Expliquer pourquoi l'attractivité des territoires français est un enjeu majeur dans la mondialisation.
Quelle dynamique industrielle la France doit-elle développer ?
Quel type d'industrie la France doit-elle développer ?
Quel nom portent les territoires de l'innovation développés par la France depuis 2006 ?
Quelle caractéristique de la structure de production française est un atout dans l'attractivité du territoire ?
Combien de pôles de compétitivité la France compte-t-elle aujourd'hui ?
La mondialisation met en concurrence l'ensemble des acteurs économiques mondiaux, qu'ils soient des États, des territoires ou des entreprises. Pour cela, ils doivent devenir attractifs pour capter un maximum de bénéfices liés à la mondialisation. Le territoire français n'échappe pas à la règle. Les enjeux de son attractivité sont d'abord liés au développement de son économie qui doit se tourner vers plus d'innovation et de compétitivité. Cependant, la France bénéficie d'un environnement spatial et économique favorable.
Si l'économie française peut compter sur ses forces dans le domaine agricole et industriel (luxe), le développement des activités de recherche, de développement et d'innovation est devenu un objectif majeur pour la France. En effet, La France a un double handicap : la concurrence des pays émergents et un retard dans le domaine des technologies et de l'innovation par rapport au Japon et aux États-Unis (les États-Unis sont très actifs pour attirer les cerveaux formés en Europe, et racheter les brevets des technologies les plus intéressantes). La France ne peut pas concurrencer la main-d'œuvre à bas salaires des pays émergents : elle ne peut donc compter que sur le développement de son industrie de pointe et de sa haute technologie pour faire décoller une croissance économique trop faible. C'est l'objectif qu'elle s'est fixée avec ses partenaires européens dans la "stratégie de Lisbonne" en 2000 puis dans la "stratégie Europe 2020" (signée par les États en 2010) : les États européens se sont concertés pour développer l'économie de la connaissance et de l'innovation. Il faut donc pour la France développer des espaces productifs dans ce domaine. Les espaces accessibles, attractifs en matière de financement, possédant les services nécessaires à des activités spécifiques et une main-d'œuvre très qualifiée sont très recherchés par les entreprises industrielles. C'est ainsi que se sont développés en France des technopôles sur le modèle déjà ancien de la Silicon Valley américaine. Les entreprises recherchent dans ces espaces des effets de synergie : la proximité de centres universitaires, de laboratoires de recherche et d'industries de pointes spécialisés dans le même domaine et installés sur le même site, permet une efficacité accrue et limite les dépenses (l'entreprise investit dans les recherches fondamentales de l'université qui forme ainsi plus efficacement ses futurs cadres et les scientifiques des laboratoires de recherche qui créent ses nouveaux produits innovants - le tout sur place et sans frais de déplacement). Ces espaces regroupent donc les fonctions du tertiaire supérieur : la conception, le processus de fabrication, le financement d'un produit. La production en elle-même peut cependant être répartie sur d'autres sites en France ou à l'étranger (délocalisation, sous-traitance) du fait de la division internationale du travail. L'État et les collectivités territoriales encouragent ce type de regroupement et ont cherché à attirer les entreprises en créant 71 pôles de compétitivité (politique d'État datant de 2006). L'objectif est aussi d'améliorer la compétitivité spatiale et d'éviter l'extension de la désertification en créant des territoires de l'innovation : d'échelles variables (du quartier à la région), ils concentrent des activités de secteurs variés avec pour objectif de créer un réseau d'activités économiques très performantes (exemple : la Cosmetic Valley en Beauce).
La France est un territoire globalement attractif pour les investisseurs internationaux. Du fait d'abord de sa situation géographique privilégiée au cœur du marché européen et de la zone euro, de son excellente connexion aux réseaux mondialisés, mais aussi de sa qualité de vie, du niveau de formation de sa population et de la qualité de ses services publics. Elle attire ainsi beaucoup d'entreprises et d'investisseurs étrangers. Sa structure de production est différente de celle de ses voisins comme l'Allemagne et le Royaume-Uni, car elle est plus diversifiée, moins centrée sur un secteur d'activité même si c'est une économie postindustrielle avec un secteur tertiaire qui se développe énormément. La répartition des principaux espaces productifs français est globalement calquée sur celle des territoires les mieux connectés à l'Europe et au monde : les interfaces maritimes et terrestres (certaines régions transfrontalières), les grandes métropoles au carrefour des réseaux de communication et tous les territoires qui sont dans la proximité immédiate de ces zones. La politique d'aménagement et de développement de l'État et des collectivités territoriales a également permis la création de pôles de compétitivité et de "territoires de l'innovation". On observe ainsi en France une nette tendance à la métropolisation et à la littoralisation des activités. On assiste ainsi à la concentration d'importants espaces productifs dans les métropoles où sont localisées les activités du tertiaire supérieur (métiers de service à haut niveau de qualification et fonctions de commandement, recherche : un tiers des emplois à Paris) et les services rares (hôpitaux par exemple). À l'inverse, des industries traditionnelles quittent les villes qui connaissent de fait une forte tertiarisation de leur système productif. Les littoraux attirent également les activités. Cette littoralisation s'accompagne également d'un phénomène de métropolisation : ce sont les grandes villes portuaires qui sont les plus attractives du fait de leur intégration au système-monde (ce sont des interfaces entre la France et le reste du monde).
- Pour devenir plus attractive la France doit développer les activités de recherche, de développement et d'innovation de ses industries.
- Les technopôles et les pôles de compétitivité créent des territoires tournés vers ces nouvelles dynamiques industrielles.
- Sa situation géographique au sein du continent européen et sa connexion au monde créent un environnement favorable au développement de l'attractivité des territoires français.