Sommaire
ILes origines du conflitIILe déroulement du conflitIIIL'échec des États-Unis et les conséquences du conflitAprès la fin de la domination française en Indochine, le Vietnam est divisé en deux États dont un État communiste au Nord. Suite aux troubles qui éclatent au Sud-Vietnam entre le gouvernement pro-occidental et la guérilla communiste, les États-Unis fournissent une aide logistique puis interviennent militairement à partir de 1965.
Cette guerre, menée au nom de la lutte anticommuniste dans le cadre de la guerre froide, devient de plus en plus impopulaire et semble très difficile à gagner pour les États-Unis.
Les États-Unis se désengagent et sortent du conflit affaiblis.
Les origines du conflit
Le Vietnam est une partie de l'ancienne colonie française d'Indochine qui intégrait aussi l'actuel Laos et le Cambodge. À la fin de la Seconde Guerre mondiale, durant laquelle l'Indochine a été occupée par les Japonais, le Viêt Minh (parti communiste vietnamien) déclare l'indépendance du Vietnam. En réaction, la France déclenche une offensive militaire. La guerre d'Indochine se termine par la défaite de la France en 1954. S'en suit la création des deux États lors de la conférence de Genève : le Vietnam du Sud et le Vietnam du Nord.
L'opposition grandissante entre les deux Vietnams s'inscrit dans le cadre de la guerre froide :
- Le Sud-Vietnam est une dictature soutenue par les Occidentaux. Les opposants à cette dictature s'organisent dans le Front de Libération du Vietnam (FNL) , ou "Viêt-Congs". Ces forces armées entreprennent des actions de guérilla à partir de 1959 et obtiennent le soutien des Nord-Vietnamiens.
- Le Nord-Vietnam, dirigé par Hô Chi Minh, est communiste et soutenu par l'URSS et la Chine.
Le Nord-Vietnam et le Sud-Vietnam
Le déroulement du conflit
Dès la fin des années 1950, les États-Unis ont fourni un soutien logistique au gouvernement sud-vietnamien : construction de bases militaires, envoi de conseillers militaires, de matériel de guerre, etc. Cette intervention est effectuée en vertu de la "théorie des dominos" : il ne faut pas qu'un pays tombe sous l'emprise communiste, sinon il entraînera ses voisins dans sa chute les uns après les autres.
Jusqu'en 1965, le conflit reste avant tout une guerre civile : les troupes sud-Vietnamiennes, aidées des Américains, contre le FNL. À partir de 1965, le conflit s'intensifie avec l'engagement massif des États-Unis contre le Nord-Vietnam.
En effet, le président Johnson amplifie la lutte contre le communisme et lance en février 1965 des opérations de bombardements dans le Vietnam du Nord. Les B-52 américains déversent plus de 634 000 tonnes de bombes en 3 ans (plus que l'Europe durant la Seconde Guerre mondiale).
L'envoi de troupes américaines sur le sol vietnamien est de plus en plus important, notamment suite au recours aux conscrits (soldats non professionnels, faisant leur service militaire). En 1969, ce sont 500 000 soldats américains qui combattent au Vietnam. Il faut ajouter les troupes sud-vietnamiennes et leurs alliés la Thaïlande et le Cambodge. C'est au total environ 1,5 million de soldats engagés du côté sud-vietnamien contre 600 000 Nord-Vietnamiens, 300 000 Viêt-Congs et 200 000 soldats chinois.
Bombardiers américains
L'échec des États-Unis et les conséquences du conflit
Les Américains s'enlisent dans cette guerre qui rencontre une impopularité grandissante au niveau international et provoque une crise morale dans le pays pour diverses raisons :
- L'ampleur des quantités d'armes utilisées ainsi que l'utilisation massive de bombes au napalm (bombes incendiaires) et de produits chimiques (agent orange).
- Les massacres de civils : 10 000 villages sont détruits à la fin de la guerre.
- La guerre est filmée et l'opinion publique internationale découvre l'horreur du conflit.
- Ce sont les catégories les plus défavorisées ainsi que les Afro-Américains qui sont prioritairement envoyés se battre.
Kim Phuc, la petite fille brulée au napalm (8 juin 1972)
Quibik via Wikimedia Commons
Manifestation contre la guerre du Vietnam en 1967 aux États-Unis
Wikimedia Commons
En plus de cette impopularité grandissante, la guerre semble difficile à gagner pour les Américains, malgré leur supériorité matérielle. L'armée américaine s'est en effet enlisée dans une guerre faite à la fois de guérillas et de batailles de grande ampleur.
En janvier 1968, les Viêt-Congs lancent une grande offensive dite "offensive du Têt"
(Nouvel An vietnamien) sur plus de 100 villes du Sud et les bases américaines. Ils entrent même dans Saigon, pour être finalement repoussés. C'est le tournant de la guerre, il faut trouver autre chose qu'une solution militaire : Johnson ordonne en mars l'arrêt des bombardements et commence les négociations avec le FNL et le Nord-Viêtnam.
Le nouveau président, Nixon, entame à partir de 1969 un lent désengagement des forces terrestres américaines, qui passent de 500 000 à 50 000 hommes. En même temps, les États-Unis organisent une puissante armée sud-vietnamienne de 1,8 million d'hommes, c'est "la Vietnamisation" de la guerre.
Après de longues négociations, un cessez-le-feu est signé en 1973 à Paris. Les États-Unis se retirent du Vietnam. Mais la guerre continue entre le Nord-Vietnam et le Sud-Vietnam, qui a refusé les accords de Paris.
Les États-Unis ressortent affaiblis du conflit :
- Ils ont montré qu'ils pouvaient être vaincus.
- D'un point de vue moral, les États-Unis ont été très critiqués.
Le conflit, qui a fait plusieurs millions de victimes, dont de nombreux civils, a laissé de nombreuses traces :
- Des engins explosifs continuent encore de nos jours à faire des morts.
- Les produits chimiques utilisés ont stérilisé un tiers des terres et sont encore à l'origine de nombreuses maladies chez les Vietnamiens.
La deuxième guerre du Vietnam se termine avec la chute de Saigon le 30 avril 1975. Les derniers Américains évacuent dans des conditions effroyables. La ville est alors rebaptisée Ho Chi Mihn-Ville et les deux États vietnamiens sont réunifiés. Cela marque aussi la faillite de la politique américaine d'intervention directe. Le prestige de l'Amérique est terni par ce conflit.