Sommaire
IL'immigration en France dans la première moitié du XXe siècleALes débuts de l'immigration de masseBLe rejet des immigrés dans les années 1930IIL'immigration depuis 1945AL'immigration de masse durant les Trente GlorieusesBLe "problème de l'immigration"Dès la fin du XIXe siècle, la France a largement recours à l'immigration et notamment pendant les Trente Glorieuses où les immigrés participent à la reconstruction et à la modernisation du pays. Cependant, durant les périodes de crise économique, l'immigration est souvent remise en cause et les immigrés sont rejetés.
L'immigration en France dans la première moitié du XXe siècle
Les débuts de l'immigration de masse
La France, en raison d'une faible natalité, compense son besoin de main-d'œuvre en recourant à l'immigration de masse dès la fin du XIXe siècle. Les immigrés s'installent alors dans les grands bassins miniers et industriels du Nord et de l'Est de la France.
L'immigration est majoritairement européenne, avec notamment des importantes communautés belge et italienne.
Après la Première Guerre mondiale, l'État français signe des conventions avec différents pays européens, dont la Pologne, afin de pallier les pertes de travailleurs morts durant le conflit. La France devient l'un des premiers pays d'immigration au monde. Et si les retours sont nombreux, beaucoup d'étrangers se font naturaliser grâce à la loi sur la nationalité en 1927.
La France accueille aussi de nombreux réfugiés comme des Arméniens, des Italiens, puis des Russes (après la révolution de 1917), des Allemands (avec l'avènement du fascisme et du nazisme), et des Espagnols (durant et après la guerre civile de 1936). Il y a 2,5 millions d'étrangers en 1926.
Étranger
Un étranger est une personne résidant dans un pays, sans en avoir la nationalité, même s'il est né dans ce dernier.
Immigré
Un immigré est une personne qui est née dans un pays étranger et qui afait un voyage de migration. Il peut être naturalisée après son arrivée, c'est-à-dire avoir la nationalité française tout en restant immigré. Il n'est alors plus un étranger.
Droit du sol
Le droit du sol est une règle qui attribue à une personnes la nationalité du pays où elle est née.
Le rejet des immigrés dans les années 1930
La France, touchée par la crise économique de 1929 internationale et la montée du chômage, fait face à un mouvement de xénophobie. Les étrangers sont accusés de prendre le travail des Français et l'État entreprend des expulsions massives au mépris des conventions signées avec les pays des immigrés.
L'immigration est restreinte par des lois, comme en 1938 sous le gouvernement Daladier.
Sous le régime de Vichy, le gouvernement met en place une xénophobie officielle et accuse les étrangers d'être responsables du déclin de la France.
En 1935, la France procède à des expulsions de travailleurs polonais.
La France, "dépotoir de l'Europe"
Dessin de Roger Roy, Gringoire, 18 septembre 1936
L'immigration depuis 1945
L'immigration de masse durant les Trente Glorieuses
La France fait appel à l'immigration de masse dans le cadre des Trente Glorieuses. De 1,7 million en 1946, les immigrés passent à 3,4 millions en 1975, ils représentent alors 6,5% de la population. Ils sont majoritairement employés dans l'industrie pour des emplois peu qualifiés.
Les immigrés viennent d'Europe du Sud (Portugal, Italie, etc.) mais aussi du Maghreb et de l'Afrique noire.
L'office nationale de l'immigration est spécialement créé pour encadrer les arrivées.
Les immigrés présents sur le sol français rencontrent de nombreuses difficultés comme le problème des logements insalubres (bidonvilles), le racisme, la pauvreté, le déracinement, etc.
Le bidonville de Nanterre, dont la grande majorité des habitants sont des immigrés
Le "problème de l'immigration"
En 1974, dans un contexte de crise économique, l'immigration de masse est stoppée. Dans le même temps, l'État met en place le regroupement familial. Cela permet à des migrants, dont le gouvernement a pris conscience qu'ils ne rentreront pas dans leur pays d'origine, de faire venir leur famille.
Avec l'installation durable des difficultés économiques et de l'apparition du chômage de masse, les immigrés redeviennent les boucs émissaires d'une société en crise. Le Front national, parti d'extrême droite appuyant son programme contre l'immigration, devient de plus en plus important.
En 1983, de nombreux enfants d'immigrés organisent une marche pour l'égalité et contre le racisme, que certains appellent "la marche des beurs". Cette marche a pour but de réclamer l'égalité des droits dans la société française.
Avec des relais dans les plus hautes sphères de l'État, les discours xénophobes se sont en quelque sorte banalisés. La France a depuis quelques années une politique migratoire extrêmement restrictive.
Selon la Commission européenne, la France est en 2013 le pays qui, parmi les cinq pays européens qui enregistrent le plus de demandes d'asile, est celui qui l'accorde le moins facilement. En effet, 17 % des demandes ont une réponse positive en France contre plus de 50 % en Suède ou 26 % en Allemagne.
Malgré de nombreuses représentations erronées, les enfants d'immigrés sont des citoyens français à part entière. Comme le reste de la société, ils aspirent à vivre normalement sans être constamment ramenés à leur statut de descendants d'immigrés et cherchent avant tout à ne plus faire l'objet de discriminations dont ils sont encore trop souvent victimes.