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Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil Commentaire type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

Métropole, 2012, voie L

Faire le commentaire du texte suivant.

Texte A : Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre XIII, (orthographe modernisée)

1578

Artisan d'origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expédition française au Brésil. À cette occasion, il partagea pendant quelques temps la vie des indiens Tupinambas. Vingt ans après son retour en France, il fit paraître un récit de son voyage.

Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande : "Que veux dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ?"
À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain :
"Voire4, mais vous en faut-il tant ?"
- Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.
- Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles."
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit :
"Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ?"
- Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres."
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef :
"- Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ?"
"- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents."
"- Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela."
Voilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain.

1 Quérir : aller chercher
2 Ni même : ni surtout
3 Ains : mais
4 Voire : soit
5 En lui faisant trouver bon : pour le persuader
6 Frises : étoffes de laine
7 M'accommodant : essayant
8 Par deçà : chez les Tupinambas, au Brésil
9 À défaut d'iceux : s'il n'a pas d'enfants.
10 Connais-je : je me rends compte.

Au XVIe siècle se développe le mythe du "bon sauvage". Qu'est-ce que cela signifie ?

En quoi le texte suivant est-il un témoignage ?

Texte A : Jean de Léry, Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil, chapitre XIII, (orthographe modernisée)

1578

Artisan d'origine modeste et de religion protestante, Jean de Léry participa à une expédition française au Brésil. À cette occasion, il partagea pendant quelques temps la vie des indiens Tupinambas. Vingt ans après son retour en France, il fit paraître un récit de son voyage.

Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande : "Que veux dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ?"
À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain :
"Voire4, mais vous en faut-il tant ?"
- Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.
- Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles."
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit :
"Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ?"
- Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres."
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef :
"- Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ?"
"- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents."
"- Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela."
Voilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain.

1 Quérir : aller chercher
2 Ni même : ni surtout
3 Ains : mais
4 Voire : soit
5 En lui faisant trouver bon : pour le persuader
6 Frises : étoffes de laine
7 M'accommodant : essayant
8 Par deçà : chez les Tupinambas, au Brésil
9 À défaut d'iceux : s'il n'a pas d'enfants.
10 Connais-je : je me rends compte.

Qu'est-ce qui rend le texte vivant ?

Texte A : Jean de Léry, Histoire d'un voyage en la terre du Brésil, chapitre XIII, (orthographe modernisée)

1578

Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande : "Que veux dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ?"
À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain :
"Voire4, mais vous en faut-il tant ?"
- Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.
- Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles."
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit :
"Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ?"
- Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres."
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef :
"- Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ?"
"- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents."
"- Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela."
Voilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain.

1 Quérir : aller chercher
2 Ni même : ni surtout
3 Ains : mais
4 Voire : soit
5 En lui faisant trouver bon : pour le persuader
6 Frises : étoffes de laine
7 M'accommodant : essayant
8 Par deçà : chez les Tupinambas, au Brésil
9 À défaut d'iceux : s'il n'a pas d'enfants.
10 Connais-je : je me rends compte.

Pourquoi peut-on parler d'un renversement des rôles entre le vieil homme et le narrateur ?

Texte A : Jean de Léry, Histoire d'un voyage en la terre du Brésil, chapitre XIII, (orthographe modernisée)

1578

Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande : "Que veux dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ?"
À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain :
"Voire4, mais vous en faut-il tant ?"
- Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.
- Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles."
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit :
"Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ?"
- Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres."
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef :
"- Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ?"
"- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents."
"- Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela."
Voilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain.

1 Quérir : aller chercher
2 Ni même : ni surtout
3 Ains : mais
4 Voire : soit
5 En lui faisant trouver bon : pour le persuader
6 Frises : étoffes de laine
7 M'accommodant : essayant
8 Par deçà : chez les Tupinambas, au Brésil
9 À défaut d'iceux : s'il n'a pas d'enfants.
10 Connais-je : je me rends compte.

Dans ce texte, que dénonce l'auteur ?

