Quelles sont les limites et faiblesses actuelles de l'Union européenne ?
Qu'est-il prévu, au sein de l'Union européenne, pour aider les pays traversant de graves difficultés financières ?
Quelle organisation militaire regroupe une majorité d'États de l'Union européenne ?
Quelle est une des principales faiblesses de l'Union européenne ?
Destinée à sauvegarder la paix dans un continent si longtemps meurtri par les guerres, la construction européenne a permis la mise en place d'un espace économique uni et fort dans le contexte international. Cependant, presque 60 ans après le traité de Rome, l'Union européenne n'est pas exempte de faiblesses, à l'image des contestations grandissantes face aux politiques d'élargissement, du fonctionnement de ses institutions et de son faible poids politique international.
Les questions relatives à l'élargissement de l'Union européenne suscitent de nombreux débats. Parmi certains dirigeants européens et au sein d'une partie de la société civile pro-européenne, une opposition à l'élargissement se développe. Certains tenants de ce mouvement considèrent que l'Europe de l'Est n'a aucune vocation à intégrer une organisation internationale européenne, au motif que les disparités culturelles et identitaires entre Europe de l'Ouest et Europe de l'Est sont trop grandes pour faire émerger un projet commun. Cet argument n'est pas valide. Malgré une diversité culturelle, un socle de valeurs partagées permet d'affirmer sans conteste qu'Europe de l'Est et Europe de l'Ouest appartiennent à la même civilisation. D'autres opposants à l'élargissement considèrent que l'Union européenne, particulièrement handicapée par son système institutionnel, devrait d'abord réformer en profondeur son organisation et ses modes de prise de décision avant d'envisager d'intégrer davantage de membres dans ses rangs. L'élargissement ne bloque en effet pas les institutions, mais l'intégration européenne elle-même. Depuis le début de la construction européenne, l'élargissement n'a jamais constitué une entrave à l'approfondissement de l'Union européenne ; bien au contraire, elle en fut le pendant. Elle est autant nécessaire à l'approfondissement qu'un approfondissement coordonné et ambitieux est nécessaire à sa réalisation. En d'autres termes, l'intégration européenne est indispensable pour qu'un élargissement apaisé et efficace puisse avoir lieu. La crise de confiance qui touche actuellement l'Union n'est aucunement le fait des "nouveaux venus" dans l'Union européenne mais pour certains, l'élargissement devrait être temporairement suspendu, de manière à permettre à l'Union de trouver cette vision et de construire un nouveau projet. Le traité de Lisbonne, malgré les quelques améliorations qu'il a apportées en la matière, n'a aucunement réglé les problèmes institutionnels fondamentaux.
En effet, ce sont aujourd'hui les institutions qui cristallisent les oppositions les plus vives. Pour qu'un projet commun voie le jour, il faut des institutions puissantes et pérennes pour le garantir, et en promettre la réalisation à ceux qui ambitionnent d'y contribuer. Les opposants à l'élargissement retrouvent ici les opposants traditionnels : pour eux, l'accroissement du nombre d'États augmente mathématiquement le risque de blocages dans le processus décisionnel de l'Union européenne. De ce point de vue, l'extension par le traité de Lisbonne du vote à la "double majorité" - 55 % d'États équivalant à au moins 65 % de la population européenne - se vide de sa substance avec la poursuite d'une prise de décision par consensus, davantage adaptée aux négociations internationales de grande ampleur. Par ailleurs, les États membres ont pris le soin de stipuler qu'une telle règle n'entrerait en vigueur qu'en 2014, voire en 2017 si un État membre le souhaite. De nombreux mécanismes particulièrement incompréhensibles pour les citoyens compliquent les procédures de décision : ainsi, après 2014, une minorité de blocage de quatre États pourra toujours paralyser les procédures. Un petit groupe d'États ne constituant pas une minorité de blocage pourra freiner le processus de décision en rallongeant les procédures. Ces "avancées" ne modifient en rien l'inadéquation des institutions européennes au nombre croissant d'États qui les composent.
Enfin, l'Union est incapable d'assumer aujourd'hui les compétences diplomatiques et stratégiques qui sont le propre de toute instance fédérale : la politique étrangère de l'Union reste, le plus souvent, le mutisme d'une seule voix. Elle peine à produire des réponses et des politiques à la fois communes et efficaces. Les États membres ont refusé de donner à l'Union certaines compétences en matière diplomatique et de sécurité notamment. Ce qui a longtemps fait dire aux États-Unis : "L'Europe, quel numéro de téléphone ?" Il est vrai que certains États semblent avoir du mal à déléguer leurs compétences tant ils craignent d'être dépossédés de leurs attributs de souveraineté. Diversité de langues, de niveaux de développement, de cultures, constituent un handicap majeur qui conduit à des consensus mous ou des compromis contre-productifs. Cela a été d'autant plus renforcé que l'élargissement de l'UE s'est fait de manière rapide et importante. De plus, les peuples restent profondément attachés à leur pays et ne souhaitent ainsi pas une dilution des spécificités qui sont les leurs dans un grand ensemble. En revanche, sa capacité d'intervention est limitée. L'Union européenne est plus à l'aise pour gérer les conflits dans les opérations civiles que dans l'envoi de troupes. Sa puissance militaire est encore à construire. Par ailleurs la dépendance énergétique de l'Europe la rend vulnérable et pousse chaque pays membre à jouer un jeu national. Dans ce contexte, la relation avec l'OTAN et les États-Unis reste déterminante.
- Les élargissements successifs de l'Union européenne sont critiqués en tant que sources de blocages décisionnels.
- Les institutions européennes semblent incapables de surmonter les difficiles prises de décision à 28.
- Géant économique, l'Union européenne est souvent qualifiée de "nain politique" tant son poids militaire et diplomatique est faible.