Amérique du Nord, 2014, voie L
Vous répondrez à cette question en vous appuyant sur le corpus, les œuvres étudiées en classe et vos lectures personnelles.
Selon vous, l'absence de l'être aimé est-elle la seule source d'inspiration poétique ?
Texte A : Pierre de Ronsard, Les Amours, "Des sonnets pour Hélène", XI
1578
Ronsard a quarante-six ans quand il tombe amoureux d'Hélène de Surgères, beaucoup plus jeune que lui. Elle lui inspire de nombreux sonnets.
XI
Trois jours ont jà1 passé que je suis affamé
De votre doux regard, et qu'à l'enfant je semble2
Que sa nourrice laisse, et qui crie et qui tremble
De faim en son berceau, dont il est consommé3.
Puisque mon œil ne voit le vôtre tant aimé
Qui ma vie et ma mort en un regard assemble,
Vous deviez, pour le moins, m'écrire, ce me semble ;
Mais vous avez le cœur d'un rocher enfermé.
Fière4, ingrate beauté, trop hautement superbe5,
Votre courage dur n'a pitié de l'amour,
Ni de mon pâle teint jà flétri comme une herbe.
Si je suis sans vous voir deux heures à séjour
Par épreuve je sens ce qu'on dit en proverbe :
L'amoureux qui attend se vieillit en un jour.
1 Jà : déjà
2 Semble : ressemble
3 Dont il est consommé : dont il souffre
4 Fière : cruelle
5 Superbe : belle, admirable mais aussi hautaine
Texte B : Victor Hugo, Les Quatre Vents de l'esprit, section "Le Livre lyrique", poème "Exil", XXXVII
1875
XXXVII, Exil
Si je pouvais voir, ô patrie,
Tes amandiers et tes lilas,
Et fouler ton herbe fleurie,
Hélas !
Si je pouvais, - mais, ô mon père,
Ô ma mère, je ne peux pas, -
Prendre pour chevet1 votre pierre,
Hélas !
Dans le froid cercueil qui vous gêne,
Si je pouvais vous parler bas,
Mon frère Abel, mon frère Eugène,
Hélas !
Si je pouvais, ô ma colombe2,
Et toi, mère, qui t'envolas,
M'agenouiller sur votre tombe,
Hélas !
Oh ! Vers l'étoile solitaire,
Comme je lèverais les bras !
Comme je baiserais la terre,
Hélas !
Loin de vous, ô morts que je pleure,
Des flots noirs j'écoute le glas3 ;
Je voudrais fuir, mais je demeure,
Hélas !
Pourtant le sort, caché dans l'ombre,
Se trompe si, comptant mes pas
Il croit que le vieux marcheur sombre
Est las.
1 Chevet : tête du lit
2 Colombe : allusion à sa fille défunte
3 Le glas : son des cloches pour un enterrement
Texte C : Pierre Seghers, Le Futur antérieur, "À ceux du 25 août 1944"
1945
Le 25 août 1944, alors que Paris se libérait, un groupe de jeunes résistants a été fusillé par des soldats allemands.
Beaux enfants gravés dans le marbre
De votre ville, beaux enfants
Qui vivez parmi les vivants
Les yeux aussi gris que le vent
Beaux enfants de pierre et de pluie
Saint Sébastien1 de la Cité
Criblés aux murs de l'autre été
Pour vivre votre vérité
Vous n'êtes pas morts à la terre
Votre sang ne s'est point gelé
Sur nos pavés il s'est mêlé
Avec la cendre des brûlés
Visages sans noms de la rue
Graine anonyme des chaussées
Rue aux cent noms vous fleurissez
L'avenir avec le passé
La vie, le monde vous regarde
Vous ressemblez étrangement
À des amants, à des déments
Aux trompettes du Jugement2
Témoins aux fronts insaisissables
Si pareils à chacun de nous
Foule aux garçons toujours debout
Pour se battre, le vingt-cinq Août…
Paris vous porte en sa poitrine
Et vous, votre mort dans vos mains,
Saints des chemins les plus humains
Vous lui offrez vos lendemains.
