L'hypocrisie des sentiments Exercice fondamental

Selon André Gide, un des travers humains, qui complexifie les relations humaines et notamment les relations amoureuses, est lié au manque d'honnêteté et au mensonge. L'hypocrisie apparaît donc comme un véritable fléau qui empoisonne les relations humaines. Cette idée est suggérée dès le titre qui souligne l'idée de tromper, de mentir en faisant croire que la monnaie est vraie, mais comme dit l'adage, "tout ce qui brille n'est pas or", ce qui va se vérifier dans le roman.

L'hypocrisie peut toucher les apparences sociales. Dans ce cas, la relation ne doit plus apparaître au grand jour, elle doit être cachée, dissimulée. Il s'agit de porter un masque en société afin de sauver les apparences. La relation entre Lilian et Vincent est exemplaire. Lilian tient à ce que les apparences soient préservées même pour les domestiques. Elle tient donc à conserver une image vertueuse auprès de Passavant et de son domestique même si au final personne n'est dupe, mais tout le monde fait semblant de l'être.

Elle touche également les relations amicales comme le prouve la relation entre Bernard et Olivier, car même s'il s'agit d'une relation étroite, Olivier parfois "feignait même de ne pas le voir" comme si la joie spontanée de se retrouver était perçue négativement par le personnage. Il en va de même entre Édouard et Olivier, gênés par la force de leurs sentiments. Au lieu de se les avouer, ils préfèrent s'éloigner. Il semblerait donc que ce soit la peur d'être rejeté, de se montrer trop sensible et donc peut être faible qui contraigne les personnages à se montrer hypocrites, dissimulant ainsi leurs sentiments.

Cette hypocrisie peut également avoir des conséquences sur les relations amoureuses et familiales, car aucune ne fonctionne parfaitement tout au long du roman et, à ce titre, la famille Azaïs-Vedel est la plus emblématique.