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Les processus, acteurs et débats de la mondialisation Composition type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 03/09/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Amérique du nord 2016, voie ES

La mondialisation en fonctionnement : processus, acteurs, débats.

Quel plan aurait pu convenir pour traiter ce sujet ?

Que signifie NDIT ?

Qu'est-ce qui caractérise la révolution des transports de la seconde moitié du XXe siècle ?

Quand le GATT a-t-il été créé ?

De quelle année date-t-on l'affirmation du mouvement altermondialiste ?

Citer deux organisations internationales qui jouent un rôle dans la gouvernance économique mondiale.

Quelques jours seulement après l'élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, le quotidien Le Monde s'interrogeait ouvertement sur l'avenir de la mondialisation dans ses pages économie : "Avec l'élection de Trump, la démondialisation a-t-elle commencé ?"
Il est peu de dire que la mondialisation, vue comme un processus d'ouverture des économies mondiales et une interdépendance croissante des hommes et des territoires à l'échelle planétaire, est au cœur des débats politiques contemporains, que ce soit dans les pays riches et développés ou dans les pays émergents. Ces débats autour de la mondialisation, dont on peut rappeler ici qu'elle s'est intensifiée au cours de la seconde moitié du XXe siècle, porte aussi bien sur ses conséquences économiques que sur ses enjeux culturels ou environnementaux. Le "village global", pour reprendre une formule de Marshall McLuhan en 1967, s'interroge sur les processus de la mondialisation et remet en question une partie de ses acteurs. Il nous appartiendra donc de revenir sur ce processus de mondialisation et de nous interroger sur ses fondements et ses modalités de fonctionnement afin de mieux saisir toute l'acuité des débats qui animent aujourd'hui la société civile et le monde politique.
Pour ce faire, nous présenterons dans un premier temps les fondements et le processus de mondialisation avant d'envisager, dans un deuxième temps, les différents acteurs de ce phénomène, et enfin, nous montrerons que la mondialisation suscite de vifs débats.

I

La mondialisation : un processus

A

Une géo-histoire du processus de mondialisation

La mondialisation est un processus qui s'inscrit dans le temps et dans l'espace. Il s'agit en effet de la diffusion progressive du capitalisme marchand puis industriel et financier à l'échelle mondiale. On peut distinguer plusieurs phases et souligner que, loin d'être linéaire et inéluctable, le processus de mondialisation a subi des arrêts parfois brutaux comme en témoignent les guerres mondiales. Quoi qu'il en soit, on peut faire remonter les prémices de la mondialisation contemporaine à la constitution des premiers empires coloniaux à l'issue des grandes découvertes de la fin du XVe siècle et du début du XVIe siècle. Le commerce triangulaire, la diffusion du christianisme et de la culture européenne ont été les ferments de cette première mondialisation.

La seconde vague se développe au XIXe siècle alors que l'Europe connaît sa révolution industrielle et sa transition démographique. En effet, les Européens cherchent des matières premières et des débouchés pour leurs productions industrielles : la colonisation les leur offre. Par ailleurs, le trop-plein démographique européen se déverse sur les "pays neufs" à la faveur d'une première révolution des transports maritimes. Néanmoins, il faut souligner qu'on ne peut pas parler ici de mondialisation, mais plutôt de la juxtaposition et de la succession d'"économies-mondes" pour reprendre une expression de Fernand Braudel. On distingue ainsi une "économie-monde" britannique au XIXe siècle et une "économie-monde" américaine au début du XXe siècle. Il est certain que, dans sa prime enfance, la mondialisation s'apparente à une européanisation.

Enfin, l'intégration mondiale, qui accouche de la mondialisation au sens large, intervient au cours de la seconde moitié du XXe siècle grâce à la promotion du libre-échange aux lendemains de la Seconde Guerre mondiale et à la révolution des transports incarnée par l'accroissement des capacités du fret maritime et la conteneurisation, le développement de l'aviation civile et la déréglementation libérale. L'effondrement de l'URSS à la fin des années 1980 et au début des années 1990 accentue le phénomène. Le capitalisme financier se développe et s'étend au monde entier, bien que certains espaces restent encore en marge.

