01 76 38 08 47
Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

  1. Accueil
  2. Terminale L
  3. Histoire
  4. Composition type bac : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à 1945

Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à 1945 Composition type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 07/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Centres étrangers 2016, voie ES

Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne de 1875 à 1945

Quel plan aurait pu permettre de traiter le sujet ?

Quel est le nom du Parti social-démocrate allemand à partir de 1890 ?

Comment s'appelle le premier social-démocrate à exercer la fonction de président de la République allemande ?

En quelle année le congrès fondateur du Parti social-démocrate allemand a-t-il été organisé ?

Comment appelle-t-on la ligue créée par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht ?

Comment appelle-t-on l'organisation nazie qui remplace les syndicats dans les années 1930 ?

"Le socialisme est la forme moderne de la protestation qui, à toutes les époques d'activité intellectuelle, s'est élevée, plus ou moins vive, contre l'injuste répartition des avantages sociaux." Ces mots, on les doit au philosophe et économiste britannique, John Stuart Mill (1806 - 1873).
Cette idéologie socialiste a trouvé un terreau particulièrement fertile en Allemagne. Le pays apparaît à bien des égards comme le fer de lance de la seconde révolution industrielle qui s'épanouit dans l'Europe de la fin du XIXe siècle. Ce monde ouvrier allemand qui s'organise alors progressivement est partie prenante de l'histoire d'un pays qui connaît l'unification et l'apogée avant de subir les affres de la défaite en 1918 et la montée irrésistible du nazisme. On pourra donc s'interroger sur les réussites et les échecs du mouvement ouvrier allemand de 1875, date à laquelle il se structure lors du congrès de Gotha, jusqu'à la veille de la Seconde Guerre mondiale.
Pour ce faire, il nous appartiendra de montrer dans un premier temps l'essor du Parti social-démocrate (SPD) jusqu'en 1914 avant de considérer, dans un deuxième temps, l'ébranlement que provoque la Première Guerre mondiale. Enfin, nous nous attacherons à montrer que la montée du nazisme, à la fin des années 1920 et au début des années 1930, signe l'échec - provisoire - du mouvement ouvrier allemand.

I

L'essor du mouvement ouvrier allemand sous le IIe Reich

A

La naissance de la social-démocratie : un mouvement ouvrier uni dans la diversité ?

Le socialisme suscite l'adhésion d'une partie non-négligeable d'un monde ouvrier européen qui vit dans des conditions particulièrement difficiles. C'est dans ce contexte qu'est créée, à Londres, sous le patronage de Marx, l'Association internationale des travailleurs (la 1re Internationale) en 1864. En Allemagne, le marxisme s'incarne, à partir de 1869, dans le Parti ouvrier social-démocrate (SDAP - Sozialdemokratische Arbeiterpartei) fondé et dirigé par Wilhelm Liebknecht et August Bebel. Ils prônent la révolution prolétarienne contre le capitalisme bourgeois et la mise à bas de la démocratie parlementaire qu'ils jugent inféodée aux intérêts du capital.

Mais le mouvement ouvrier ne se résume pas au marxisme, comme en témoigne l'importance du parti fondé par Ferdinand Lassalle en 1863, l'Association générale des travailleurs allemands (ADAV - Allgemeiner Deutscher Arbeiterverein). Pour Lassalle, la transformation progressive des structures économiques et sociales est possible sans passer par la révolution. Il estime que le mouvement ouvrier a intérêt à s'investir dans le processus électoral afin de conquérir le pouvoir politique, ce qui lui permettra de mener à bien les réformes de structures qu'il appelle de ses vœux. Ce courant réformiste rencontre un certain succès.

La désunion du mouvement ouvrier ne peut évidemment que le desservir et les deux partis ne tardent pas à amorcer des négociations en vue d'un rapprochement qui se concrétise à Gotha en 1875 : sous l'impulsion de Liebknecht, le Parti socialiste des travailleurs allemands (SAP - Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands) est créé. Un programme est rédigé qui fait la part belle au marxisme et ses velléités révolutionnaires même si le réformisme n'est pas enterré pour autant. Il faut tendre vers la révolution mais, à défaut, saisir les opportunités pour réformer la société.