Texte A : Jean de Léry, Histoire d'un voyage en la terre du Brésil, chapitre XIII, (orthographe modernisée)

1578

Au reste, parce que nos Tupinambas sont fort ébahis de voir les Français et autres des pays lointains prendre tant de peine d'aller quérir1 leur Arabotan, c'est-à-dire bois de Brésil, il y eut une fois un vieillard d'entre eux qui sur cela me fit telle demande : "Que veux dire que vous autres Mairs et Peros, c'est-à-dire Français et Portugais, veniez de si loin pour quérir du bois pour vous chauffer, n'y en a-t-il point en votre pays ?"
À quoi lui ayant répondu que oui et en grande quantité, mais non pas de telles sortes que les leurs, ni même2 du bois de Brésil, lequel nous ne brûlions pas comme il pensait, ains3 (comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses) que les nôtres l'emmenaient pour faire de la teinture, il me répliqua soudain :
"Voire4, mais vous en faut-il tant ?"
- Oui, lui dis-je, car (en lui faisant trouver bon5) y ayant tel marchand en notre pays qui a plus de frises6 et de draps rouges, voire même (m'accommodant7 toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues) de couteaux, ciseaux, miroirs et autres marchandises que vous n'en avez jamais vu par deçà8, un tel seul achètera tout le bois de Brésil dont plusieurs navires s'en retournent chargés de ton pays.
- Ha, ha, dit mon sauvage, tu me contes merveilles."
Puis ayant bien retenu ce que je lui venais de dire, m'interrogeant plus outre, dit :
"Mais cet homme tant riche dont tu me parles, ne meurt-il point ?"
- Si fait, si fait, lui dis-je, aussi bien que les autres."
Sur quoi, comme ils sont aussi grands discoureurs, et poursuivent fort bien un propos jusqu'au bout, il me demanda derechef :
"- Et quand donc il est mort, à qui est tout le bien qu'il laisse ?"
"- À ses enfants, s'il en a, et à défaut d'iceux9 à ses frères, sœurs et plus prochains parents."
"- Vraiment, dit alors mon vieillard (lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud), à cette heure connais-je10 que vous autres Mairs, c'est-à-dire Français, êtes de grand fols : car vous faut-il tant travailler à passer la mer, sur laquelle (comme vous nous dites étant arrivés par-deçà) vous endurez tant de maux, pour amasser des richesses ou à vos enfants ou à ceux qui survivent pour les nourrir ? Nous avons (ajouta-t-il), des parents et des enfants, lesquels, comme tu vois, nous aimons et chérissons ; mais parce que nous nous assurons qu'après notre mort la terre qui nous a nourris les nourrira, sans nous en soucier plus avant, nous nous reposons sur cela."
Voilà sommairement et au vrai le discours que j'ai ouï de la propre bouche d'un pauvre sauvage américain.

1 Quérir : aller chercher
2 Ni même : ni surtout
3 Ains : mais
4 Voire : soit
5 En lui faisant trouver bon : pour le persuader
6 Frises : étoffes de laine
7 M'accommodant : essayant
8 Par deçà : chez les Tupinambas, au Brésil
9 À défaut d'iceux : s'il n'a pas d'enfants.
10 Connais-je : je me rends compte.

Jean de Léry est un grand voyageur du XVIe siècle. Il publie Histoire d'un voyage fait en la terre du Brésil en 1578. Il s'agit donc d'un texte qui s'inscrit dans le contexte des grandes découvertes et des voyages. Le mouvement humaniste est également en plein essor, et l'ouverture à l'Autre devient un sujet privilégié des penseurs de l'époque.
Le texte étudié est un dialogue qui devient une confrontation entre le narrateur, un homme occidental, et un vieil homme qui appartient à la tribu des Tupinambas. Jean de Léry propose ici une réflexion sur les peuples dits "sauvages" et une critique sur les peuples dits civilisés.
Comment, dans ce récit de voyage, l'auteur invite-t-il le lecteur à une remise en question de la culture européenne, en convoquant le mythe du "bon sauvage" ?
Dans une première partie, nous verrons en quoi ce texte est un récit de voyage. Dans une seconde partie, nous analyserons la critique que Léry fait de la société occidentale. Dans une dernière partie, nous montrerons comment il utilise le mythe du bon sauvage.

