Sommaire
ILa culpabilitéIILes degrés de conscienceIIILa dépendance de la conscience à l'égard du monde extérieurIVLa conscience comme intentionnalitéLa culpabilité
Le vol de poires
Dans son livre Les Confessions, Augustin raconte que lorsqu'il était enfant, il a volé des poires avec une bande de mauvais garçons. En racontant cet épisode de sa jeunesse, Augustin insiste sur le fait que ce vol a été fait par pur plaisir de transgresser l'interdit : il avait chez lui de meilleures poires, et celles volées ont finalement été données à des cochons. Cet épisode est pour lui l'occasion de s'interroger sur ce qui pousse l'homme à faire le mal.
Ce qu'il est intéressant de remarquer dans ce passage, c'est que même des années après, lorsqu'il rédige Les Confessions, Augustin cherche encore les raisons qui l'ont poussé à commettre cet acte défendu. C'est qu'il a encore cet acte sur la conscience.
Les degrés de conscience
L'individu a généralement le sentiment d'une évidence de son existence, qui passe par la conscience de soi. Il serait donc toujours pleinement conscient de lui-même. Pourtant, certains états de conscience peuvent ébranler cette certitude :
- Le sommeil : Lorsque l'on dort profondément, nous n'avons plus conscience de nous-mêmes. Il semble alors difficile de parler d'un sentiment d'existence.
- Le rêve : Lorsque le sommeil est ponctué de rêves, ceux-ci peuvent paraître extrêmement réels. Il y a bien quelque chose qui se rapproche du sentiment de l'existence, et pourtant, nous sommes en réalité endormis.
- L'ivresse : Lorsqu'un individu est sous l'emprise de l'alcool, il va alors faire ou dire des choses qu'il n'aurait pas faites ou dites s'il était pleinement conscient. Là encore, l'idée d'une pleine conscience de soi semble difficilement tenable.
- La folie : De la même façon que dans l'ivresse, mais à un degré plus grand, la folie semble bien être un état où l'individu est dessaisi de lui-même. Il est alors difficile de parler d'une conscience de soi évidente.
La dépendance de la conscience à l'égard du monde extérieur
Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, mais la vie qui détermine la conscience.
Karl Marx et Friedrich Engels
L'Idéologie allemande, (Die deutsche ideologie), trad. Renée Cartelle et Gilbert Badia, Paris, Les Éditions sociales (1971)
1845
Marx souligne ici l'importance de l'influence de la société sur la perception que l'individu a de lui-même. Selon lui, le système de pensée de chacun est conditionné par ses « conditions matérielles d'existence ». Autrement dit, notre appartenance à une classe sociale déterminée, mais aussi à un moment de l'histoire précis, détermine en grande partie la perception que l'homme a de lui-même.
La conscience comme intentionnalité
La conscience est toujours conscience de quelque chose.
Edmund Husserl
Méditations cartésiennes. Introduction à la phénoménologie, (Der cartesianischen Meditatione), trad. Gabrielle Pfeifer, Emmanuel Levinas, Paris, éd. Vrin, coll. « Bibliothèque des textes philosophiques » (1986)
1929
La conscience est toujours conscience de quelque chose, d'un objet qu'elle vise. On ne peut pas la penser indépendamment d'un certain contenu. La conscience est donc « intentionnelle », c'est-à-dire toujours liée à un objet.