Quel rôle Aristote attribue-t-il à la monnaie ?
Qui est Aristote ?
Sur quoi toute société est-elle fondée, du point de vue des échanges ?
À quoi est due l'existence de la monnaie, selon Aristote ?
Que signifie le terme "commensurable" ?
Que permet la monnaie, selon Aristote ?
Aristote, philosophe du IVe siècle avant J.-C, fut l'un des premiers philosophes à présenter une théorie complexe et développée de la vie en société. C'est ainsi que, dans l'Éthique à Nicomaque, il en vient à interroger le rôle de la monnaie.
Aristote montre que l'existence de la monnaie est liée à celle de besoins "réciproques", c'est-à-dire de besoins présentés par deux personnes exerçant des activités différentes, qui poussent l'un à vouloir acquérir ce que l'autre propose. Une personne ne pouvant subvenir à tous ses besoins par elle-même, la division du travail est un élément essentiel à la vie en société. Ainsi, dit Aristote, si l'on considère un cordonnier A et un architecte B, l'un et l'autre sont dans un rapport de besoin réciproque, chacun ayant besoin d'acquérir ce que l'autre propose.
La question est ensuite de savoir quel est le juste étalon de valeur qui va garantir l'égalité de l'échange. Un simple échange direct de chaussures contre une maison n'est pas une solution satisfaisante : une maison valant évidemment plus qu'une paire de chaussures, l'architecte n'aura jamais besoin de tant de chaussures que celles-ci puissent équivaloir à une maison. De plus, à supposer que l'on puisse aboutir à la détermination de la bonne valeur d'échange entre des chaussures et une maison, il faudra renouveler le calcul pour toute marchandise, et dire combien de chaussures valent un cheval, un terrain... Plutôt que de procéder à un échange direct de marchandise à marchandise, il vaut ainsi mieux créer une valeur de référence, qui rende les deux marchandises commensurables, c'est-à-dire évaluables selon une même échelle de valeur. C'est là le rôle de la monnaie : elle permet, plutôt que de troquer directement une marchandise contre une autre, de créer un étalon de valeur à laquelle toute marchandise peut être comparée. Ainsi, toute marchandise voit sa valeur fixée en référence à la monnaie, et la monnaie sera toujours l'un des deux termes d'un échange.
La monnaie, en créant un référentiel commun auquel on peut comparer toute marchandise, permet ainsi de garantir l'égalité dans les échanges nécessaires à une économie juste et stable.
- La nécessité d'échanger avec autrui pour subvenir à tous ses besoins, alliée à la division du travail, est l'un des fondements de la vie en société.
- Aristote analyse la monnaie comme l'intermédiaire permettant de rendre commensurables les marchandises, et ainsi d'assurer l'égalité des échanges.