B

Le mouvement ouvrier allemand : de la répression à la reconnaissance

Alors que le mouvement ouvrier allemand se structure, il doit rencontrer l'opposition croissante de Bismarck et Guillaume de Prusse qui n'entendent pas voir le IIe Reich entravé par le mouvement révolutionnaire. Aussi, le pouvoir ne tarde-t-il pas à légiférer et à promulguer les lois antisocialistes. En 1878, quelques années après la fondation du SAP, le chancelier Bismarck fait publier les lois antisocialistes qui ont pour objectif de freiner la progression de la doctrine socialiste dans le monde ouvrier. Ainsi, le gouvernement interdit la propagande socialiste et supprime leurs journaux. Les associations et les syndicats suspectés de relation avec le socialisme sont dissous et les dirigeants socialistes sont contraints à l'exil. Parallèlement, le gouvernement modernise la législation du travail. Ainsi, en 1883, le gouvernement crée les caisses d'assurance maladie avant de décider d'indemniser les accidents du travail en 1884 et de créer l'assurance invalidité-vieillesse en 1889. Enfin, en 1890, une loi institue le repos hebdomadaire. Il s'agit clairement de couper l'herbe sous le pied du mouvement socialiste et de se rallier le monde ouvrier.

Malgré toutes ses tentatives, Bismarck ne réussit pas à endiguer le progrès du socialisme et les lois antisocialistes sont abandonnées en 1890 ; le SAP devient le SPD (Sozialdemokratishe Partei Deutschlands - Parti social-démocrate d'Allemagne) et s'affirme comme l'un des plus puissants d'Europe. Le syndicalisme se développe dans son sillage - ses dirigeants sont souvent des membres du SPD - au point de totaliser, au début du XXe siècle, près de 2 millions d'adhérents ; le principal syndicat allemand est alors l'ADGB (Allgemeine Deutsche Gewerkschaftbund - Confédération générale syndicale allemande), fondé en 1892. Par ailleurs, le monde ouvrier s'organise au sein de coopératives et d'associations plus ou moins chapeautées par le SPD ; des institutions culturelles voient par ailleurs le jour et donnent naissance à une sociabilité ouvrière particulièrement dynamique. Aux élections, le SPD tend à s'imposer comme une force importante comme en témoigne la progression de sa représentation au Reichstag, la Chambre basse du Parlement allemand : en 1912, il obtient 35 % de suffrages et 110 sièges.

C

Réforme ou révolution : le mouvement ouvrier en proie à la division à la veille de la Première Guerre mondiale

Assez rapidement, le vieux débat autour de la question révolutionnaire refait surface. Certains considèrent que le réformisme doit primer et entendent réviser la doctrine marxiste qui place la révolution prolétarienne au cœur de son projet et de son modus operandi. Ces "révisionnistes" se groupent autour d'Éduard Bernstein et considèrent que le mouvement ouvrier doit partir à la conquête de l'appareil d'État par la voie légale, quitte à recourir à une bourgeoisie progressiste et sociale mieux à même de diriger. Cet État réformé sera en mesure d'apporter des améliorations sensibles au monde ouvrier.

A contrario, les révolutionnaires continuent de penser que la voie légale est une impasse, que la bourgeoisie, aussi libérale et progressiste puisse-t-elle être, reste la bourgeoisie et qu'elle défendra ses intérêts de classe coûte que coûte. Pour les révolutionnaires, il faut donc renverser le régime et imposer la "dictature du prolétariat" conformément aux préconisations de Karl Marx. Il faut aussi aller dans le sens d'un internationalisme toujours plus fort car seule la perspective d'une levée en masse et d'une grève générale peut rendre la révolution possible. Ceux-là se regroupent aux côtés de Rosa Luxemburg. Le débat au sein du SPD est intense entre "révisionnistes" et révolutionnaires. Néanmoins, les premiers semblent assez largement l'emporter. Et ce d'autant plus que l'amélioration progressive des conditions de vie et de travail semble leur donner raison.