1 Saint Sébastien : martyr chrétien criblé de flèches.
2 Aux trompettes du Jugement : dans la Bible, à la fin du monde, des trompettes annoncent le jugement divin des âmes.
Texte D : Hélène Cadou, Le Bonheur du jour, "Déjà je ne trouve plus ton visage"
1956
Hélène Cadou est la veuve du poète René-Guy Cadou, mort à trente-et-un ans en 1951. Il a consacré de nombreux poèmes à sa femme.
Déjà je ne trouve plus ton visage
Déjà je ne trouve plus ton visage
Qui dérive sous l'épaisseur des jours
Et déjà ta voix m'arrive si basse
Que je ne sais plus écouter ton chant
Me faudra-t-il oublier ton image
Me perdre sans toi dans une autre nuit
Pour qu'au fond de l'ombre et de la souffrance
Naisse le printemps qui nous est promis.
Tu m'es revenu ce matin
Le soleil est sur la maison
Si je savais le retenir
Dans la corbeille d'un beau jour
Peut-être viendrais-tu parfois
Faire halte au milieu de ta nuit
Et dormir encore avec moi
Dans la paille de ses rayons.
Il y avait tant de silence
Tant de présence dans cette chambre
Toutes les lampes
Sur nos lèvres le même sourire
Que lorsqu'Elle est venue vers toi
Elle avait le visage du printemps.
Je sais que tu m'as inventée
Que je suis née de ton regard
Toi qui donnais lumière aux arbres
Mais depuis que tu m'as quittée
Pour un sommeil qui te dévore
Je m'applique à te redonner
Dans le nid tremblant de mes mains
Une part de jour assez douce
Pour t'obliger à vivre encore.
De quel type d'absence parle le poète dans le texte suivant ?
Texte A : Pierre de Ronsard, Les Amours, "Des sonnets pour Hélène", XI
1578
Ronsard a quarante-six ans quand il tombe amoureux d'Hélène de Surgères, beaucoup plus jeune que lui. Elle lui inspire de nombreux sonnets.
XI
Trois jours ont jà1 passé que je suis affamé
De votre doux regard, et qu'à l'enfant je semble2
Que sa nourrice laisse, et qui crie et qui tremble
De faim en son berceau, dont il est consommé3.
Puisque mon œil ne voit le vôtre tant aimé
Qui ma vie et ma mort en un regard assemble,
Vous deviez, pour le moins, m'écrire, ce me semble ;
Mais vous avez le cœur d'un rocher enfermé.
Fière4, ingrate beauté, trop hautement superbe5,
Votre courage dur n'a pitié de l'amour,
Ni de mon pâle teint jà flétri comme une herbe.
Si je suis sans vous voir deux heures à séjour
Par épreuve je sens ce qu'on dit en proverbe :
L'amoureux qui attend se vieillit en un jour.
1 Jà : déjà
2 Semble : ressemble
3 Dont il est consommé : dont il souffre.
4 Fière : cruelle
5 Superbe : belle, admirable mais aussi hautaine
Qu'évoque le poète dans le texte suivant ?
Texte B : Victor Hugo, Les Quatre Vents de l'esprit, section "Le Livre lyrique", poème "Exil", XXXVI
1875
XXXVII, Exil
Si je pouvais voir, ô patrie,
Tes amandiers et tes lilas,
Et fouler ton herbe fleurie,
Hélas !
Si je pouvais, - mais, ô mon père,
Ô ma mère, je ne peux pas, -
Prendre pour chevet1 votre pierre,
Hélas !
Dans le froid cercueil qui vous gêne,
Si je pouvais vous parler bas,
Mon frère Abel, mon frère Eugène,
Hélas !
Si je pouvais, ô ma colombe2,
Et toi, mère, qui t'envolas,
M'agenouiller sur votre tombe,
Hélas !
Oh ! Vers l'étoile solitaire,
Comme je lèverais les bras !
Comme je baiserais la terre,
Hélas !
Loin de vous, ô morts que je pleure,
Des flots noirs j'écoute le glas3 ;
Je voudrais fuir, mais je demeure,
Hélas !
Pourtant le sort, caché dans l'ombre,
Se trompe si, comptant mes pas
Il croit que le vieux marcheur sombre
Est las.
1 Chevet : tête du lit
2 Colombe : allusion à sa fille défunte
3 Le glas : son des cloches pour un enterrement
À quel genre poétique appartient le poème suivant ?
