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IPékin, capitale impérialeAL'empire MingBPékin, capitale de l'empireIIPékin, capitale d'un empire fermé ?AUn empire coupé du monde ?BUne ouverture progressive et limitéeL'empire de Chine connaît un certain essor sous la dynastie des Ming, aux XVe et XVIe siècles. Sa capitale, la ville de Pékin, est une ville très peuplée. On y trouve la Cité interdite, véritable centre politique de l'empire. L'empire des Ming est peu enclin à s'ouvrir aux Européens. Pourtant, dans la seconde moitié du XVIe siècle, marchands portugais et missionnaires jésuites parviennent à s'y installer sous le contrôle de l'empereur.
Pékin, capitale impériale
L'empire Ming
À partir de 1368, l'empire de Chine est gouverné par la dynastie Ming. Cet empire, également appelé "empire du Milieu", est vaste et puissant. Il connaît sous la dynastie Ming un véritable essor économique, administratif et militaire. Ce développement est notamment illustré par la nouvelle capitale de l'empire : la ville de Pékin.
L'Empire Ming au XVIe siècle
Pékin, capitale de l'empire
En 1403, l'empereur Ming Yongle (1360 - 1424) fait de Pékin la capitale de l'empire. ce choix s'explique par la volonté de s'éloigner des Mongols. Il est à l'origine de nombreuses transformations qui expliquent l'essor de Pékin aux XVe et XVIe siècles. Par exemple, il ordonne l'aménagement du Grand Canal qui facilite le transport des produits alimentaires du Sud de l'empire vers la ville de Pékin, dont la population atteint alors environ 700 000 habitants.
L'empereur Yongle est également à l'origine de la construction de la Cité interdite. Il s'agit d'une véritable ville dans la ville, qui constitue le centre politique de l'empire. En effet, la Cité interdite abrite le palais de l'empereur et de sa famille, ainsi que le palais de l'harmonie suprême depuis lequel l'empereur et ses ministres gouvernent la Chine.
Portrait de l'empereur Yongle
Qingprof via Wikimedia Commons
Plan de la Cité interdite
Pékin, capitale d'un empire fermé ?
Un empire coupé du monde ?
Depuis la fin du XIIIe siècle, de nombreux Européens souhaitent se rendre en Chine. Le Livre des merveilles du monde du marchand vénitien Marco Polo, ouvrage publié en 1298 et qui raconte le voyage de l'auteur jusqu'à la Chine, décrit les richesses immenses de cet empire et explique le regain d'intérêt qu'il rencontre auprès des marchands européens. Cependant, l'empire Ming est un empire très fermé et il est difficile pour les marchands européens d'y implanter des réseaux de commerce stables.
Tomé Pires est le premier ambassadeur du royaume du Portugal envoyé en Chine, en 1520. Sa mission est notamment de convaincre l'empereur Ming Zhengde d'accorder des privilèges commerciaux aux marchands portugais. Mais une fois arrivé à Pékin, l'empereur refuse de le recevoir et le renvoie à Canton où il est emprisonné. Cet échec est sans doute causé par le manque de connaissance des codes diplomatiques chinois de la part du Portugais, mais aussi par une réelle volonté impériale d'empêcher l'influence étrangère au sein de l'empire.
Une ouverture progressive et limitée
Malgré cette fermeture de l'empire, les Européens parviennent progressivement à établir des contacts avec la Chine, notamment commerciaux. Les Portugais, depuis leurs comptoirs de Malacca et d'Indonésie, sont en contact avec des marchands chinois dès le début du XVIe siècle. En 1557, ils fondent un comptoir sur le territoire de l'Empire chinois, à Macao. De plus, à partir de l'installation des espagnols aux Philippines dans les années 1560, de nombreux marchands chinois s'y installent pour échanger soieries et porcelaines contre de l'argent américain.
L'ouverture progressive de la Chine n'est pas que commerciale, elle est aussi culturelle. Des jésuites parviennent à exercer leur activité missionnaire au sein de l'empire. Le premier d'entre eux est l'Italien Matteo Ricci (1552 - 1610), qui s'installe à Canton en 1583. Il s'adapte à la culture chinoise, notamment en apprenant sa langue, le mandarin. En 1605, il est autorisé à fonder la première église chrétienne en Chine.
Matteo Ricci, missionnaire jésuite en Chine
Shizhao via Wikimedia Commons