Quels rapports notre conscience entretient-elle avec le monde extérieur ?
Comment nomme-t-on la capacité de l'homme à faire un retour sur lui-même par la pensée ?
Quel rôle la conscience joue-t-elle dans l'existence de l'homme ?
Quelle action le monde extérieur exerce-t-il sur notre conscience ?
Pourquoi le contenu de la conscience diffère-t-il d'un individu à un autre ?
La conscience est un terme polysémique. Il a plusieurs sens qu'il faut prendre en considération. D'une part, elle peut être entendue comme une « connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur », d'après une définition du Larousse. D'autre part, au sens étymologique, la conscience désigne l'attention que l'on porte à ses représentations, comme dans l'expression « avoir conscience de ». En effet, cum-sciencia signifie « savoir que l'on connaît quelque chose ».
La conscience, en recevant des impressions du monde extérieur, obtient la connaissance de son existence, et de la nature des objets qui le peuplent. Nous sommes toujours confrontés à des objets particuliers (un arbre, une voiture), jamais au monde dans son ensemble, mais voir un objet nous apprend qu'il y a « de l'être » en dehors de nous. De plus, chacun ayant, par sa constitution et son expérience, une manière différente de se rapporter au monde, chaque conscience « informe » (donne forme, structure) le monde d'une manière différente. La conscience nous permet donc de prendre connaissance de l'existence du monde extérieur et de ses propriétés, tout en lui imposant sa propre structure.
En nourrissant la conscience d'impressions diverses, le monde extérieur développe de même la conscience. En effet, la conscience ne nous est pas donnée à la naissance, elle se constitue au fil de nos expériences. Ainsi, les divers objets auxquels nous sommes confrontés conditionnent eux-mêmes notre conscience, ce qui explique que le contenu de la conscience d'individus vivant dans des circonstances différentes soit lui-même différent.
Ainsi, la conscience et le monde extérieur sont dans un rapport de formation mutuelle : le monde extérieur se forme pour nous à travers notre conscience, notre conscience se forme par l'apport du monde extérieur. Aucun n'est premier ou purement passif vis-à-vis de l'autre, les deux se définissent mutuellement : Francisco Varela, neurologiste et philosophe chilien, parle d'un rapport d'« énaction ».
- La conscience est un terme qui a plusieurs sens : d'une part, une connaissance de soi et du monde extérieur et, d'autre part, la connaissance de cette connaissance.
- La conscience et le monde extérieur se forment l'un l'autre : on parle d'un rapport d'« énaction ».