Texte C : Pierre Seghers, Le Futur antérieur, "À ceux du 25 août 1944"
1945
Le 25 août 1944, alors que Paris se libérait, un groupe de jeunes résistants a été fusillé par des soldats allemands.
Beaux enfants gravés dans le marbre
De votre ville, beaux enfants
Qui vivez parmi les vivants
Les yeux aussi gris que le vent
Beaux enfants de pierre et de pluie
Saint Sébastien1 de la Cité
Criblés aux murs de l'autre été
Pour vivre votre vérité
Vous n'êtes pas morts à la terre
Votre sang ne s'est point gelé
Sur nos pavés il s'est mêlé
Avec la cendre des brûlés
Visages sans noms de la rue
Graine anonyme des chaussées
Rue aux cent noms vous fleurissez
L'avenir avec le passé
La vie, le monde vous regarde
Vous ressemblez étrangement
À des amants, à des déments
Aux trompettes du Jugement2
Témoins aux fronts insaisissables
Si pareils à chacun de nous
Foule aux garçons toujours debout
Pour se battre, le vingt-cinq Août…
Paris vous porte en sa poitrine
Et vous, votre mort dans vos mains,
Saints des chemins les plus humains
Vous lui offrez vos lendemains.
1 Saint Sébastien : martyr chrétien criblé de flèches.
2 Aux trompettes du Jugement : dans la Bible, à la fin du monde, des trompettes annoncent le jugement divin des âmes.
Quel est le sujet principal du poème suivant ?
Texte D : Hélène Cadou, Le Bonheur du jour, "Déjà je ne trouve plus ton visage"
1956
Hélène Cadou est la veuve du poète René-Guy Cadou, mort à trente-et-un ans en 1951. Il a consacré de nombreux poèmes à sa femme.
Déjà je ne trouve plus ton visage
Déjà je ne trouve plus ton visage
Qui dérive sous l'épaisseur des jours
Et déjà ta voix m'arrive si basse
Que je ne sais plus écouter ton chant
Me faudra-t-il oublier ton image
Me perdre sans toi dans une autre nuit
Pour qu'au fond de l'ombre et de la souffrance
Naisse le printemps qui nous est promis.
Tu m'es revenu ce matin
Le soleil est sur la maison
Si je savais le retenir
Dans la corbeille d'un beau jour
Peut-être viendrais-tu parfois
Faire halte au milieu de ta nuit
Et dormir encore avec moi
Dans la paille de ses rayons.
Il y avait tant de silence
Tant de présence dans cette chambre
Toutes les lampes
Sur nos lèvres le même sourire
Que lorsqu'Elle est venue vers toi
Elle avait le visage du printemps.
Je sais que tu m'as inventée
Que je suis née de ton regard
Toi qui donnais lumière aux arbres
Mais depuis que tu m'as quittée
Pour un sommeil qui te dévore
Je m'applique à te redonner
Dans le nid tremblant de mes mains
Une part de jour assez douce
Pour t'obliger à vivre encore.
Que signifie le terme "lyrisme" ?
Quelle idée les poètes de l'Art pour l'Art défendent-ils ?
Dans Le Parti pris des choses, Francis Ponge poétise sur quel thème ?
Qu'est-ce que la poésie engagée ?
La poésie trouve sa source dans le lyrisme, qui est l'expression des sentiments. L'amour est donc un sujet central dans la poésie, et les poètes évoquent souvent l'absence de l'être aimé. C'est un thème universel. L'être aimé peut être l'homme ou la femme qu'on aime, mais aussi le parent, l'enfant, l'ami. L'absence n'est pas simplement le moment où la personne n'est pas avec nous, mais aussi la mort, l'absence définitive. L'absence de l'être aimé est ainsi un sujet essentiel dans la poésie.
Toutefois, elle est loin d'être l'unique source d'inspiration poétique. En effet, de nombreux autres sujets sont traités par les poètes, qui évoquent la nature, le monde qui nous entoure, mais s'engagent aussi contre la barbarie.
Dès lors, on se demandera quelle place a le sujet de l'absence de l'être aimé dans la poésie ? Quels sont les autres thèmes sources d'inspiration pour le poète ?
