Quels sont les aspects de la décentralisation jusqu'à la fin des années 1970 ?
Qui prend traditionnellement les décisions dans les départements ?
Que visent les comités régionaux d'expansion ?
Quelle est la nature juridique des comités régionaux d'expansion ?
Quelle proportion de la population vit à Paris dans les années 1960 ?
Pour tenter de rééquilibrer le territoire français, l'État met en place une politique de décentralisation à partir des années 1950.
En effet, l'État français est traditionnellement centralisé. Toutes les décisions sont prises à Paris, et le territoire français ne fait qu'appliquer les décisions prises dans la capitale ou par les représentants du pouvoir central en province. Le symbole de ce centralisme est le préfet, créé par Napoléon pour représenter l'État dans les départements et y prendre la majorité des décisions. Aussi se met timidement en place une régionalisation de la France pour lutter contre ce centralisme. En 1954 sont agréés les comités régionaux d'expansion, d'initiative privée. Il s'agit du développement économique des régions. En 1963 sont créées 21 régions administratives, avec à leur tête un préfet de région, assisté d'une Commission de développement économique régional (CODER). Mais ces régions ne bénéficient toujours pas de l'autonomie. Ce n'est qu'à partir de 1982 que les régions l'obtiennent.
En 1963 est créée la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et de l'action régionale (DATAR) dont l'objectif principal est de permettre l'implantation en province d'activités économiques industrielles et tertiaires. Elle œuvre au maintien ou à la reconversion des bassins industriels en crise, notamment ceux où l'industrie traditionnelle subissant de plein fouet la concurrence internationale disparaît. C'est ainsi que des entreprises à haute technologie ont remplacé les mines dans le bassin lorrain.
La DATAR tente aussi de rééquilibrer la hiérarchie urbaine de la France : elle choisit des métropoles d'équilibre pour compenser la prépondérance de Paris. Paris est la capitale d'un État construit autour du centralisme administratif, son agglomération dans les années 1960 regroupe un sixième de la population française, et les principales activités de commandement politique et administratif français. Huit métropoles d'équilibre sont donc sélectionnées en 1968 : Lille, Strasbourg, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Nice. Il s'agit de pôles urbains situés à la périphérie de l'armature parisienne qui exploitent chacun une position de carrefour, le contrôle d'un cours d'eau majeur ou une façade maritime.
- L'État français est traditionnellement centralisé.
- Les régions françaises se développent pour rééquilibrer le territoire.
- La DATAR s'occupe de la reconversion des bassins industriels.
- Les métropoles d'équilibre compensent la prépondérance de Paris.