En 1914, à la veille de la guerre, le mouvement ouvrier apparaît donc en plein essor bien qu'il soit divisé. La guerre, dont les ferments sont largement nationalistes, va accentuer les lignes de faille et aboutir à la scission.

II

La Première Guerre mondiale : heurs et malheurs du mouvement ouvrier allemand

A

L'internationalisme ouvrier à l'épreuve de la guerre patriotique et nationale

L'idéologie socialiste est par essence internationaliste. Dès lors, la conflagration européenne de 1914 pose un cas de conscience considérable aux ouvriers européens en général et allemands en particulier. Faut-il, comme le préconisent les plus radicaux et les plus "orthodoxes", faire une grève générale qui prive les armées de leur piétaille ? Faut-il laisser aux bourgeois le soin de faire leur guerre ? Malgré les appels de quelques uns, les ouvriers se rangent sous les drapeaux, le patriotisme nationaliste l'emporte sur l'internationalisme ouvrier aussi bien en France qu'en Allemagne ou en Grande-Bretagne.

Fortement représenté au Reichstag depuis le début du siècle, le SPD, après quelques hésitations, décide, à l'été 1914, de soutenir l'effort de guerre du gouvernement impérial en votant les crédits militaires et en prônant une sorte d'"union sacrée", le Burgfrieden ("Paix au château"), en vertu de laquelle les querelles politiques doivent céder à l'intérêt national. Cependant, dès la fin de 1914, les opposants à la ligne majoritaire du parti font défection et votent contre les crédits militaires ; ils violent ainsi la discipline du parti et annoncent la scission qui intervient à la fin de 1916 lorsque Liebknecht, Hasse et bien d'autres sont exclus. Ils fondent, en avril 1917, l'USPD (Unabhängige Sozialdemokratische Parteil Deutschlands - Parti social-démocrate indépendant d'Allemagne) ; la guerre a exacerbé les fragilités et les divisions du mouvement socialiste.

Bien qu'il soutienne l'effort de guerre, le SPD entend obtenir quelques garanties de la part du gouvernement. Ainsi, en 1917, le SPD demande à ce que la guerre se conclut sans annexions, une sorte de "paix blanche" qui permettrait de trouver un compromis moralement acceptable pour un parti qui s'est construit contre la guerre bourgeoise mais qui y a été entraîné. Une guerre sans annexion pourrait donc s'apparenter à une guerre défensive dont la légitimité serait plus aisée à justifier. Quoi qu'il en soit, la guerre, perdue par l'Allemagne, bouleverse le pays et la gauche en particulier ; la mouvance révolutionnaire, emmenée par Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht, entend bien profiter de l'aubaine et de l'effet de souffle de la révolution russe pour imposer la révolution prolétarienne à l'Allemagne.

B

Spartakus : le mirage russe ?

Après quatre années d'une guerre sanglante, l'Allemagne s'achemine vers la défaite. Des négociations sont menées discrètement mais le pays s'effondre brutalement à l'automne 1918. Le 28 octobre, les marins de Kiel allument les premiers feux de la révolution en brandissant des drapeaux rouges et en organisant la mutinerie. Parallèlement, en Bavière, Eisner proclame une "République libre" le 8 novembre 1918 avant de constituer un gouvernement socialiste autonome. Le 9 novembre, à Berlin, le Kaiser abdique avant de partir en exil.

