Expliquer les défis de l'insertion française dans la mondialisation Exercice fondamental

En tant que puissance mondiale et européenne, la France est partie prenante du processus de mondialisation. Cependant elle doit relever de nouveaux défis pour améliorer son insertion. Il s'agit d'abord de lutter contre une concurrence renforcée et de pallier un déséquilibre de ses échanges.

En effet, depuis plusieurs années la France perd des parts de marché au niveau mondial au profit d'autres pays industrialisés, notamment l'Allemagne, et elle croît également moins vite que plusieurs autres pays de l'OCDE. L'évolution de ses exportations montre que la progression est forte en France pour des produits tels le matériel agricole, les télécommunications, les automobiles, l'énergie, l'armement, la pharmacie. Elle est faible (voire négative) pour l'informatique, l'électroménager, et les navires. Elle se trouve ainsi concurrencée par ses partenaires européens comme l'Allemagne concernant les derniers produits cités, le Royaume-Uni dans le domaine de la pharmacie et des navires, et l'Italie pour le matériel électrique, la sidérurgie et l'agroalimentaire. En Effet, la France présente des spécialisations efficaces dans peu de secteurs, alors que l'Allemagne et la Suède ont beaucoup plus de secteurs forts et elle est en recul relatif dans les secteurs liés aux nouvelles technologies. Dans quelques secteurs clés, comme les transports, l'aéronautique et l'énergie, la France a (partiellement) réussi à se maintenir sa compétitivité. Mais dans d'autres secteurs d'avenir, comme le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC) et des biotechnologies, son avantage comparatif s'est réduit comme une peau de chagrin. Cela s'est fait au profit de pays comme l'Inde et les États-Unis pour les TIC et au profit des États-Unis et du Royaume-Uni pour les biotechnologies. Pour les produits à moindre valeur ajoutée, elle est concurrencée par les pays à bas coûts salariaux d'Asie de l'Est (Chine, Inde, Thaïlande).

Outre ce renforcement de la concurrence, le déséquilibre des échanges en France est un autre handicap pour son insertion dans le processus de mondialisation. La France échange essentiellement des biens mais aussi des services dont la part s'accroît : services financiers, transport, tourisme (ils représentent environ 20 % des exportations et 15% des importations). En ce qui concerne les biens, la France est principalement exportatrice de produits agricoles et alimentaires, et de produits des industries du luxe, de l'automobile et de l'aéronautique. Elle importe massivement son énergie et ses matières premières, ainsi que de plus en plus de biens de consommation fabriqués en Asie, notamment en Chine (textile, jouets…). La France échange en priorité avec ses voisins européens (près de 60% de ses échanges ). Le reste de ses partenaires se situe essentiellement en Asie et en Amérique du Nord. Longtemps excédentaire dans les années 1990, la balance commerciale française s'est dégradée tout au long des années 2000. Le déficit qui était de 30 milliards en 2006 est passé à plus de 50 milliards d'euros fin 2010. Celui-ci est surtout sensible dans ses échanges avec les pays asiatiques, le reste étant assez équilibré notamment vis-à-vis de nos partenaires européens. Ce déficit doit être relativisé par le maintien de ses exportations de services, globalement excédentaires (plus de 10 milliards d'euros en 2010). Les produits français manquent d'abord globalement de compétitivité. La France a du mal à s'imposer dans beaucoup de domaines, par exemple ses voitures sont réputées pour leur qualité mais il y a peu de nouveaux modèles et d'innovations en ce moment, la concurrence des berlines allemandes est forte. L'industrie du luxe par contre a une bonne image à l'étranger (c'est le cas de la haute couture française). De plus la dégradation du commerce extérieur est due aussi au prix de plus en plus important de ses importations de matières premières dont le prix explose face à la rareté et à la demande qui augmente en Chine et en Inde. Enfin, la France n'est pas totalement maîtresse de sa politique commerciale, car elle est liée aux réglementations de l'Union européenne ainsi qu'à la santé économique des partenaires européens. Le commerce français se faisant essentiellement à l'intérieur de l'Union européenne, il a particulièrement souffert de la crise économique depuis 2008. Enfin, la Banque centrale européenne maintient un niveau de l'euro assez fort qui défavorise les exportations européennes. En effet, une valeur de l'euro forte vis-à-vis des autres monnaies rend les produits français relativement plus chers pour les étrangers (par contre cela limite le coût des importations).