Le thème de la sincérité Exercice fondamental

Dans le roman d'André Gide, l'argent joue un rôle très important et il est associé à de nombreuses reprises aux notions d'hypocrisie et de mensonge. En effet, la recherche d'argent engendre pour certains personnages la négation des convictions et valeurs personnelles. Ainsi, la monnaie est fausse, tout comme le sont les sentiments et les émotions ressentis par les personnages.

Les adolescents faux-monnayeurs ne sont pas les seuls à jouer avec la vérité. Dans ce roman, deux personnages sont des écrivains qui par définition jouent également avec la réalité, la vérité qui peut être enjolivée, modifiée ou stylisée pour reprendre l'expression d'André Gide. Passavant est à ce titre l'incarnation du romancier menteur et malhonnête, non pas parce qu'il joue avec la réalité, mais parce qu'il n'est pas honnête envers lui-même, ses écrits correspondent à une attente et pas à une démarche esthétique. Une des caractéristiques du romancier serait donc son incapacité à être honnête.

Si les personnages manquent de sincérité entre eux, c'est également car ils ne sont pas sincères avec eux-mêmes. Seul Bernard semble avoir une vision plutôt exacte de qui il est. Si l'on n'est pas sincère avec soi-même, cela complique forcément les relations. Les personnages semblent avoir honte d'avouer leurs sentiments, comme Édouard et Olivier lors de leur rencontre à la gare. Tous deux sont gênés et interprètent de travers les réactions de l'autre. De plus, le mensonge vient se rajouter au manque de sincérité. C'est un élément majeur de l'œuvre d'André Gide, puisque le roman débute sur la découverte du mensonge familial des Profitendieu. La famille Vedel-Azaïs est également experte en mensonges et dissimulations afin de sauver les apparences, en vain.