Quelle critique Kant fait-il du concept de bonheur ?
Pourquoi le bonheur correspond-il à la satisfaction des désirs, selon Kant ?
Quelles sont les deux caractéristiques du bonheur, selon Kant ?
Que représente le bonheur pour Kant ?
Peut-on parvenir au bonheur en réglant notre conduite, selon Kant ?
Peut-on définir une méthode pour parvenir au bonheur ?
Kant affirme que le bonheur est un idéal impossible et qu'il ne devrait pas constituer la fin de l'existence humaine. Il évoque pour cela différentes raisons.
Kant part de l'idée traditionnelle selon laquelle le bonheur correspond à un état de satisfaction des désirs. Selon cette conception, le désir représentant un trouble, un manque à combler, le bonheur s'atteint soit en satisfaisant tous ses désirs, soit en les contrôlant de manière à ce qu'ils ne créent aucun manque en nous.
Son point de vue est original car il précise en outre que cette satisfaction doit couvrir trois aspects : elle doit concerner les désirs dans leur totalité (tous les désirs), dans leur intensité (chaque désir doit être satisfait de manière complète, dans toute sa puissance) et dans leur durée (cette satisfaction ne doit pas être éphémère, elle ne doit pas être renouvelée). Or, Kant affirme qu'une telle satisfaction, selon ces trois critères, est impossible et relève de l'idéal. Plutôt que de nous garantir ou nous rendre impossible le bonheur, notre conduite peut nous rendre dignes ou indignes d'être heureux.
Kant affirme d'autre part, dans les Fondements de la métaphysique des mœurs, qu'à supposer que la raison nous ait été donnée en vue d'une certaine fin, ce n'est en tout cas pas en vue du bonheur. En effet, la raison est plutôt cause de malheurs. Ceux qui n'en font pas usage sont moins malheureux. Ceux qui en font usage développent une misologie, ou haine de la raison. La raison, dit Kant, doit plutôt servir à l'avènement de la moralité dans le monde.
- Kant considère le bonheur comme un idéal impossible à atteindre.
- Notre raison ne doit pas nous aider à poursuivre le bonheur, mais à participer à l'avènement de la moralité dans le monde.