Expliquer l'urbanisation de l'Asie du Sud et de l'Est Exercice fondamental

L'urbanisation accompagne le développement et ce phénomène n'échappe pas à l'Asie du Sud et de l'Est. Malgré une forte proportion de ruraux, on assiste à une véritable explosion urbaine dans ces espaces accompagnée d'une métropolisation rapide.

Grâce aux réussites de la "révolution verte" à partir des années 1960, la sécurité alimentaire a progressé malgré l'accroissement démographique, mais de manière relative et inégale. Ainsi, si la Chine n'a plus que 10% de sa population souffrant de sous-nutrition, ce taux est de 19% en Inde et 25% au Cambodge. Dans les campagnes souvent surpeuplées, l'enjeu est de continuer à intensifier et moderniser l'agriculture sans perte d'emplois, pour ne pas alimenter l'exode rural, qui est déjà le plus massif que l'Histoire ait jamais connu. Avec plus de 1,4 milliard de citadins en 2010, la population urbaine de l'Asie du Sud et de l'Est a presque quintuplé depuis 1960. L'Inde comptait alors 7 agglomérations millionnaires. Il y en a plus d'une quarantaine aujourd'hui. L'Asie est entrée dans la transition urbaine. La population, qui était dans sa très grande majorité rurale, devient citadine. Ce changement s'explique par la croissance de la population mais aussi par la modernisation des campagnes (la fameuse "révolution verte"). En Asie, on dénombre 1,5 milliard d'urbains (43% de la population urbaine mondiale) et il y a tous les ans 40 millions d'urbains de plus.

Cependant, tous les États ne sont pas au même stade du processus. Il y a 67% d'urbains au Japon contre 30% en Inde. En Chine, malgré les efforts des autorités, des millions de "mingongs" (travailleurs migrants) quittent les campagnes pour travailler dans les usines de la côte. D'immenses mégapoles (villes supérieures à 10 millions d'habitants) se forment : Tokyo (34 millions d'habitants), Canton (25 millions d'habitants), Delhi (24 millions d'habitants). Par ailleurs, il est important de signaler un phénomène de plus en plus fréquent, celui de l'étalement urbain. En effet, on voit l'apparition vers l'extérieur de la ville d'un second CBD entourés de quartiers aisés récents pour habitants motorisés. Ensuite, il y a une auréole maraîchère plus ou moins conservée, intensive, destinée à nourrir la ville. Enfin, on trouve des villages ruraux, derniers vestiges des campagnes voyant approcher la vague d'urbanisation.

Les grandes métropoles asiatiques se reconnaissent à la multiplicité de leurs fonctions et à leur pouvoir d'attraction. Elles exercent une fonction de commandement économique, soit financière, soit commerciale, due notamment à la présence de sièges sociaux de grandes entreprises. Elles assurent également une fonction de commandement politique grâce aux institutions politiques nationales ou internationales, ainsi qu'une fonction de commandement culturel et d'influence intellectuelle à travers les grands musées, les salles de spectacles à rayonnement mondial ou les médias importants et les centres universitaires et de recherche. Les plus grandes entreprises mondiales choisissent d'implanter leurs bureaux dans les villes asiatiques en plein essor, reflétant ainsi le transfert de la puissance économique mondiale. La forte croissance de la Chine continentale, l'accès facile aux grandes économies asiatiques et la sortie de crise rapide du continent après la récession mondiale permettent à Hong Kong de servir de passerelle entre l'Est et l'Ouest, en fournissant un accès à une main-d'œuvre qualifiée, variée et souvent peu coûteuse aux entreprises internationales. Le régime fiscal de Hong Kong est le troisième des plus favorables au monde, l'impôt sur les sociétés s'élevant à 16,5%, l'impôt sur le revenu à 15% maximum. De plus, l'absence de TVA ou de taxe sur les ventes est très attractive pour les acteurs économiques.