La guerre semble donc accoucher de la révolution, comme cela a été le cas en Russie où les bolchéviques ont pris le pouvoir en 1917 et ont installé un régime communiste révolutionnaire dirigé par Lénine. Comme en Russie cependant, les points de vue divergent quant au régime à construire comme en témoigne la double proclamation de la République allemande à Berlin : Karl Liebknecht proclame la République libre d'Allemagne au château royal de Berlin alors que Philippe Scheidemann proclame la naissance de la République d'Allemagne au Reichstag. Avec l'effondrement du Reich, l'Allemagne sombre dans une guerre civile dont l'enjeu est le modèle politique, sociale et économique du nouveau régime. Faut-il une République soviétique allemande sur le modèle russe ou, faut-il privilégier une République parlementaire ?

Ces dissensions atteignent leur paroxysme avec l'insurrection spartakiste de janvier 1919. Rosa Luxemburg et Karl Liebknecht en sont les principaux acteurs et dirigeants. Ils ont créé en décembre 1918 le KPD (Kommunistische Patrei Deutsclands - Parti communiste d'Allemagne) et entendent imposer la révolution prolétarienne. Ils ont alors affaire à leurs anciens camarades de parti qui ont pris le pouvoir légal et comptent installer une démocratie représentative social-démocrate. La "semaine sanglante" du 6 au 13 janvier 1919 sonne comme un coup d'arrêt brutal pour les tenants du communisme. Luxemburg et Liebknecht sont assassinés et les spartakistes écrasés dans le sang. Les tenants de la social-démocratie semblent donc l'emporter et la république de Weimar peut se mettre à l'œuvre.

C

La social-démocratie au pouvoir aux lendemains de la guerre

Avec l'instauration de la République de Weimar, l'Allemagne entre dans l'ère social-démocrate. Le Reich emporté et la menace spartakiste conjurée (bien que l'influence du KPD reste forte), le SPD peut se mettre au travail. Il gouverne de fait avec d'autres partis (libéraux et Zentrum) à qui il impose une politique socialiste. Sa domination s'incarne en la personne du président de la République, Friedrich Ebert élu en février 1919.

Assez rapidement, le gouvernement fait adopter une série de lois progressistes qui visent à améliorer sensiblement les conditions de vie et de travail des ouvriers. La journée de 8 heures est adoptée, les conventions collectives sont imposées, l'assurance chômage est renforcée. Par ailleurs, le gouvernement renforce le rôle des syndicats et lance un plan de construction de logements pour les ouvriers. Enfin, il nationalise certains secteurs économiques dans l'intérêt du pays. Il est donc certain que le régime de Weimar apparaît comme un compromis pour les socialistes : on maintient une république parlementaire contre la tentation des conseils ouvriers, on nationalise certains secteurs mais on conserve les principes du capitalisme bourgeois ainsi que celui de la propriété privée.

Ce compromis, comme tout compromis, est fortement vilipendé par les extrémistes de tout bord qui rejettent la constitution de Weimar. À gauche, le KPD adhère au Komintern, créé à l'initiative de Lénine en 1919 en vue de promouvoir et de coordonner la Révolution prolétarienne mondiale. Les communistes dénoncent à l'envie les "socio-traîtres" du SPD. À droite, les partis nationalistes et autoritaires donnent régulièrement de la voix et dénigrent sans cesse un régime jugé responsable de l'humiliation de l'Allemagne et qui est associé au diktat de Versailles. Ceci, conjugué aux difficultés du redressement allemand incarné par l'hyperinflation de 1923 et à l'occupation de la Ruhr par les Français, explique les nombreuses tentatives de coups d'État que le gouvernement doit essuyer. Parmi ceux-ci, on peut citer le "putsch de Kapp" en 1920 ou le "putsch de la Brasserie" fomenté par Adolf Hitler en novembre 1923.

Cette crise de régime, un temps jugulée, refait surface à la fin des années 1920 et au début des années 1930 avec la propagation de la "Grande Dépression" venue des États-Unis qui va redonner du crédit aux contempteurs du régime.

