, seul de Guise s'écarte vraiment des autres personnages. Il ne semble pas véritablement amoureux de Marie mais davantage attaché à cet amour de jeunesse et animé par la frustration de ne pas avoir pu faire d'elle sa femme ou sa maîtresse. Elle est un trophée qu'il aurait aimé obtenir. Chez Tavernier, Guise renonce à Marie après avoir pu passer une nuit avec elle, comme si cela avait suffi à apaiser sa passion.

L'amour est donc assimilé à une passion destructrice dans la nouvelle car les sentiments sont rarement ressentis par des époux unis par la raison plutôt que par la passion. Les mariages arrangés semblent donc être la source de tout. L'amour est un sentiment négatif souvent ressenti en dehors du mariage et conduisant à l'adultère, qui est un péché sévèrement réprimé. Tous les personnages succombant à la passion souffrent, que ce soit à cause de la jalousie ou d'une pulsion inassouvie.

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