Quels sont les types de flux et leurs dynamiques dans le processus de mondialisation ?
Quel type de marchandises compose aujourd'hui la majorité des flux matériels ?
Par combien a été multipliée la capitalisation boursière depuis 1990 ?
Quel part représente les échanges de biens immatériels dans le commerce international ?
Une des caractéristiques essentielle de la mondialisation réside dans l'explosion des flux de toutes sortes à l'échelle de la planète. Deux catégories se distinguent : les flux matériels et immatériels. C'est leur densification et leur diversification qui expliquent la construction progressive d'un espace mondial.
Les flux de marchandises appelés aussi matériels sont de natures très diverses. Longtemps composés en majorité de produits agricoles et de minéraux, la part des produits manufacturés ne cesse d'augmenter. De 1963 à 2005, la part des produits manufacturés dans les échanges mondiaux de marchandises est passée de 52% à 82%. Les produits agricoles ont eux diminué passant de 29% à moins de 8%. Le reste des flux matériels est composé des produits énergétiques (gaz, pétrole, charbon, uranium). Essentiellement effectué entre les espaces de la Triade (Amérique du Nord, Europe de l'Ouest, Asie du Sud), ces échanges concernent de plus en plus les pays émergents dont un des signes de développement est la production de biens manufacturés qui est ainsi un élément de leur intégration au processus de mondialisation. L'augmentation de la demande liée à l'accroissement de la population mondiale, la croissance et l'amélioration des moyens de transport et de communication, expliquent l'évolution de la circulation de ces biens matériels.
L'évolution des flux immatériels est une autre composante de la mondialisation. Parmi eux on trouve les flux financiers. Il s'agit de flux provenant d'entreprises ou d'États qui empruntent, placent, font fructifier de l'argent sur tout le globe. Ces flux viennent également des banques, des compagnies d'assurance, des fonds de pension. D'autres acteurs majeurs de ces mouvements de capitaux financiers sont les espaces appelés "paradis fiscaux" c'est-à-dire des juridictions qui prélèvent peu ou pas d'impôts sur les sociétés et qui protègent le secret des opérations bancaires. Ils sont présents à proximité des grands centres économiques majeurs en Amérique du Nord (Caïman, Curaçao), en Europe (Monaco, Luxembourg) ou en Asie (Singapour, Barhein). On estime que la moitié des flux de capitaux mondiaux actuels y passe ou y réside. Ils jouent aussi un rôle dans le blanchiment d'argent provenant de l'évasion fiscale, de la corruption, du terrorisme et des trafics en tout genre. Les IDE (Investissements Directs à l'Étranger) constituent l'autre partie des flux immatériels. C'est la Triade qui détient 85% du stock d'IDE mondial. Les États-Unis sont le premier fournisseur et pays d'accueil de ces investissements suivis par l'Europe et le Japon. La part des pays en développement est faible et diminue. Cependant la part des investissements venant de la Triade vers les pays émergents augmente notamment vers la Chine, l'Inde, le Brésil.
- L'augmentation des flux matériels est liée à la croissance de la demande et à l'enrichissement grandissant de la planète.
- Les flux financiers et les IDE forment la majorité des flux immatériels.
- Concentrés dans les pays développés, l'ensemble de ces flux se dirigent progressivement vers les pays émergents.