B

La mondialisation : une mise en réseau des territoires

À n'en pas douter, la mondialisation consiste à mettre les territoires en réseau, c'est-à-dire à les connecter les uns aux autres grâce à des moyens de communication toujours plus performants. Ceci explique que la mondialisation ait progressé de pair avec la technique. La caravelle de Colomb permet de braver l'océan, le paquebot du XIXe siècle permet de convoyer des centaines de personnes ; le porte-conteneur, fer de lance de la mondialisation contemporaine, offre la possibilité de transporter des milliers de tonnes de produits manufacturés d'un bout à l'autre de la planète. Bien sûr, les moyens de communication immatériels participent de cette mise en réseau des territoires mondiaux : le télégraphe en son temps, le téléphone ensuite, l'internet depuis quelques années permettent de communiquer sans entrave ou presque et d'abolir, d'une certaine manière, les distances.

Ces flux matériels et immatériels facilitent donc le commerce au sens large du terme : commerce de marchandises et de services, commerce intellectuel et humain. Ainsi, il faut rappeler que la croissance du commerce international de marchandises a été en croissance constante depuis des décennies - malgré quelques accidents liés à des crises passagères. On échange des matières premières et de l'énergie, des produits manufacturés, mais aussi des services et des capitaux. Le monde est devenu un immense marché même s'il est à souligner d'emblée que ce commerce est loin d'être équitable.

Outre les biens et les services, il faut mentionner les échanges migratoires et les mobilités. En effet, les hommes bougent sans cesse et de manière croissante. D'une part, on assiste à des mouvements migratoires entre pays pauvres et pays riches, mais aussi entre pays riches et entre pays pauvres ou en développement. Ce mouvement est complété par un autre type de mouvement : le tourisme qu'il faut distinguer évidemment de la migration. Des millions de touristes parcourent le monde tous les ans ; ils s'inscrivent en partie dans les logiques de la mondialisation, et ce d'autant plus qu'ils participent aux échanges culturels et intellectuels qui agitent le monde. Les médias, qu'il s'agisse de la télévision, d'internet ou du cinéma, renforcent ces échanges. D'un bout à l'autre de la planète, on partage l'information, on vibre au rythme des grand-messes sportives comme les Jeux olympiques ou la Coupe du Monde de football.

C

La mondialisation : un processus sélectif

La mondialisation est un processus de valorisation des territoires qui repose sur les inégalités. C'est parce que certains territoires offrent des avantages particuliers que d'autres n'ont pas qu'ils sont intégrés au processus. On distingue ainsi les centres d'impulsion des périphéries intégrées et des angles morts de la mondialisation.

Les centres d'impulsion correspondent peu ou prou à ce qu'on a longtemps appelé la Triade, c'est-à-dire les États-Unis, l'Europe occidentale et le Japon. À grande échelle, on peut préciser en soulignant le rôle des mégalopoles mondiales que sont la mégalopolis américaine, la dorsale européenne et la mégalopole japonaise organisée autour de Tokyo. Cet archipel mégalopolitain mondial (AMM) analysé par Olivier Dollfus est sans conteste le cœur du réacteur mondial bien que l'on puisse nuancer.

Le Nord ne domine plus aussi impérieusement que dans les années 1990. On assiste en effet à une multipolarisation. Parmi ces centres dynamiques, il faut bien sûr faire une place particulière au groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) dont la croissance économique a été, au cours des années 1990 et 2000, largement supérieure à la moyenne mondiale et dont les membres se sont intégrés au processus de mondialisation. Avant eux, on avait déjà noté l'émergence des NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés d'Asie) composés de la Corée du Sud, de Taïwan, de Hong Kong et de Singapour. Ce sont les "dragons asiatiques" des années 1970. Aujourd'hui, des pays comme le Vietnam, la Malaisie, la Thaïlande ou l'Indonésie (les "Tigres") connaissent la même dynamique. On constate donc que la mondialisation intègre de nouveaux territoires si ceux-ci peuvent se prévaloir d'avantages comparatifs, qu'il s'agisse d'une main-d'œuvre nombreuse et bon marché ou de matières premières indispensables.

