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Étudier un extrait de drame Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 12/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

On considère l'extrait suivant : 

Alfred de Musset, Lorenzaccio, acte IV, scène 11, 1834

La chambre de Lorenzo. Entrent le duc et Lorenzo.

« LE DUC.
Je suis transi, – il fait vraiment froid. (Il ôte son épée). Eh bien, mignon, qu'est-ce que tu fais donc ?

LORENZO.
Je roule votre baudrier autour de votre épée, et je la mets sous votre chevet. Il est bon d'avoir toujours une arme sous la main. (Il entortille le baudrier de manière à empêcher l'épée de sortir du fourreau.)

LE DUC.
Tu sais que je n'aime pas les bavardes, et il m'est revenu que la Catherine était une belle parleuse. Pour éviter les conversations, je vais me mettre au lit. À propos, pourquoi donc as-tu fait demander des chevaux de poste à l'évêque de Marzi ?

LORENZO.
Pour aller voir mon frère, qui est très malade, à ce qu'il m'écrit.

LE DUC.
Va donc chercher ta tante.

LORENZO.
Dans un instant. (Il sort.)

LE DUC, seul.
Faire la cour à une femme qui vous répond oui lorsqu'on lui demande oui ou non, cela m'a toujours paru très sot, et tout à fait digne d'un Français. Aujourd'hui surtout que j'ai soupé comme trois moines, je serais incapable de dire seulement : "Mon cœur, ou mes chères entrailles", à l'infante d'Espagne. Je veux faire semblant de dormir ; ce sera peut-être cavalier, mais ce sera commode. (Il se couche. – Lorenzo rentre l'épée à la main.)

LORENZO.
Dormez-vous, seigneur ? (Il le frappe.)

LE DUC.
C'est toi, Renzo ?

LORENZO.
Seigneur, n'en doutez pas. (Il le frappe de nouveau. – Entre Scoronconcolo).

SCORONCONCOLO.
Est-ce fait ?

LORENZO.
Regarde, il m'a mordu au doigt. Je garderai jusqu'à la mort cette bague sanglante, inestimable diamant.

SCORONCONCOLO.
Ah ! mon Dieu, c'est le duc de Florence !

LORENZO, s'asseyant sur le bord de la fenêtre.
Que la nuit est belle ! que l'air du ciel est pur ! Respire, respire, cœur navré de joie !

SCORONCONCOLO.
Viens, maître, nous en avons trop fait. Sauvons-nous.

LORENZO.
Que le vent du soir est doux et embaumé ! comme les fleurs des prairies s'entrouvrent ! Ô nature magnifique, ô éternel repos !

SCORONCONCOLO.
Le vent va glacer sur votre visage la sueur qui en découle.
Venez, seigneur.

LORENZO.
Ah ! Dieu de bonté ! quel moment !

SCORONCONCOLO, à part.
Son âme se dilate singulièrement. Quant à moi, je prendrai les devants.

LORENZO.
Attends ! tire ces rideaux. Maintenant, donne-moi la clef de cette chambre.

SCORONCONCOLO.
Pourvu que les voisins n'aient rien entendu !

LORENZO.
Ne te souviens-tu pas qu'ils sont habitués à notre tapage ? Viens, partons. (Ils sortent.) »

Dans l'extrait suivant, quelle règle classique n'est pas respectée ?

« LORENZO.
Dormez-vous, seigneur ? (Il le frappe.)

LE DUC.
C'est toi, Renzo ?

LORENZO.
Seigneur, n'en doutez pas. (Il le frappe de nouveau. – Entre Scoronconcolo).

SCORONCONCOLO.
Est-ce fait ? »

Cette scène, en montrant un assassinat « (Il le frappe.) », ne respecte pas la règle classique de la bienséance. Cette règle interdit la démonstration de violence sur scène afin de ne pas choquer les spectateurs. L'action violente ici représentée est caractéristique du genre du drame.

Quel registre littéraire est présent dans les deux extraits suivants ?

