Décrire la guerre des tranchées et son bilan.
Comment caractériser la "guerre des tranchées" ?
Quand a lieu la bataille de Verdun ?
Comment appelle-t-on les soldats qui participent à la "guerre des tranchées" ?
En août 1914, l'Europe entre en guerre. Alors que les combattants comptaient mener une guerre courte, les affrontements s'enlisent dès l'automne de 1914. Devant l'incapacité des forces en présence à percer le front et à mener la bataille décisive, les armées s'enterrent ; c'est la "guerre des tranchées".
Une tranchée est un fossé creusé par les soldats afin de se protéger des ennemis, mais l'expression "guerre des tranchées" renvoie à toute une conception de la guerre, une guerre dite "de position" en opposition à une guerre dite "de mouvement".
Dans le cadre de cette guerre de position, les forces en présence creusent non pas une tranchée mais tout un réseau de tranchées. La première ligne fait face au no man's land et au camp ennemi ; c'est la plus exposée aux combats, celle d'où les offensives sont lancées. Une deuxième ligne suit, voire une troisième, reliées par d'étroits couloirs que l'on appelle les boyaux. Enfin, l'arrière sert au repos des soldats. Par ailleurs, la tranchée n'est pas un simple fossé ; on y aménage des abris pour se reposer et se protéger, des postes d'observation et de commandement. Le monde des tranchées est un univers assez organisé.
La "guerre des tranchées" se caractérise par la violence des combats auxquels les soldats, les poilus, sont confrontés. L'objectif de chacun des deux camps est simple : percer le front et avancer en terrain ennemi afin de relancer la guerre de mouvement à laquelle tous les états-majors aspirent. Dans ce but, les tranchées ennemies sont régulièrement pilonnées (préparation d'artillerie) avant que l'infanterie ne soit lancée à l'assaut. Les fusils-mitrailleurs installés sur les monticules qui protègent les lignes tirent des rafales de balles meurtrières qui déciment les rangs des assaillants ; les survivants finissent au corps-à-corps. De ce point de vue, la baïonnette est une arme essentielle et complémentaire du fusil. À partir de 1915, afin d'accroître les pertes ennemies, les armées ont par ailleurs recours au gaz moutarde qui dévaste les tranchées ennemies.
En plus de la violence des combats, les soldats sont confrontés aux difficultés de la vie quotidienne. Dans les tranchées, ils vivent en effet dans des conditions particulièrement difficiles. Le ravitaillement, malgré les efforts de l'intendance, peine à arriver.
L'hygiène est par ailleurs déplorable : il est très difficile de se laver et de conserver des uniformes propres et en bon état ; les poux et les puces pullulent, de même que les rats.
Les poilus sont confrontés aux rigueurs du climat : froid et boue l'hiver, chaleur l'été, etc.
À cela s'ajoute l'odeur de la mort : les soldats morts au combat peuvent rester plusieurs jours dans le no man's land avant que l'on puisse éventuellement les récupérer à l'occasion d'une trêve ou d'une opération spéciale. Ces odeurs de corps en putréfaction hantent les survivants par ailleurs assaillis par les bruits assourdissants des bombardements.
Le bilan de cette "guerre des tranchées" est particulièrement lourd. Si l'on considère le seul bilan de la bataille de Verdun (la bataille emblématique de la "guerre des tranchées" pour les Français), on appréhende rapidement cette violence de masse. Entre février et décembre 1916, la bataille de Verdun a causé 143 000 morts du côté allemand et 163 000 morts du côté français. À cela s'ajoutent 236 000 blessés allemands et 260 000 blessés français.
Si l'on fait les comptes de la guerre, on arrive à près de 2 millions de morts côté allemand, 1,4 million côté français et 740 000 côté britannique.
- La "guerre des tranchées" est une guerre de position au cours de laquelle les armées s'enterrent pour se protéger des offensives ennemies.
- Les combats, qui allient pilonnage d'artillerie et corps-à-corps, sont extrêmement violents.
- Les conditions de vie sont particulièrement difficiles.
- Le bilan de cette guerre est extrêmement lourd.