Pourquoi le XVIe siècle est-il appelé "Renaissance" ? Appuyer la réponse sur des exemples.
Qu'est-ce qui permet la diffusion rapide du Quattrocento en France ?
Qu'institue l'Ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539 ?
Quel terme caractérise le mieux la Renaissance ?
Quel lien mettent en évidence les théories de Platon et Aristote ?
Quel poète est marqué par le néoplatonisme ?
On considère que la Renaissance française connaît son Âge d'or au XVIe siècle. Cette appellation est traditionnellement associée à l'idée d'un renouveau des lettres et des arts qui débute en Italie et se répand rapidement en Europe. Elle se traduit tout d'abord par une redécouverte essentielle des textes et théories antiques. Dans un second temps, la renaissance en France s'accompagne d'un réveil identitaire, à la fois national et individuel.
Le terme "Renaissance" vient de l'Italien rinascimento, ou rinascita. La "Première Renaissance" naît en effet en Italie où elle est appelée Quattrocento : elle se répand en France grâce aux guerres d'Italie. L'entrée des troupes françaises en Italie en 1498 permet la découverte des arts florissants. Le poète Pétrarque, qui écrit à la fois en latin et en italien, est à cet égard une découverte majeure. C'est notamment le cas pour les poètes de la Pléiade mais aussi pour Guillaume Budé qui entreprend de traduire et publier les auteurs grecs et latins. Pétrarque participe donc à la redécouverte des textes antiques, déjà encouragée par les débuts de l'archéologie et la chute de Constantinople (en 1453) : le terme de "Renaissance" désigne donc également une réappropriation des sources antiques. Manuscrits et traductions connaissent alors une diffusion rapide grâce à l'invention de l'imprimerie. Cette redécouverte se traduit notamment par un intérêt renouvelé pour les penseurs philosophiques grecs. On constate ainsi une réappropriation des théories esthétiques de Platon et d'Aristote qu'on appelle le "néoplatonisme" : les artistes de la Renaissance, comme Michel-Ange ou Van Eyck, sont en effet très influencés par l'idée que l'art est le moyen d'atteindre la beauté et qu'il faut passer par la représentation du monde sensible pour atteindre le niveau de l'intelligible. Cette idée a une influence majeure dans la poésie courtoise de l'École de Lyon, notamment chez Maurice Scève ou Louise Labé. Comprendre le monde passe donc par une appréhension esthétique qui met en avant les concepts néoplatoniciens de mimesis et de catharsis.
Par ailleurs, la Renaissance française au XVIe siècle favorise une naissance, un renouveau linguistique majeur : François Ier favorise en effet l'apparition de la langue française moderne avec l'ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539. Le Français devenu langue officielle de l'administration, l'usage du latin, utilisé avant cela pour rédiger les textes publics, commence de ce fait à décroître, sans que l'influence des auteurs antiques ne se démentent pour autant. C'est également le règne de François Ier qui favorise un renouveau de l'architecture : on assiste à l'émergence de constructions qui s'éloignent du château fort pour miser davantage sur l'esthétique. Enfin, la Renaissance est aussi un réveil : les humanistes mettent en avant la nécessité d'un réveil de la conscience critique fondée sur l'éducation. On retrouve cette idée à l'origine de la crise de la Réforme qui prône la nécessité d'écouter sa conscience et la capacité de l'individu à lire par lui-même la Bible, sans l'intercession d'un prêtre qui imposerait sa vérité. Le retour aux sources antiques se double donc d'un retour sur soi dans l'examen de conscience : Du Bellay par exemple s'attache à décrire les états de son âme dans Les Regrets (1558).
- La "Première Renaissance" est italienne et profondément marquée par le travail de retour aux sources antiques de poètes comme Pétrarque.
- La redécouverte des textes antiques influence les théories esthétiques et artistiques, notamment avec l'essor du "Néoplatonisme".
- La Renaissance Française est marquée par un renouveau identitaire sous le règne de François Ier : dans l'officialisation du Français et dans l'examen de conscience plus individuel.