Quelle analyse David Hume fait-il de l'idée de « Moi » ?
Que remarque Hume relativement à la nature du Moi ?
Selon Hume, quelles sont les seules choses que l'on peut observer ?
Selon Hume, de quoi la conscience de soi est-elle toujours accompagnée ?
Selon Hume, à quelle condition une idée peut-elle avoir du sens ?
Dans quel ouvrage Hume a-t-il écrit : « Je ne peux jamais, à aucun moment, me saisir moi-même sans une perception » ?
David Hume, philosophe anglais du XVIIIe siècle, produit une analyse du Moi conforme aux principes de la philosophie empiriste, qui aboutit à la négation de l'existence d'un « Moi » simple et substantiel.
L'empirisme est une philosophie qui s'oppose au rationalisme et affirme principalement deux choses : d'une part, il n'y a pas d'idées ou de facultés « innées ». Toutes nos connaissances, et nos facultés de connaître, nous viennent de l'expérience et se forment progressivement. D'autre part, une idée n'a pas de sens si elle ne peut être rattachée à une expérience. Ainsi, les principes de la métaphysique, détachés par définition de l'expérience, sont vides de sens. C'est dans cette optique empiriste que Hume va mener, dans le Traité de la nature humaine, une analyse de l'idée de Moi. Hume affirme que toute perception possible pour l'esprit humain se répartit en deux catégories : les impressions et les idées. Les impressions s'imposent à nous par leur force, par la contrainte de la sensation. Les idées sont « les images affaiblies des impressions dans la pensée et le raisonnement », se forment à partir d'elles selon le « principe de copie », et leur correspondent plus ou moins.
Toute idée qui a du sens devant se rattacher à des impressions selon le principe empiriste, Hume pose la question : à quelles impressions l'idée de Moi se rattache-t-elle ? Hume en vient à affirmer que les impressions que l'on rattache à notre Moi sont toujours des perceptions particulières (de chaud, de froid, de plaisir, etc.) qui ne forment pas une continuité. Par l'introspection, on ne découvre que des impressions discontinues, sans unité, jamais un « Moi », c'est-à-dire une réalité substantielle et continue qui serait comme le support de ces impressions. Pour Hume, l'idée de Moi est donc une idée métaphysique vide de sens, car elle ne correspond à aucune réalité. Dans l'esprit, il n'existe que des perceptions changeantes, pas un « Moi » uni qui perdure dans le temps.
- Hume est un philosophe empiriste, c'est-à-dire qu'il affirme que nos idées et nos facultés proviennent de la perception, et que nos idées n'ont de sens que si on peut les rattacher à une perception.
- Hume fait une distinction entre les impressions, ou données sensibles immédiates, et les idées, ou leurs images dérivées dans le langage.
- Il affirme que le Moi, étant une idée que l'on ne peut rattacher à aucune impression, est un concept vide de sens, qui ne correspond à rien de réel.