En revanche, certains territoires restent en marge de la mondialisation. Les pays enclavés peinent ainsi à s'intégrer, car exclus des grandes routes maritimes qui voient transiter 90% des échanges de marchandises à l'échelle mondiale. Les PMA (Pays les moins avancés), situés pour l'essentiel en Afrique subsaharienne, sont de ceux-là. On peut souligner aussi que cette marginalisation concerne aussi certains territoires de pays intégrés à la mondialisation. À l'échelle française, Paris, l'une des "villes globales" de Saskia Sassen, est ainsi plus intégrée que les espaces ruraux du Massif central ; Sao Paulo l'est plus que le Nordeste et Shenzen plus que le centre de la Chine.

La mondialisation est donc un processus d'intégration des territoires qui répond à des impératifs et à des logiques propres. Ce processus est mis en œuvre par des acteurs.

II

Des acteurs nombreux

A

Les firmes transnationales au cœur du processus de mondialisation

Il est certain que les firmes transnationales (FTN) apparaissent parmi les acteurs les plus actifs de la mondialisation. Ces grandes entreprises dont les activités se déploient dans plusieurs pays ont une vision globale par essence : leur stratégie est pensée à l'échelle mondiale et se fonde sur la mise en réseau des territoires et sur les échanges. On peut ici évoquer Apple dont le succès et la puissance reposent précisément sur sa capacité à exploiter les avantages comparatifs des territoires à l'échelle mondiale. L'iPhone, le smartphone emblématique de la fin des années 2000, est ainsi conçu dans la Silicon Valley de Californie, mais ses composants sont produits en Europe et en Asie avec des matières premières extraites en Afrique (silicium) avant que les sous-traitants chinois n'assemblent le tout.

Ces firmes réalisent 20% du PIB mondial, et on peut rappeler que certaines ont un chiffre d'affaires nettement supérieur au PIB de certains pays. Elles sont donc en mesure de peser sur le destin du monde. Elle détiennent un pouvoir économique important et participent donc de la structuration de l'espace, notamment par leurs IDE (Investissements directs à l'étranger) : une FTN comme Nokia la finlandaise investit au Brésil ou en Asie en construisant des usines ou en entrant au capital de certaines entreprises étrangères qui deviennent alors ses filiales. Ces IDE sont par définition sélectifs : les choix des FTN ont donc un impact fort sur l'activité économique des territoires. Qu'elles y investissent massivement, et la croissance sera au rendez-vous ; qu'elles les délaissent et l'intégration en pâtira. Ainsi, le débat sur les délocalisations est virulent dans les pays du Nord qui voient leur outil industriel démantelé au profit des pays à bas coût comme la Chine ou le Vietnam. Il est donc certain que ces FTN, en mettant en application la NDIT (Nouvelle division internationale du travail), réorganisent le monde et ont un impact sur l'intégration des territoires.

B

Les États et les organisations internationales

Les gouvernements ont souvent tendance à se cacher derrière la mondialisation pour justifier les errements de leurs politiques et leurs échecs. À les écouter, ce serait "la faute à la mondialisation". Or, loin d'être les victimes de la mondialisation, les États en sont les acteurs. On peut rappeler de prime abord qu'historiquement, ce sont les États qui ont lancé la colonisation, qui apparaît à bien des égards comme le prologue de la mondialisation contemporaine. Ils ont par ailleurs un rôle majeur dans l'aménagement des territoires et peuvent donc agir sur l'intégration de leur pays à la mondialisation. Ils ont aussi un rôle par le biais de la législation, notamment fiscale, qui leur offre les moyens de faciliter - ou pas - l'intégration.

