Un port européen Questions sur documents

J'y ai trouvé, nouvellement arrivé, un navire du roi de Portugal qui était allé découvrir les épices avec trois autres vaisseaux de ce même roi [...]. Ils disent que les mers sont là-bas très bonnes, sans tempête et ils estiment qu'on pourra réduire à seize mois la durée du voyage. [...] C'est là, on s'en rend compte, une bien mauvaise nouvelle pour le sultan, et les Vénitiens, quand ils auront perdu le commerce du Levant, devront se remettre à la pêche, car par cette route, les épices arriveront à un prix qu'ils ne pourront pas pratiquer. Le roi du Portugal leur a fait enlever toutes les cartes de navigation sous peine de la vie et de la confiscation de leurs biens, c'est-à-dire toutes celles qui donnent des indications sur la côte, pour qu'on ne sache pas leur route, ni la façon de se diriger dans ces régions, et pour éviter ainsi que d'autres gens s'en mêlent.

Tout le service est assuré par des nègres et des maures captifs. À Lisbonne, rares sont les maisons entièrement dépourvues d'esclave. Généralement, il y a au moins un esclave par foyer, et c'est elle qui est chargée d'aller au marché acheter le nécessaire, qui lave le linge, balaie la maison, apporte l'eau et se débarrasse des déchets. Les plus riches ont des esclaves des deux sexes, et certains font des profits en vendant de jeunes esclaves nés chez eux.