III

Le mouvement ouvrier allemand à l'heure nazie : histoire d'un déboire

A

Le défi nazi à la fin des années 1920

Fondé en janvier 1919 par Anton Drexler, le DAP (Deutscher Arbeiterpartei - Parti ouvrier allemand) entend défendre les intérêts des travailleurs sans recourir à l'idéologie socialiste. Il se transforme en 1920 pour devenir le NSDAP (Nationalsozialistische Deutsche Arbeiterpartei - Parti national-socialiste des travailleurs allemands) à l'instigation d'Adolf Hitler. Son audience reste très limitée jusqu'à ce que l'Allemagne subisse la crise économique de plein fouet. De ce fait, on peut constater que la progression du NSDAP va de pair avec celle du chômage.

La république de Weimar aux mains d'une coalition dominée par le SPD semble en effet incapable de trouver des solutions satisfaisantes à la crise que traverse le pays. L'activité économique s'effondre et le chômage augmente. Dès lors, deux recours s'offrent aux ouvriers et travailleurs allemands : la voie internationaliste du KPD affilié à Moscou ou la voie nationaliste mais néanmoins anti-libérale qu'incarne le NSDAP qui, comme on l'a vu, insiste sur son côté "socialiste" à partir de 1920. Les deux tendances draguent donc dans les eaux profondes du monde ouvrier et rejettent le SPD à ses marges ; le SPD aurait trahi le monde ouvrier ; le réformisme ne serait que de l'eau tiède alors que le pays aurait besoin de solutions radicales.

La république de Weimar tente, en vain, de contrer la montée des extrêmes. Elle accentue sa politique sociale et met en avant les négociations menées avec ses créanciers internationaux pour réduire ou étaler le versement des "réparations" de guerre imposées par Versailles (Plans Dawes de 1924 et Young de 1929). Ce qui pénalise le mouvement socialiste, ce sont ses divisions. .Le SPD doit faire face à l'hostilité croissante du KPD qui, à la demande expresse de Moscou, déclare la guerre à la social-démocratie en 1928 : le SPD est qualifié de "parti social-fasciste" et des manifestations hostiles au gouvernement sont organisées. Celle de 1929 est durement réprimée. En 1931, alors que le NSDAP est en position de force, le KPD continue de refuser toute alliance avec le SPD, sapant les bases d'un possible front populaire anti-nazi, ce qui conduit, inévitablement, à l'arrivée au pouvoir d'Hitler en janvier 1933 ; la chasse aux socialistes va pouvoir commencer.

B

Le national-socialisme contre le socialisme

Arrivé au pouvoir le 30 janvier 1933, le Parti nazi ne tarde pas à saper les fondements de la démocratie libérale qu'il abhorre. Le Reichstag est incendié dès le 27 février 1933, très probablement à l'initiative des nazis. Hitler en fait porter la responsabilité aux communistes dont les principaux dirigeants sont arrêtés et internés. Les premiers camps de concentration sont ainsi construits afin de les accueillir. Après avoir obtenu les pleins pouvoirs en mars, Hitler interdit les partis politiques et notamment le KPD et le SPD ; les syndicats sont également mis en sommeil au profit du Deutsche Arbeitsfront (Front allemand du travail) qui est une nouvelle structure visant à contrôler le monde du travail et à l'unir. La grève est par ailleurs interdite dès 1934 et le Parti nazi s'insinue dans les entreprises pour régler les conflits éventuels. Le mouvement ouvrier est donc phagocyté par le NSDAP, comme le reste de la société.

Face à cette répression, la résistance s'organise timidement. Les militants les plus endurcis du KPD ou du SPD tentent quelques arrêts de travail et distribuent des tracts de manière clandestine mais les nazis font régner la terreur et cette résistance intérieure s'avère donc limitée. D'autant plus que le régime nazi réussit à susciter l'adhésion d'une partie importante du monde ouvrier qui voit le chômage reculer et ses conditions de vie s'améliorer au cours des années 1930. Hitler semble avoir trouvé la parade à la crise en investissant massivement, notamment dans l'industrie d'armement. Son nationalisme et son esprit revanchard ne sont pas pour déplaire à une partie des Allemands qui ont gardé le cuisant souvenir de la défaite de 1918.