Dans une première partie, nous traiterons de l'absence de l'être aimé en poésie, avant de montrer que le monde qui nous entoure regorge d'objets qui peuvent inspirer le poète. Enfin, nous aborderons la poésie engagée, qui trouve sa source dans la résistance contre la tyrannie.
L'être aimé, sujet poétique
Le poème lyrique
- Le terme "lyrisme" vient de lyre. Avant, la poésie était toujours chantée et accompagnée d'une lyre. La poésie lyrique n'a dorénavant plus de rapport concret avec la musique mais elle reste très liée à l'idée d'harmonie et de mélodie (travail des sons, du rythme, etc.).
- La poésie chante les sentiments et particulièrement l'amour. La personne aimée et le sentiment amoureux sont des sujets privilégiés de la poésie. Le sentiment amoureux est chanté sous toutes ses formes. Certains poètes préfèrent l'amour précieux, d'autres l'amour passion, d'autres l'amour platonique, et nombreux sont ceux qui chantent l'amour malheureux.
- Le poète célèbre souvent la femme aimée. C'est le cas de Ronsard qui chante la beauté d'Hélène et de Cassandre. Paul Éluard dit la beauté des yeux de son amante dans "La Courbe de tes yeux".
- L'expression du sentiment amoureux se retrouvent chez de nombreux poètes, il y a un dialogue avec la femme aimée ou avec lui-même, comme dans "Mignonne allons voir si la rose" de Ronsard.
L'absence
- L'être aimé peut être absent ce qui provoque la souffrance du poète. Il décide alors d'écrire pour conjurer cette douleur. L'absence de l'être aimé est donc un thème récurrent en poésie. On peut citer le recueil Les Méditations poétiques de Lamartine qui évoque Julie Charles. Lamartine en était très épris, il la rebaptise dans ses poèmes, elle devient Elvire.
- L'absence de l'être aimé peut être celle de la mort. Le poète évoque souvent le deuil. Victor Hugo dédie ainsi son recueil Les Contemplations à sa fille qui vient de mourir. Éluard publie "Notre vie" après la mort de sa compagne Nush. La mort est la rupture ultime et totale. Hélène Cadou dans "Déjà je ne trouve plus ton visage" évoque aussi la mort de son époux. Elle écrit non plus simplement l'absence, mais l'impression que l'être aimé disparaît, qu'elle l'oublie.
Écrire pour conjurer l'absence
- En écrivant, les poètes parviennent à surmonter leur douleur. Parler du mort, c'est aussi tenter de lui redonner vie. Hélène Cadou rappelle ainsi à sa mémoire ses souvenirs.
- La poésie permet de parler à l'être aimé absent ou disparu. Dans "Demain dès l'aube" Victor Hugo s'adresse directement à sa fille qui est pourtant morte, il écrit "ta tombe" comme si elle pouvait l'entendre. La poésie permet de dialoguer avec l'absent.
- Dans le sonnet présenté dans le corpus, Ronsard se languit de voir Hélène. Il écrit ce poème car il a ainsi l'impression de passer du temps avec elle.
L'absence est une source d'inspiration poétique très fréquente en poésie, mais le lyrisme ne s'inspire pas que de ce thème.
Le monde, un sujet de poésie
La reproduction de la nature
- La poésie se veut reproduction de la nature. C'est ce que Baudelaire croit quand il écrit : "Je crois que l'Art est et ne peut être que la reproduction exacte de la nature." Parfois, la poésie cherche donc à imiter la nature. Baudelaire a souvent pris la nature pour sujet, notamment dans "Correspondances" où il tente de percer ses mystères.
- Mais parler de la nature, c'est aussi parler de l'Homme, parler crûment parfois de ce qu'est la vie, de ce qu'est la mort. Ainsi, Villon dans "La Ballade des pendus" écrit : "Quant à la chair, que trop avons nourrie / Elle est piéça dévorée et pourrie / Et nous, les os, devenons cendre et poudre". Dans le poème pour Hélène présenté dans le corpus, Ronsard parle aussi de son corps, de sa vieillesse. Baudelaire fait d'une charogne un objet poétique dans "Une Charogne" et Rimbaud consacre un poème à un mort avec "Le Dormeur du Val".