Par ailleurs, ce sont eux qui ont accéléré le processus de mondialisation en libéralisant les échanges : dans le cadre du GATT (General Agreement on Tariffs and Trade) de 1947 puis de l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce), ils ont ainsi accepté de négocier le désarmement douanier afin de fluidifier les échanges commerciaux. Par ailleurs, ce sont les États qui ont négocié et conclu des accords de libre-échange tels que la CEE (Communauté économique européenne) qui allait donner naissance au Marché unique, ou encore l'ALENA (Accord de libre-échange nord-américain) et le MERCOSUR (Marché commun du sud). Enfin, ce sont les États qui, en dérégulant les marchés, et notamment le secteur financier, ont livré à la "main invisible" mondialisée les clés du bonheur collectif. Dans les années 1980, Ronald Reagan, aux États-Unis, et Margaret Thatcher, au Royaume-Uni, ont largement œuvré en la matière en suivant les préceptes de l'École de Chicago et de son maître à penser Milton Friedman.

En libéralisant et en dérégulant, l'État s'est privé de précieux leviers d'action et il s'est, d'une certaine manière, automutilé. Il peine aujourd'hui à trouver sa place et semble incapable d'agir efficacement, d'autant que seul, il ne pèse pas suffisamment. Il lui a donc fallu, à la faveur des crises qui ont ponctué la marche à la mondialisation, chercher à construire une gouvernance collective qui s'avère, à bien des égards, encore largement expérimentale et insuffisante.

C

Des acteurs transnationaux nouveaux

La mondialisation a généré de nouveaux acteurs qui s'avèrent transnationaux. Ainsi, l'on peut souligner la volonté de mettre en place une gouvernance économique mondiale qui s'incarne dans des institutions plus ou moins organisées. Les G7, G8 et G20 qui rassemblent les principales puissances industrielles de la planète se réunissent régulièrement, notamment depuis la crise de 2008, même si le G7 a été créé pour faire face au choc pétrolier des années 1970. Les pays membres tentent de coordonner leurs actions et de fournir un cadre réglementaire commun. Plus anciennes et plus structurées, les institutions de Bretton Woods que sont le FMI (Fonds monétaire international) et la Banque mondiale (BM) jouent un rôle non négligeable dans les orientations économiques et financières des pays qui bénéficient de leur aide. Ainsi, les plans de restructuration de la dette imposés à certains pays d'Amérique du Sud ont pu avoir des répercussions importantes sur leurs économies et sur leur place dans le processus de mondialisation.

Outre ces acteurs plus ou moins liés aux États, il faut souligner le rôle important que jouent les acteurs non gouvernementaux, qu'ils soient légaux ou non. Ainsi, la mafia et les autres organisations internationales empruntent les circuits de la mondialisation pour faire fructifier leurs trafics, que ce soit des trafics de drogue, des trafics d'êtres humains ou des trafics de biens interdits comme l'ivoire. Comme n'importe quelle FTN, ces organisations ont une vision globale de leur marché et jouent sur les inégalités, les avantages comparatifs et les lois du marché.

Parmi les acteurs non-étatiques légaux, il faut enfin évoquer le rôle des médias et des ONG (Organisations non gouvernementales) qui participent de la constitution d'une véritable opinion publique internationale. Ils sont les acteurs les plus proches de la société civile mondialisée. Les ONG comme Médecins sans frontières, Amnesty International, le WWF ou Greenpeace mettent en avant le dépassement des nations et des frontières et militent pour une mobilisation des sociétés en soulignant le caractère global des sujets qui les préoccupent. Les médias, notamment à l'heure d'internet, jouent un rôle croissant et participent au brassage culturel mondialisé ; ils permettent aux informations de circuler en temps réel ; ils sont des instruments efficaces de l'abolition des frontières et des distances.

Il est certain que tous ces acteurs n'ont pas la même vision de la mondialisation ; des débats sur les principes et les modalités de la mondialisation sont apparus depuis quelques années.