Néanmoins, depuis leur exil, certains dirigeants tentent de s'organiser pour résister au nazisme et préparer un futur qu'ils espèrent débarrassé de ce dernier. C'est ainsi que le SOPADE est créé à Prague dès 1933 d'où il doit déménager en 1938 devant l'avancée des troupes nazies. Il s'installe ensuite à Paris jusqu'en 1940 avant de gagner Londres d'où il poursuit ses activités jusqu'en 1945 et la défaite du IIIe Reich. Le mouvement ouvrier allemand poursuit donc la lutte mais de l'extérieure et sans grand impact ; il est pour un temps sorti de l'Histoire.

Né de la révolution industrielle, le mouvement ouvrier allemand s'est donc progressivement imposé comme une force politique et sociale de premier plan dans l'Allemagne du début du XIXe siècle avant d'être en mesure de diriger le pays aux lendemains de la Première Guerre mondiale. Ses divisions internes qui s'articulent essentiellement autour de la question révolutionnaire l'ont affaibli et ont en partie causé sa perte au début des années 1930 lorsque le national-socialisme d'Hitler a imposé sa chape de plomb sur l'Allemagne et conduit les principaux dirigeants socialistes et communistes dans les camps de concentration.
Les luttes que le mouvement ouvrier a menées entre la fin du XIXe siècle et l'avènement du nazisme ont permis de faire évoluer sensiblement les conditions de vie et de travail d'une part importante de la population, celle-là même qui a permis à l'Allemagne de s'imposer comme l'une des grandes puissances industrielles de l'Europe contemporaine. Si la période nazie a été marquée par la persécution et le repli du mouvement socialiste, celui-ci a su renaître de ses cendres aux lendemains de la guerre et s'épanouir sous deux formes opposées dans une Allemagne elle-même divisée.

La charte éditoriale garantit la conformité des contenus aux programmes officiels de l'Éducation nationale. en savoir plus

Les cours et exercices sont rédigés par l'équipe éditoriale de Kartable, composéee de professeurs certififés et agrégés. en savoir plus

Voir aussi
  • Cours : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
  • Chronologie : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
  • Personnages : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
  • Quiz : Socialisme, communisme et syndicalisme en Allemagne depuis 1875
  • Exercice fondamental : Expliquer la fondation du SPD
  • Exercice fondamental : Expliquer les difficultés du SPD dans les années 1880-1890
  • Exercice fondamental : Expliquer la scission du mouvement ouvrier entre 1914 et 1919
  • Exercice fondamental : Expliquer l'expérience du pouvoir pendant la République de Weimar
  • Exercice fondamental : Expliquer le mouvement ouvrier sous le régime nazi
  • Exercice fondamental : Expliquer la division du mouvement ouvrier après 1945
  • Exercice fondamental : Expliquer le mouvement ouvrier après la réunification
  • Questions sur documents : Le mouvement ouvrier allemand de 1914 à 1933
  • Questions sur documents : Le mouvement ouvrier allemand pendant la guerre froide
  • Questions sur documents : Le mouvement ouvrier allemand depuis la réunification de l'Allemagne
  • Etude de documents type bac : Le programme du SPD

Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute 7j/7

Nos experts chevronnés sont joignables par téléphone et par e-mail pour répondre à toutes vos questions.
Pour comprendre nos services, trouver le bon accompagnement ou simplement souscrire à une offre, n'hésitez pas à les solliciter.

support@kartable.fr
01 76 38 08 47

Téléchargez l'application

Logo application Kartable
KartableWeb, iOS, AndroidÉducation

4,5 / 5  sur  20261  avis

0.00
app androidapp ios
  • Contact
  • Aide
  • Livres
  • Mentions légales
  • Recrutement

© Kartable 2025