Décrire le traité de Versailles Exercice fondamental

Au terme de plusieurs mois d'intenses négociations à Paris, les belligérants signent le traité de paix qui met fin à la guerre avec l'Allemagne le 28 juin 1919, cinq ans jour pour jour après l'assassinat de François-Ferdinand qui avait été l'élément déclencheur du conflit. Imparfait, ce traité suscite rapidement de nouvelles tensions en Europe.

L'armistice ayant été signé le 11 novembre 1918, les vainqueurs organisent à Paris la conférence de la paix qui doit réorganiser l'Europe d'après-guerre et assurer une paix durable sur le continent. Les participants sont nombreux mais les principaux sont les États-Unis d'Amérique représentés par le président Woodrow Wilson, la France représentée par le président du Conseil, Georges Clemenceau, la Grande-Bretagne de David Lloyd George et l'Italie en la personne de son Premier ministre Vittorio Emanuele Orlando. Les vaincus ont volontairement été exclus des négociations et le traité de paix leur est imposé sans qu'ils puissent en rien le modifier.
Le 28 juin, l'Allemagne, militairement vaincue, est donc humiliée. D'une part, le traité est signé à Versailles afin d'effacer l'humiliation subie par la France en 1871 lorsque l'Empire allemand a été proclamé dans la galerie des Glaces au terme de la guerre franco-prussienne. D'autre part, son armée est réduite à 100 000 hommes, son territoire est amputé de l'Alsace et de la Lorraine qui redeviennent françaises, d'une partie de la Prusse cédée à la Pologne recréée et d'une partie du Schleswig offert au Danemark. Par ailleurs, la rive droite du Rhin est démilitarisée afin de rassurer la France qui craignait de voir de nouveau les Allemands pointer leurs canons sur elle. Enfin, l'Allemagne reconnaît sa responsabilité dans le déclenchement du conflit et s'engage donc à assumer de lourdes réparations de guerre dont le montant ne sera fixé qu'au cours des années 1920.
Enfin, voulue par Wilson, la Société des Nations (SDN) est créée à Versailles. On pense assurer la paix en obligeant les pays à discuter et à négocier avant de brandir les armes.

L'Allemagne n'a d'autre choix que de signer le traité de Versailles mais ne tarde pas à le remettre en question. Elle le considère comme un diktat et n'aura de cesse de dénoncer ses clauses. Ainsi, le programme d'Adolf Hitler consistera en partie à effacer Versailles.
L'Italie, qui fait pourtant partie des vainqueurs, se sent lésée dans le sens où elle n'a pu obtenir l'ensemble des terres irrédentes qu'elle réclamait et que ses alliés franco-britanniques lui avaient promises. Les Italiens parleront de la "victoire mutilée" et Mussolini s'emploiera à restaurer la grandeur italienne.
Enfin, la paix est menacée par le retrait des États-Unis dont le Congrès, isolationniste, refuse de ratifier le traité de Versailles et, par conséquent, d'entrer dans la SDN. Sans la puissance américaine, la SDN est vouée à n'être qu'une coquille vide et inopérante.

La paix de Versailles, si elle met fin à la guerre et rebat les cartes géopolitiques de l'Europe, suscite la rancoeur. C'est donc une paix imparfaite qui laisse peser la menace de nouveaux conflits.