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  4. Exercice fondamental : Étudier un extrait de tragédie

Étudier un extrait de tragédie Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 12/05/2025 - Conforme au programme 2025-2026

On considère le texte suivant :

Jean Racine, Bérénice, acte V, scène 7, 1670

Titus (empereur romain) et Bérénice (reine de Palestine) s'aiment mais les lois de Rome ne les autorisent pas à se marier. Cette scène est le dénouement de la pièce.

« BÉRÉNICE, se levant.
Arrêtez, arrêtez ! Princes trop généreux,
En quelle extrémité me jetez-vous tous deux !
Soit que je vous regarde, ou que je l'envisage,
Partout du désespoir je rencontre l'image,
Je ne vois que des pleurs, et je n'entends parler
Que de trouble, d'horreurs, de sang prêt à couler.
À Titus.
Mon cœur vous est connu, Seigneur, et je puis dire
Qu'on ne l'a jamais vu soupirer pour l'empire :
La grandeur des Romains, la pourpre des Césars,
N'a point, vous le savez, attiré mes regards.
J'aimais, Seigneur, j'aimais, je voulais être aimée.
Ce jour, je l'avouerai, je me suis alarmée :
J'ai cru que votre amour allait finir son cours.
Je connais mon erreur, et vous m'aimez toujours.
Votre cœur s'est troublé, j'ai vu couler vos larmes.
Bérénice, Seigneur, ne vaut point tant d'alarmes,
Ni que par votre amour l'univers malheureux,
Dans le temps que Titus attire tous ses vœux,
Et que de vos vertus il goûte les prémices,
Se voie en un moment enlever ses délices.
Je crois, depuis cinq ans jusqu'à ce dernier jour,
Vous avoir assuré d'un véritable amour.
Ce n'est pas tout : je veux, en ce moment funeste,
Par un dernier effort couronner tout le reste :
Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus.
Adieu, Seigneur, régnez : je ne vous verrai plus.
À Antiochus.
Prince, après cet adieu, vous jugez bien vous-même
Que je ne consens pas de quitter ce que j'aime
Pour aller loin de Rome écouter d'autres vœux.
Vivez, et faites-vous un effort généreux.
Sur Titus et sur moi réglez votre conduite :
Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime, il me quitte.
Portez loin de mes yeux vos soupirs et vos fers.
Adieu. Servons tous trois d'exemple à l'univers
De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse
Dont il puisse garder l'histoire douloureuse.
Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas.
À Titus.
Pour la dernière fois, adieu, Seigneur.

ANTIOCHUS.
Hélas ! »

Comment appelle-t-on le type de réplique prononcé par Bérénice ?

Bérénice, lorsqu'elle prononce sa réplique, n'est pas seule sur scène. Les didascalies indiquent qu'elle s'adresse à d'autres personnages : « À Titus. », « À Antiochus. ». De plus, sa réplique est très longue (elle fait 38 vers). C'est donc une tirade, à ne pas confondre avec le monologue qui est également une longue réplique mais d'un personnage seul sur scène.

Quelle sont les fonctions de cette réplique de Bérénice ?

Bérénice, par sa longue réplique, monopolise la parole. Son premier objectif est d'informer Titus et Antiochus de sa décision. C'est donc une fonction référentielle : « Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus. / Adieu, Seigneur, régnez : je ne vous verrai plus. ». Son second objectif est d'agir sur Titus et Antiochus. Il s'agit donc de la fonction injonctive. Tout d'abord, elle leur intime de l'écouter : « Arrêtez, arrêtez ! », puis elle tâche de les persuader qu'il n'y a pas meilleure décision que celle qu'elle a prise (quitter Titus alors qu'ils s'aiment). Enfin, elle leur enjoint de suivre son exemple : « Vivez, et faites-vous un effort généreux. / Sur Titus et sur moi réglez votre conduite ». Elle leur enjoint aussi de respecter son choix :« Tout est prêt. On m'attend. Ne suivez point mes pas. ». Enfin, indirectement, c'est une ultime déclaration d'amour qu'elle adresse à Titus avant de ne plus jamais le revoir. C'est donc une fonction expressive : « Mon cœur vous est connu, Seigneur », « Je crois, depuis cinq ans jusqu'à ce dernier jour, / Vous avoir assuré d'un véritable amour. »

Quels sont les trois registres dominants dans cette tirade ?

On relève le registre pathétique car le lecteur ressent de la compassion pour Bérénice qui a dû sacrifier son amour pour que Titus puisse accomplir son devoir politique. On observe ce registre dans l'emploi d'exclamations et du vocabulaire de la souffrance.
On trouve également le registre tragique car le lecteur ressent de l'effroi et de la pitié face à la fatalité implacable qui s'abat sur Titus, Bérénice et Antiochus : « Adieu. Servons tous trois d'exemple à l'univers / De l'amour la plus tendre et la plus malheureuse / Dont il puisse garder l'histoire douloureuse. »
On trouve enfin le registre lyrique car Bérénice exprime ses sentiments personnels : « Mon cœur vous est connu, Seigneur », « Je l'aime ».

Comment nomme-t-on le problème auquel Bérénice est confrontée dans l'extrait suivant ?

« Je crois, depuis cinq ans jusqu'à ce dernier jour,
Vous avoir assuré d'un véritable amour.
Ce n'est pas tout : je veux, en ce moment funeste,
Par un dernier effort couronner tout le reste :
Je vivrai, je suivrai vos ordres absolus.
Adieu, Seigneur, régnez : je ne vous verrai plus. »

Bérénice est confrontée à un dilemme. Le dilemme est un conflit intérieur : le personnage doit choisir entre deux options mais chacune présente des inconvénients. Ici, Bérénice a dû choisir entre son amour pour Titus et la raison d'État. D'après les lois de Rome, Titus, parce qu'il est empereur romain, ne peut épouser une reine étrangère (Bérénice). Pour laisser régner Titus, Bérénice fait le choix de la raison et quitte Rome : « Pour aller loin de Rome écouter d'autres vœux. (…) / Je l'aime, je le fuis ; Titus m'aime, il me quitte. »

À quel sous-genre de la tragédie cette pièce appartient-elle ?

Cet extrait a toutes les caractéristiques d'une tragédie classique. Écrite au XVIIe siècle, la pièce est composée en cinq actes et est rédigée en alexandrins. Les personnages mis en scène sont illustres (Titus est empereur et Bérénice est une reine). Ils sont confrontés à un dilemme entre passion amoureuse et raison politique. De plus, on retrouve les registres lyrique et pathétique. Enfin, ce dénouement est funeste car Bérénice et Titus doivent renoncer à leur amour.

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