Croissance endogène
Paul Romer, Robert E. Lucas, Robert Barro
Paul Romer
"Increasing Returns and Long Run Growth", The Journal Of Political Economy
1986
Robert Barro
"Government Spending in a Simple Model of Endogenous Growth", The Journal Of Political Economy
1990
Robert E. Lucas
"On the Mechanics of Economic Development", The Journal of Monetary Economics
1988
Paul Romer
"Endogenous Technological Change", The Journal Of Political Economy
1990
L'arrivée des théories sur la Recherche et le Développement, la diffusion progressive des innovations technologiques, et plus précisément les travaux de Romer, puis Lucas et Barro, sont à l'origine des théories de la croissance endogène.
La croissance endogène est assimilée à un phénomène auto-entretenu par accumulation de quatre facteurs principaux : le capital physique, la technologie, le capital humain et le capital public.
Ces auteurs permettent une avancée importante dans la compréhension de la croissance économique. Si Solow avait pu mettre en évidence le rôle du progrès technique, celui-ci n'était qu'une variable exogène ("une manne tombée du ciel" selon l'expression consacrée). Ces théoriciens apportent un élément essentiel qui constitue la théorie de la croissance endogène : le progrès technique est permis par des investissements en formation et en R&D. Ils insistent sur le rôle du capital humain et de l'État dans le processus auto-entretenu de la croissance. Ainsi, la formation de la population permet à l'économie d'avoir une main-d'œuvre plus productive, ce qui est bénéfique pour la croissance économique. Cette formation est le résultat d'un choix d'investissement de la part d'entreprises ou de l'État. L'entreprise peut ainsi former ses travailleurs ou recruter des travailleurs plus diplômés, qu'elle doit payer plus. L'État peut mettre en place et financer écoles et universités afin d'augmenter la formation de la population. Ce sont des décisions d'investissement qui ont des effets de long terme sur la croissance.
Le mécanisme de l'accélérateur
John Maurice Clark
John Maurice Clark
"Business Acceleration and the Law of Demand. A Technical Factor in Economic Cycles", The Journal Of Political Economy
1917
John Maurice Clark (1883 - 1963) est un économiste américain qui permettra de proposer une théorie et une application mathématique au principe d'accélérateur. Ce mécanisme met en relation les effets de la demande sur l'investissement. Une augmentation de la demande entraîne en effet une augmentation plus que proportionnelle de l'investissement. Clark explique ainsi les fluctuations à court terme de l'économie.
Keynes reprend ensuite le principe de l'accélérateur d'investissement et l'intègre dans sa théorie générale pour justifier les politiques budgétaires de relance économique. Il introduit par ailleurs la notion de demande anticipée et explique le fonctionnement de l'accélérateur : prévoir une hausse de la demande (demande anticipée) peut inciter les entrepreneurs à investir pour y répondre, à condition que cette hausse de la demande soit perçue comme durable et que les capacités de production de l'entreprise soient pleinement utilisées.
Le multiplicateur keynésien
John Maynard Keynes
John Maynard Keynes
Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie
1936
J. M Keynes (1883 - 1946) développe le mécanisme de l'accélérateur dans son ouvrage célèbre Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie.
Pour Keynes, une hausse de l'investissement initial entraîne des vagues successives de revenus qui stimulent la demande et incitent les entreprises à accroître leur production et donc à créer de nouvelles vagues de revenus, et ainsi de suite. C'est le mécanisme du multiplicateur : une hausse de l'investissement entraîne une hausse de l'activité économique bien supérieure. Il appuie notamment sa démonstration sur l'investissement public pour justifier une politique budgétaire expansive. Le multiplicateur budgétaire correspond ainsi au phénomène selon lequel l'augmentation de la dépense publique dans un pays a pour conséquence une augmentation plus que proportionnelle de la production dans ce même pays. Keynes montre ainsi qu'à l'inverse, une réduction des dépenses publiques se traduit par une contraction plus que proportionnelle du PIB.