Qu'est-ce que l'autonomie pour Kant ?
Que signifie en philosophie le concept d'autonomie ?
Qu'est-ce que l'hétéronomie ?
Pourquoi, selon Kant, seule une volonté, et non une action, peut être qualifiée de moralement bonne ?
Sur quel principe formel l'impératif catégorique est-il fondé ?
Kant, dans son ouvrage intitulé Fondements de la métaphysique des mœurs, a pour projet de fonder la moralité a priori, c'est-à-dire sans recourir à l'expérience pour en définir le principe. C'est dans le cadre de ce projet que Kant en vient à donner sa définition de l'autonomie.
Le terme d'autonomie vient des termes grecs autos et nomos, et signifie "se donner à soi-même ses propres lois". L'hétéronomie, au contraire, désigne l'État où un être est soumis à une loi extérieure, celle d'un "autre". Kant en vient à faire de l'autonomie de la volonté le principe de la moralité. Dans un premier temps, il affirme que seule une volonté, et non une action, peut être dite moralement bonne. En effet, une action bonne en apparence peut servir des motifs égoïstes. Une volonté est dite bonne si elle agit par pur respect pour l'idée de devoir. Or, ce qu'il reste pour définir la maxime de la moralité, aussi appelée impératif catégorique, une fois mis de côté tous les mobiles particuliers qu'un individu peut poursuivre, est la forme universelle de cette maxime : "Agis toujours d'après une maxime telle que tu puisses la vouloir en même temps portée à l'universel, à la façon d'une loi".
Cette maxime définit donc le contenu de la volonté bonne, celle qui agit par respect pour l'idée de devoir. Mais Kant affirme que toute hétéronomie est contraire aux principes de la moralité. On peut agir conformément à une loi que l'on ne s'est pas donnée soi-même, mais on ne peut agir par respect pour elle. Tout être raisonnable ne devant jamais être pris seulement comme moyen, mais également comme une fin en soi, il faut que le sujet se soit donné lui-même cette maxime d'action, qu'il en soit l'auteur tout en y restant soumis. Ainsi, l'autonomie de la volonté, le fait que le sujet se donne à lui-même la loi qu'il voudrait voir adoptée par tous les autres êtres raisonnables, est considérée par Kant comme l'unique fondement possible de la moralité. Celui qui, tout en commandant au sujet d'agir en permanence par respect pour l'idée de devoir, permet de penser qu'il soit également l'auteur de cette loi.
L'autonomie de la volonté chez Kant est donc le principe selon lequel tout être raisonnable doit pouvoir être auteur de sa propre loi morale, qui cependant est universelle et doit valoir pour tous.
- L'autonomie désigne le fait d'être auteur de ses propres lois.
- Kant considère cette autonomie de la volonté dans la création de la loi morale comme la condition même de la morale.