« LE DUC.
Tu sais que je n'aime pas les bavardes, et il m'est revenu que la Catherine était une belle parleuse. Pour éviter les conversations, je vais me mettre au lit. À propos, pourquoi donc as-tu fait demander des chevaux de poste à l'évêque de Marzi ? »

« LE DUC, seul.
Faire la cour à une femme qui vous répond oui lorsqu'on lui demande oui ou non, cela m'a toujours paru très sot, et tout à fait digne d'un Français. Aujourd'hui surtout que j'ai soupé comme trois moines, je serais incapable de dire seulement : "Mon cœur, ou mes chères entrailles", à l'infante d'Espagne. Je veux faire semblant de dormir ; ce sera peut-être cavalier, mais ce sera commode. » 

Les remarques du duc prêtent, si ce n'est à rire, du moins à sourire. En effet, il se comporte de manière grossière : c'est un mufle avec les femmes avec lesquelles il veut simplement assouvir ses désirs physiques : « Tu sais que je n'aime pas les bavardes [...]. Pour éviter les conversations, je vais me mettre au lit. » Il se comporte comme un rustre : « Aujourd'hui surtout que j'ai soupé comme trois moines ». C'est donc, par le biais du registre comique, un portrait dépréciatif qui est fait du duc. Ainsi, le lecteur/spectateur n'éprouvera pas de compassion pour ce personnage même s'il est la victime du meurtre.

Quel registre littéraire peut-on relever dans ces trois répliques de Lorenzo ?

« LORENZO, s'asseyant sur le bord de la fenêtre.
Que la nuit est belle ! que l'air du ciel est pur ! Respire, respire, cœur navré de joie ! »

« LORENZO.
Que le vent du soir est doux et embaumé ! comme les fleurs des prairies s'entrouvrent ! Ô nature magnifique, ô éternel repos ! »

« LORENZO.
Ah ! Dieu de bonté ! quel moment ! »

Le registre lyrique s'observe par le biais de plusieurs procédés littéraires. Tout d'abord, la présence d'interjections « Ah », « Ô » et de nombreuses exclamations traduit une extase lyrique. Ensuite, le personnage fait appel à ses sensations avec le vocabulaire des sens : la vue (« Que la nuit est belle ! »), le toucher (« doux ») et l'odorat (« embaumé »). Enfin, l'oxymore « cœur navré de joie » et l'exclamation « quel moment ! » expriment, de manière indirecte, les sentiments qu'éprouve Lorenzo : le bonheur et le bien-être.

Quel registre littéraire peut-on relever dans l'extrait suivant ?

« LE DUC, seul.
[...] Je veux faire semblant de dormir ; ce sera peut-être cavalier, mais ce sera commode. (Il se couche. – Lorenzo rentre l'épée à la main.)

LORENZO.
Dormez-vous, seigneur ? (Il le frappe.)

LE DUC.
C'est toi, Renzo ?

LORENZO.
Seigneur, n'en doutez pas. (Il le frappe de nouveau. – Entre Scoronconcolo).

SCORONCONCOLO.
Est-ce fait ?

LORENZO.
Regarde, il m'a mordu au doigt. Je garderai jusqu'à la mort cette bague sanglante, inestimable diamant. »

Le registre tragique vise à provoquer la pitié envers les personnages, et l'effroi face à la puissance du destin. Dans cette scène, le lecteur éprouve un certain effroi face à l'assassinat du duc qui meurt sous les coups d'un homme auquel il a accordé sa confiance : « Eh bien, mignon, qu'est-ce que tu fais donc ? », « C'est toi, Renzo ? ». Le lecteur a compris ce qui attendait le duc : « (Il entortille le baudrier de manière à empêcher l'épée de sortir du fourreau.) ». La main armée d'un Lorenzo déterminé : « Seigneur, n'en doutez pas. (Il le frappe de nouveau). » apparaît alors comme celle d'un destin implacable. Enfin, ce meurtre marque de manière irréversible Lorenzo qui, mordu par sa victime, en gardera un stigmate indélébile qui prend l'aspect d'une « bague sanglante ». Ainsi, le duc et Lorenzo sont éternellement unis dans une union macabre et tragique.

D'après cet extrait, à quel sous-genre du drame cette pièce appartient-elle ?

Cette pièce est caractéristique du drame romantique. Tout d'abord par le refus des règles classiques manifesté ici par une scène de meurtre qui contrevient à la règle de bienséance. Ensuite, par le mélange de diverses tonalités (comique, lyrique, tragique). Enfin, Lorenzo, le héros de la pièce, est plein de contradictions. Héros romantique par excellence, ce qu'il ressent après son acte révèle toute son ambiguïté : « cœur navré de joie ». C'est un être désormais maudit, et on peut voir la « bague sanglante » qui orne son doigt comme la marque de sa malédiction.

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