III

Une mondialisation en débat

A

La "mondialisation heureuse" au pilori

La mondialisation fait l'objet de nombreux et houleux débats qui se sont traduits par l'émergence de mouvements altermondialistes au cours des années 2000, dans le sillage des émeutes de Seattle en 1999. En effet, la mondialisation rebat considérablement les cartes géo-économiques en mettant sans cesse les territoires en concurrence. Il y a dès lors des gagnants et des perdants de la mondialisation. Le débat s'organise donc autour d'une meilleure répartition des fruits de la croissance mondiale, car certains s'accordent à dire que, grâce à la mondialisation, jamais l'humanité n'a autant produit de richesse. D'ailleurs, pour les tenants de la mondialisation et du libre-échange qui la sous-tend, la "main invisible du marché", pour peu qu'on la laisse agir sans entrave, ne peut, à terme, que produire des bienfaits pour tout un chacun. Les consommateurs pourraient ainsi consommer toujours à moindre coût grâce à la concurrence libre et non faussée et les pays à bas coût pourraient offrir des emplois à leur population et lui permettre ainsi de sortir de la pauvreté. Les défenseurs de la mondialisation s'appuient d'ailleurs sur le recul de la pauvreté dans le monde et notamment dans les pays émergents comme la Chine.

A contrario, les opposants déplorent cette mise en concurrence des territoires et des sociétés qui aurait pour corollaire le démantèlement de l'État-Providence là où il existait, une pression accrue sur les acquis sociaux au nom de la compétitivité ; le "dumping social", qui va de pair avec le "dumping fiscal", mettrait en danger la prospérité et le bien-être des pays du Nord qui auraient à subir la désindustrialisation et les délocalisations. La mondialisation, dans ce cas, favoriserait une mince élite intégrée, bardée de diplômes et investie dans les secteurs économiques les plus porteurs (la recherche et le développement et les fonctions intellectuelles supérieures) aux dépens d'une masse marginalisée, car concurrencée par la main-d'œuvre du Sud. Enfin, certains dénoncent l'exploitation de cette main-d'œuvre du Sud qui travaille dans des conditions souvent terribles comme en témoignent les accidents réguliers qui frappent l'opinion internationale. La mondialisation aurait donc deux faces : une face éclatante marquée par l'expansion de la société de consommation et le recul de la grande pauvreté ; une face sombre, celle de l'exclusion et de la marginalisation d'une part non négligeable de la population. La question des inégalités et de la répartition des richesses est donc au cœur des enjeux de la mondialisation ; elles sont posées par des partis politiques et des associations dont certaines se retrouvent à Porto Alegre au Brésil lors du Forum Social Mondial (FSM).

B

Quand mondialisation rime avec uniformisation culturelle

La mondialisation, en mettant en contact les territoires et les sociétés, n'est pas sans susciter certains débats parfois vigoureux. Certains pourront se réjouir du brassage culturel auquel nous assistons quand d'autres dénonceront un affadissement des cultures et une "disneylandisation" ; ils en appelleront à une "défense et illustration" des identités nationales.

Les médias diffusent sans cesse des images et des informations provenant du monde entier ; en ce sens, ils font œuvre, au sens propre, de médiatisation. Mais, il est certain que ces images sont le reflet de la puissance économique et politique. Ainsi, CNN et la BBC sont les vecteurs de la vision du monde que se font les Anglo-Saxons et participent, d'une certaine manière, de leur Soft power. C'est bien la raison qui a poussé les Qataris à créer leur propre chaîne d'information, Al-Jazeera. La France, avec France24, a, de la même manière, l'ambition de faire entendre sa voix. Dans la même veine, on peut souligner le rôle du cinéma hollywoodien dans la diffusion de l'Americain way of life : les États-Unis exportent à eux seuls autant de séries télévisées que le reste du monde ! Cette diffusion massive sert bien évidemment les firmes américaines comme Coca-Cola, Apple et autres. De même, l'usage de l'anglais comme langue internationale révèle que la matrice de la mondialisation est anglo-saxonne.

On pourrait donc considérer que la mondialisation culturelle est en fait une occidentalisation, voire une américanisation du monde, comme la présence quasi universelle de Coca-Cola en témoignerait. Il s'avère qu'on assiste plutôt à un métissage, malgré la puissance indéniable du modèle culturel américain. Le cinéma de Bollywood a su se développer en Occident, de même que les restaurants chinois ou vietnamiens n'ont eu de cesse de se développer ; les médecines douces d'Asie, la salsa et les telenovelas brésiliennes ont elles aussi un certain succès. Par ailleurs, il est certain que la mondialisation ne réussit pas à gommer la diversité culturelle, bien au contraire. On assiste en effet à une réaction défensive parfois soutenue par de grandes institutions internationales comme l'UNESCO. Par ailleurs, il faut souligner que si l'anglais est la langue du commerce international, il n'en reste pas moins que la planète compte encore plus de 6500 langues parlées dans le monde.

