Répondre aux questions suivantes qui permettront d'expliquer pourquoi la volatilité électorale reflète un renforcement des variables contextuelles.
Que désigne la volatilité électorale ?
La volatilité électorale désigne le changement de comportement électoral entre deux élections. C'est le cas par exemple lorsqu'un électeur décide de voter pour deux groupes politiques différents lors de deux élections successives ou bien entre deux tours.
Quel est l'effet d'une moindre identification politique sur la volatilité ?
Aujourd'hui, la moindre identification politique des électeurs signifie qu'ils sont moins nombreux à se considérer comme appartenant à une tendance politique ou à un parti. Or, l'identification politique maintient une stabilité du vote. L'affaiblissement de l'identification politique provoque ainsi une hausse de la volatilité.
Quel modèle de participation reflète le plus la volatilité électorale ?
Le vote sur enjeux correspond à l'aspect individuel du vote : en s'identifiant moins à un parti politique, les électeurs font un choix en fonction de variables contextuelles (type d'élection, offre électorale, etc.). Dans ce type de cas, l'enjeu des élections pousse les électeurs à voter alors qu'ils ne le feraient pas pour des élections moins importantes. C'est le cas, par exemple, lors des élections présidentielles.
Que désigne l'abstentionnisme intermittent ?
L'abstentionnisme intermittent désigne le comportement d'électeurs qui participent à certaines élections et pas à d'autres. Il s'agit de la majorité de l'abstention constatée aux diverses élections.
Que désigne le vote sur enjeux ?
Le vote sur enjeux est un processus par lequel un individu ou un groupe procède à ses choix électoraux en fonction des positions adoptées par les candidats sur les questions politiques.
Comment l'identification politique évolue-t-elle dans la société actuelle ?
On assiste à une moindre identification politique dans notre société, c'est-à-dire que les électeurs sont moins nombreux à se considérer comme appartenant durablement à une tendance politique ou à un parti. Moins déterminés par leur identification partisane, les électeurs font des choix qui correspondent davantage à un vote sur enjeux, qui répond à des variables davantage contextuelles (type d'élection, offre électorale, thème des programmes électoraux etc.).
Parmi les éléments suivants expliquant le vote, lequel est le plus enclin à provoquer une volatilité du vote ?
Le vote est déterminé par des variables lourdes dites « structurelles » (l'âge, la religion, le statut professionnel, la classe sociale par exemple), ainsi que par l'identification politique. Les modèles qui expliquent le vote sur la base de ces facteurs considèrent que le vote est relativement stable. Mais le vote s'explique aussi par des facteurs conjoncturels, notamment la perception de l'intérêt d'une élection. Le vote dépend alors du contexte d'une élection qui guidera le choix individuel de l'électeur. Dans ce cas, l'électeur est enclin à une plus grande volatilité, car son vote dépend du contexte propre à chaque élection.
Depuis les années 1980, on constate une plus grande instabilité du vote. La volatilité électorale désigne le changement de comportement électoral entre deux élections. Ce phénomène de volatilité électorale prend la forme d'une alternance entre les partis pour qui un électeur vote, mais aussi entre le vote et l'abstention (vote intermittent). La volatilité reflète un renforcement des variables contextuelles dans la détermination du vote d'un électeur.
En effet, le vote d'un électeur est déterminé par des variables lourdes, qui sont des facteurs structurels. Il s'agit notamment des appartenances sociales de l'individu (le milieu social) qui joue un rôle prédominant dans le vote. Ces appartenances sociales sont en fonction de l'âge, du genre, du niveau de diplôme, de la PCS, etc. Un autre facteur structurel explicatif du vote concerne l'identification partisane. Il s'agit du processus par lequel un individu ou un groupe s'identifie à un parti politique et voit en lui le meilleur défenseur de ses idées politiques ou sociales. Toutefois, le vote dépend aussi de facteurs conjoncturels : il s'agit notamment de la perception du résultat d'une élection et de la perception de l'enjeu d'une élection. Le vote est alors une expression de préférence en fonction d'une offre électorale et d'un enjeu particulier : il dépend de variables contextuelles, propres à chaque élection et à la perception de chaque individu. C'est ce qu'on appelle le vote sur enjeux, processus par lequel un individu ou un groupe procède à ses choix électoraux en fonction des positions adoptées par les candidats sur les questions politiques, notamment lors d'élections importantes. Le vote des individus est ainsi une réponse à un contexte particulier et à une offre électorale particulière. Chaque élection est différente : le déroulement de la campagne, les enjeux principaux qui se dégagent d'un scrutin, les positions particulières des candidats vont avoir une influence sur le vote.
La volatilité électorale correspond à un affaiblissement des variables lourdes, structurelles. Elle correspond également à un renforcement des variables contextuelles dans la détermination du vote. En effet, les variables structurelles perdent leur influence sur le vote en raison des transformations de la société : augmentation du niveau de diplôme, désindustrialisation et disparition de l'identité ouvrière, crise de représentation des partis politiques, etc. Mais aussi, l'identification politique est de moins en moins forte, c'est-à-dire que les électeurs sont moins nombreux à se considérer comme appartenant durablement à une tendance politique ou à un parti. Moins déterminés par leur identification partisane, les électeurs se tourneraient alors vers un vote sur enjeux. Les électeurs font donc plutôt un choix en fonction de variables contextuelles (type d'élection, offre électorale, thème ou programme des élections, etc.) qu'en fonction de déterminants sociaux structurels ou d'une identification politique.