Compléter les textes suivants à l'aide des informations contenues dans les didascalies externes.
« L'ÉPICIÈRE.
Ah ! celle-là ! (À son mari qui est dans la boutique.) Ah ! celle-là, elle est fière. Elle ne veut plus acheter chez nous.
L'Épicière disparaît, plateau vide quelques secondes. Par la droite, apparaît Jean ; en même temps, par la gauche, apparaît Bérenger. Jean est très soigneusement vêtu : costume marron, cravate rouge, faux col amidonné, chapeau marron. Il est un peu rougeaud de figure. Il a des souliers jaunes, bien cirés ; Bérenger n'est pas rasé, il est tête nue, les cheveux mal peignés, les vêtements chiffonnés ; tout exprime chez lui la négligence, il a l'air fatigué, somnolent ; de temps à autre, il bâille.
JEAN, venant de la droite.
Vous voilà tout de même, Bérenger.
BÉRENGER, venant de la gauche.
Bonjour, Jean.
JEAN.
Toujours en retard, évidemment ! (Il regarde sa montre-bracelet.) Nous avions rendez-vous à onze heures trente. Il est bientôt midi. »
Eugène Ionesco, Rhinocéros, 1972, © Folio
Les didascalies désignent l'ensemble des indications scéniques qui sont souvent imprimées en italique. Ces indications concernent l'espace scénique et le jeu des comédiens. Ici, les didascalies donnent des informations concernant :
- les déplacements des personnages : « L'épicière disparaît », « apparaît Jean », « apparaît Bérenger » ;
- leur positionnement sur la scène : « venant de la droite », « venant de la gauche » ;
- leur apparence physique : « soigneusement vêtu : costume marron, cravate rouge », « vêtements chiffonnés ».
Dans ce passage, les didascalies permettent de créer un contraste entre Jean, à l'apparence soignée et ponctuel, et Bérenger, personnage à l'apparence négligée et en retard.
« ANDROMAQUE, veuve d'Hector, captive de Pyrrhus.
PYRRHUS, fils d'Achille, roi d'Épire.
ORESTE, fils d'Agamemnon.
HERMIONE, fille d'Hélène, accordée avec Pyrrhus.
PYLADE, ami d'Oreste.
CLÉONE, confidente d'Hermione.
CÉPHISE, confidente d'Andromaque.
PHOENIX, gouverneur d'Achille, et ensuite de Pyrrhus.
Suite d'ORESTE.
La scène est à Buthrot, ville d'Épire, dans une salle du palais de Pyrrhus. »
Jean Racine, Andromaque, 1667
Dans un texte de théâtre, les didascalies sont des indications fournies par l'auteur sur le jeu des acteurs et sur la mise en scène (noms des personnages, entrées et sorties des personnages, descriptions des décors, lieux de l'action, indications de temps, tons employés par les comédiens, costumes, gestes, etc.).
Lors d'une représentation, les didascalies ne sont pas prononcées par les acteurs. Dans le texte imprimé, les didascalies sont souvent en italique et/ou entre parenthèses. Ce sont les didascalies externes.
La première didascalie externe (ou didascalie initiale) précise l'emplacement de la scène : Buthrot une ville d'Épire, région de la Grèce antique, et plus exactement dans le palais de Pyrrhus, fils d'Achille. Le spectateur s'attend donc à voir des personnages vêtus avec des costumes antiques et l'action est imaginée pour pouvoir se dérouler dans l'Antiquité.
« Le théâtre représente une chambre à demi démeublée ; un grand fauteuil de malade est au milieu. Figaro, avec une toise, mesure le plancher. Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d'orange, appelé chapeau de la mariée.
Scène I
FIGARO, SUZANNE.
FIGARO.
Dix-neuf pieds sur vingt-six.
SUZANNE.
Tiens, Figaro, voilà mon petit chapeau : le trouves-tu mieux ainsi ?
FIGARO, lui prend les mains.
Sans comparaison, ma charmante. Oh ! que ce joli bouquet virginal, élevé sur la tête d'une belle fille, est doux, le matin des noces, à l'œil amoureux d'un époux !…
SUZANNE, se retire.
Que mesures-tu donc là, mon fils ?
FIGARO.
Je regarde, ma petite Suzanne, si ce beau lit que monseigneur nous donne aura bonne grâce ici. »
Beaumarchais, Le Mariage de Figaro, Acte I, scène 1, 1784
Les didascalies désignent l'ensemble des indications scéniques qui sont souvent imprimées en italique. Ces indications concernent l'espace scénique et le jeu des comédiens. Ici, les didascalies donnent des informations concernant :
- les personnages en présence : « FIGARO, SUZANNE » ;
- le lieu de la scène et son apparence : « une chambre à demi démeublée » ;
- les actions des personnages : « Figaro, avec une toise, mesure le plancher », « Suzanne attache à sa tête, devant une glace, le petit bouquet de fleurs d'orange ».
Ce passage permet au lecteur de rencontrer les personnages et de rentrer dans le lieu de l'action.
« VALÈRE.
Hé bien, je poursuis donc mes pas.
Adieu, madame.
(Il s'en va lentement.)
MARIANE.
Adieu, monsieur.
DORINE, à Mariane.
Pour moi, je pense
Que vous perdez l'esprit par cette extravagance :
Et je vous ai laissé tout du long quereller,
Pour voir où tout cela pourrait enfin aller.
Holà ! seigneur Valère.
(Elle arrête Valère par le bras.)
VALÈRE, feignant de résister.
Hé ! que veux-tu, Dorine ?
DORINE.
Venez ici. »
Molière, Tartuffe, Acte II, scène 4, 1669
Les didascalies désignent l'ensemble des indications scéniques qui sont souvent imprimées en italique. Ces indications concernent l'espace scénique et le jeu des comédiens. Ici, les didascalies donnent des informations concernant :
- les actions des personnages : « Il s'en va lentement », « Elle arrête Valère par le bras » ;
- les interlocuteurs des personnages : « à Mariane ».
« Scène II
TOINETTE, ARGAN.
TOINETTE, en entrant dans la chambre.
On y va.
ARGAN.
Ah ! chienne ! Ah carogne…
TOINETTE, faisant semblant de s'être cogné la tête.
Diantre soit fait de votre impatience, vous pressez si fort les personnes, que je me suis donné un grand coup de la tête contre la carne d'un volet.
ARGAN, en colère.
Ah ! traîtresse…
TOINETTE, pour l'interrompre et l'empêcher de crier, se plaint toujours, en disant.
Ha !
ARGAN.
Il y a…
TOINETTE.
Ha !
ARGAN.
Il y a une heure…
TOINETTE.
Ha !
ARGAN.
Tu m'as laissé…
TOINETTE.
Ha ! »
Molière, Le Malade imaginaire, Acte I, scène II, 1673
Les didascalies désignent l'ensemble des indications scéniques qui sont souvent imprimées en italique. Ces indications concernent l'espace scénique et le jeu des comédiens. Ici, les didascalies donnent des informations concernant :
- les déplacements des personnages : « entrant dans la chambre » ;
- les actions des personnages : « faisant semblant de s'être cogné » ;
- les émotions des personnages : « en colère ».