I

Un récit de voyage

A

Un texte vivant

  • Il s'agit d'un dialogue (guillemets et tirets). C'est donc une langue parlée qui est utilisée, ce qui rend le propos plus vivant et plaisant.
  • Le dialogue s'appuie sur l'étonnement des Tupinambas. Cet étonnement est marqué par la ponctuation expressive.
  • Le dialogue éveille la curiosité du lecteur.
  • C'est un dialogue direct entre deux personnages, il n'y a pas de truchement.
  • Le dialogue progresse comme un jeu de questions-réponses.
B

Une description de la culture des Tupinambas

  • Le dialogue est une description de la culture des Tupinambas.
  • On relève ainsi l'emploi de termes appartenant à leur langue.
  • Il y a plusieurs évocations à leurs coutumes. Par exemple, l'utilisation du bois de Brésil : "comme eux-mêmes en usaient pour rougir leurs cordons de coton, plumages et autres choses".
C

Un témoignage

  • Ce texte est un témoignage. En effet, il est raconté du point de vue d'un narrateur témoin de la scène.
  • On peut ainsi relever l'emploi de la première personne du singulier.
  • C'est le présent qui est utilisé dans le dialogue, mais il correspond à l'actualisation d'un voyage réalisé vingt ans plus tôt.
  • Le fait que le narrateur ait assisté à cette scène rend le texte plus véridique. Plusieurs expressions soulignent cette idée de "vérité" : "au vrai" et "propre bouche".

Ce dialogue qui présente la culture des Tupinambas est une critique de la société européenne.

II

Une critique de la société européenne

A

Le thème de l'étonnement

  • Les Tuninambas sont étonnés par les us et coutumes des Européens. Plusieurs éléments dans le texte permettent de souligner cet étonnement : "fort ébahis", "tu me contes merveilles", "c'est-à-dire Français, êtes de grands fols".
  • L'étonnement permet la progression vers une critique de la culture européenne.
  • On relève de nombreuses interrogations et exclamations qui soulignent l'étonnement.
  • L'étonnement n'est pas admiratif, il permet de dire l'incompréhension.
B

Les incohérences européennes

  • Le vieil homme sage souligne les incohérences européennes.
  • Les interrogations dans le texte sont rhétoriques.
  • Le narrateur est du côté du vieil homme, donc il critique la culture européenne, notamment à travers cette litote : "lequel comme vous jugerez n'était nullement lourdaud".
  • Le narrateur prend à témoin le lecteur.
  • Le narrateur utilise de l'ironie : "un pauvre sauvage américain".
C

Un renversement des rôles

  • On peut parler de renversement dans la position des deux locuteurs.
  • Au début, le narrateur domine. Il essaie de persuader en rapportant le discours au style indirect. Les répliques sont plus longues, il utilise des connecteurs logiques : "en lui faisant trouver bon", "m'accommodant toujours à lui parler de choses qui lui étaient connues".
  • Le vieillard pose d'abord des questions courtes, puis il domine le dialogue. C'est lui qui clôt la discussion par une longue réplique.
  • Le vieillard utilise la première personne du pluriel. Il parle au nom de son peuple.
  • Au fur et à mesure, le narrateur est privé de parole et d'arguments. C'est donc le vieil homme qui l'emporte dans ce dialogue.

Ce dialogue met en scène le mythe du "bon sauvage".

III

Le mythe du "bon sauvage"

A

Une condamnation des Européens

  • Le texte fait une dénonciation du pillage des ressources naturelles du Brésil et met en avant l'avidité des Européens avec des énumérations.
  • L'extrait joue sur les oppositions entre le singulier et le pluriel : "un tel seul", "à plusieurs navires chargés". Il représente l'opposition entre l'homme sauvage seul et les Européens qui arrivent fort nombreux.
  • La cupidité des Européens entraîne la douleur : "vous endurez tant de maux pour amasser des richesses".
B

Éloge du "bon sauvage"

  • L'opposition des pronoms "vous" et "nous" permet une mise en valeur des sauvages, "nous".
  • Les sauvages incarnent un idéal.
  • Ils respectent la nature : "mère nourricière", comme on peut le voir par la répétition dans le texte des termes "nature" et "nourrir".
  • Le texte est un éloge de la vie simple des sauvages.

Ce dialogue, en apparence plaisant, est très vivant. Le lecteur est captivé par la description du mode de vie des Tupinambas, et le récit semble d'autant plus véridique qu'il est un témoignage.
Cependant, ce dialogue est surtout un moyen pour l'auteur de dénoncer la cupidité des Européens et leur pillage des ressources naturelles au nom de l'enrichissement personnel. Jean de Léry dresse pour cela un portrait très positif du vieil homme, qui devient un sage. Il convoque le mythe du "bon sauvage", proche de la nature, qui se contente des plaisirs simples de la vie.

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