La beauté
- Le poète est un homme qui s'intéresse à la beauté. L'art a pour but de chercher et trouver la beauté. Si la beauté de l'être aimé est souvent source de poésie, la beauté peut aussi être trouvée dans la nature.
- Le poète est aussi celui qui rend beau ce qui ne l'est pas à première vue. Baudelaire écrit ainsi : "tu m'as donné ta boue, j'en fais de l'or". La beauté peut aussi être trouvée dans les nouvelles technologies. Prévert étonne ainsi dans Paroles en transformant Paris et les lumières électriques en sujets de poésie.
Le banal
- Le banal peut aussi devenir un sujet de poésie. Ainsi, le poète Francis Ponge a écrit un recueil, Le Parti pris des choses, consacré à l'éloge d'objets du quotidien. Il transforme complètement des choses comme un cageot, une cigarette, une huître ou du pain. Il en fait des univers, des mondes inattendus, emplis de beauté et de lyrisme.
- La fonction du poète est de transformer notre regard, de nous apprendre à mieux observer autour de nous. Victor Hugo partage cette idée. Il défend par exemple une araignée et une ortie dans son poème "J'aime l'araignée".
Pour certains poètes, la réalité est donc source de lyrisme et propice à être transcendée. Mais la poésie peut aussi être engagée et défendre des valeurs ou des victimes.
La poésie engagée
"Réveiller le peuple"
- Victor Hugo dit que la mission de l'art est de "réveiller le peuple". Il faut donc pousser les hommes à se révolter contre l'injustice. Pour cela, la poésie doit avoir un message, elle doit éveiller les consciences. Le poète devient alors le porte-parole des victimes, des opprimés.
- Certains poèmes dénoncent l'injustice ou le pouvoir en place. C'est le cas des poèmes du recueil Les Châtiments de Victor Hugo. Il s'insurge contre Napoléon III. C'est aussi le cas de nombreuses fables de La Fontaine. Dans "Les Animaux malades de la peste" il dénonce l'hypocrisie à la cour et le dysfonctionnement de la justice.
Un acte de résistance
- La poésie peut être au service des résistants. Paul Éluard défend ainsi une vision éthique de la poésie. Dans L'Honneur des poètes, publié pendant la Seconde Guerre mondiale, il assure que le poète doit entrer en résistance, qu'il a un devoir, celui de se mobiliser contre la barbarie.
- La poésie est donc un engagement politique. Senghor a ainsi écrit beaucoup de poèmes pour s'opposer à l'Apartheid et défendre la cause des Noirs.
- La poésie est donc un acte de résistance. Encore aujourd'hui, le poète peut prendre la plume pour dénoncer. C'est le cas de certains artistes sous des dictatures.
La poésie, une arme efficace
- La poésie est efficace car c'est un genre court. Elle frappe l'imagination facilement, elle utilise des images fortes. Elle est faite de plusieurs registres : la satire, l'ironie, le lyrisme, l'absurde, etc. Elle est un outil très puissant.
- La poésie se retient facilement grâce au rythme, aux rimes, aux répétitions. Dans Les Châtiments, Victor Hugo choisit de composer plusieurs chansons car elles se retiennent aisément.
- La poésie permet de se souvenir de ceux morts pour une cause juste. Pierre Seghers écrit ainsi "À ceux du 25 août 1944" en souvenir de résistants fusillés, tout comme Aragon dans "Strophes pour se souvenir".
- La poésie est une arme puissante car elle touche le lecteur, elle l'émeut.
L'absence de l'être aimé est donc bien une source d'inspiration poétique. La poésie a été utilisée dès sa naissance pour louer l'être aimé et le sentiment amoureux, et l'absence de la personne adorée a donc très vite été un sujet central pour les poètes. Nombreux sont les poètes qui ont abordé le sujet.
Toutefois, elle est loin d'être la seule source d'inspiration des poètes. L'amour tout court est un sujet, sans que l'absence soit évoquée. Surtout, le poète célèbre le monde qui l'entoure, la vie sous toutes ses formes, et même ce qui semble parfois terrible ou banal, comme la mort ou le pain. Enfin, le poète peut choisir de s'engager, et l'inspiration trouve sa source dans l'engagement politique ou humanitaire du poète.