C

Mondialisation et environnement

La mondialisation est, on l'a dit, l'expansion du modèle capitaliste tel que l'Occident l'a développé et perfectionné au cours des siècles passés. Elle est fille de l'industrialisation et s'accompagne de l'expansion de la société de consommation. Ce modèle de développement occidental a permis d'assurer la prospérité des pays du Nord pendant plus d'un siècle, ce qui explique qu'il ait été adopté par de nombreux pays au cours du XXe siècle. Or, il est aujourd'hui évident que ce modèle n'est pas durable. Outre les questions socio-économiques déjà évoquées, les questions environnementales se posent en effet aujourd'hui avec acuité.

La consommation à outrance, érigée en impératif culturel, social et économique, est en fait une surconsommation qui aboutit à la destruction de la planète. Pour alimenter la machine économique, l'humanité émet des tonnes de gaz à effet de serre, épuise les ressources terrestres et contracte une dette qu'il lui sera difficile de rembourser, et ce d'autant que la croissance démographique, même si elle ralentit, reste prégnante et lance des défis. La consommation de terres rares, aussi bien que de pétrole, de bois ou d'eau, n'est pas sans poser de problème à moyen terme, car ces ressources, limitées et non renouvelables, sont indispensables à la survie du modèle économique et culturel diffusé par l'Occident. Elles sont même, pour ce qui est de l'eau, indispensables à la survie de l'humanité. Il est donc évident que cette dernière doit prendre la question du développement durable à bras-le-corps. D'une certaine manière, c'est une question globale pour une société globalisée.

Par ailleurs, la mondialisation repose sur les échanges, notamment les échanges commerciaux. Ceux-ci se font par voie maritime pour 90% d'entre eux. Mais on ne saurait minimiser l'impact important des autres modes de transport indispensables aux échanges : l'avion et le semi-remorque. Quoi qu'il en soit, la pollution liée aux transports se manifeste de plusieurs manières et toutes s'avèrent particulièrement nocives pour la planète et l'humanité. D'une part, les rejets de gaz à effet de serre sont très importants et contribuent au changement climatique, le "global change" des Anglo-Saxons. D'autre part, les marées noires liées à l'extraction et au transport du pétrole, sans lequel le monde s'arrêterait de tourner, sont des événements plus spectaculaires dont l'impact, local, est colossal. Quoi qu'il en soit, il est certain que la question environnementale est au cœur des débats liés à la mondialisation.

"Un autre monde est possible", tel est le slogan des altermondialistes qui, s'ils ne remettent pas en cause la mise en réseau des territoires et des hommes qui les habitent, en appellent cependant à une plus juste répartition des richesses, à une plus grande considération de la diversité des cultures et à une attention plus soutenue pour l'environnement, car il est certain en effet que la mondialisation, en répandant à l'échelle mondiale le modèle capitaliste, en hiérarchisant les territoires en fonction de leurs avantages comparatifs et en intensifiant les échanges, a rebattu considérablement les cartes et lancé de nouveaux défis.
Néanmoins, dire "la mondialisation", c'est passer sous silence la responsabilité des acteurs de ce processus ; la mondialisation n'est pas un phénomène naturel auquel l'humanité serait asservie. Elle est le fruit de décisions prises par des hommes dans le cadre d'institutions, qu'elles soient étatiques ou non. La mondialisation est un phénomène historique qui est né, s'est développé et peut tout aussi bien disparaître. Le "village global", s'il n'a pas de chef unique et s'il n'a pas de gouvernance centralisée, n'en doit pas moins tout mettre en œuvre pour réguler ce phénomène sous peine de voir les tenants de la démondialisation l'emporter.

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