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La Chine et le monde durant la guerre froide Etude de documents type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 07/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Liban, 2015, voie ES

En vous appuyant sur les deux documents et vos connaissances, présentez l'évolution des relations de la République populaire de Chine avec les deux Grands dans le contexte de la guerre froide.

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

-

TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

Quel est le contexte du document 1 ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

-

TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

Quel est le contexte du document 2 ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

-

TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

À partir de quelle année la Chine commence-t-elle à s'ouvrir au monde d'un point de vue économique ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

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TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

Qui est le successeur de Mao Zedong à la tête de la Chine populaire ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

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  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

Quand la République populaire de Chine a-t-elle été proclamée ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

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TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

D'après le document 2, quelle est la principale raison qui explique que la Chine se rapproche des États-Unis ?

Document 1

Timbre émis pour célébrer le pacte sino-soviétique du 14 février 1950

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TRADUCTION

  • Texte du haut : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS"
  • Texte du bas : "400 - Service postal du peuple chinois - Quatre cents yuans1" La couleur du timbre est le rouge.

1 Yuan : nom de la monnaie chinoise

Document 2

Extrait de l'article de François Joyaux, publié dans le Monde diplomatique, septembre 1971. Cité dans "Confucius, Mao, le marché… jusqu'où ira la Chine ?", Manière de voir 85, février-mars 2006

L'annonce d'une prochaine visite du président Nixon à Pékin a étonné le monde et fait l'objet d'innombrables commentaires. Comment la Chine qui ne cesse de dénoncer la politique d'agression des États-Unis a-t-elle pu accepter le principe de cette rencontre ? Quelles raisons ont pu pousser le gouvernement de Washington à faire ce geste […] ?

Certes, les facteurs qui ont dû pousser les États-Unis dans le sens de cette détente sont nombreux. […] Parmi ceux qui peuvent être considérés comme prépondérants probablement faut-il retenir dans l'ordre, l'espoir de faciliter le règlement du conflit vietnamien, la perspective de l'élection présidentielle de 1972, la question de l'entrée de la Chine à l'ONU et la volonté de faire pression sur l'URSS. Les raisons qui ont pu amener la Chine populaire à accepter le dialogue sont tout aussi importantes.

La première, qui est d'ordre très général, tient évidemment à la crainte qu'éprouve le gouvernement de Pékin de voir ceux de Washington et Moscou s'entendre contre lui sur un certain nombre de points. Quelle que soit l'idée que l'on se fasse de l'avenir de la détente sino-américaine, on ne peut nier la réalité actuelle et le danger qu'elle fait courir au gouvernement de Pékin. La Chine est un pays pauvre et le restera probablement encore pour un certain temps. C'est dire que sa puissance, pour de nombreuses années encore, ne pourra être fondée sur sa capacité industrielle mais sur son dynamisme politique et son habileté diplomatique. Le seul moyen dont dispose le gouvernement chinois pour s'affirmer sur la scène internationale, c'est de faire échec à tout rapprochement entre les deux super-puissances.

Au terme d'une guerre civile de plusieurs années, le Parti communiste chinois (PCC), fondé en 1920 et dirigé par Mao Zedong prend le pouvoir à Pékin et proclame la République populaire de Chine en octobre 1949 ; la Chine vit alors son "grand soir" et entend rompre avec un siècle de domination occidentale en suivant le modèle soviétique. Elle se range sous la bannière du bloc soviétique alors que le monde entre dans la guerre froide et la bipolarité. Les relations entre les deux frères communistes ne tardent cependant pas à s'assombrir et l'on envisage un rapprochement avec les États-Unis. C'est ce dont témoignent les deux documents présentés ici. Le premier est un timbre édité aux lendemains de la proclamation de la République populaire de Chine qui représente Mao et Staline en train de se serrer la main. Le second document est un texte extrait d'un article de François Joyaux publié dans le Monde diplomatique de septembre 1971 alors que les États-Unis de Nixon ont engagé les démarches visant à normaliser les relations avec Pékin, suscitant quelques interrogations de part et d'autre du Pacifique.
Il convient donc d'analyser l'évolution des relations que la Chine populaire entretient avec les deux Grands de la guerre froide à travers le prisme de ces deux documents. Après avoir présenté le lien qui unit la Chine et l'URSS, nous tenterons d'analyser le revirement qui s'opère au début des années 1970.

I

La Chine et l'URSS : un mariage de raison ?

Sur ce timbre rouge - couleur du communisme et de la révolution prolétarienne de laquelle se réclament la Chine et l'URSS - émis à l'occasion de la signature du pacte d'amitié et d'alliance entre l'URSS et la Chine, on peut distinguer le continent eurasiatique en arrière-plan, dominé par l'immensité soviétique. L'URSS est incarnée par le "petit père des peuples", Joseph Staline, et par le Kremlin, symbole du pouvoir soviétique. Enfin, les symboles soviétiques apparaissent au premier plan gauche : la faucille, le marteau et l'étoile. La Chine est quant à elle incarnée par Mao Zedong ; la Cité interdite et les étoiles du drapeau de la République populaire de Chine viennent en contrepoint des symboles soviétiques. Les deux leaders se serrent vigoureusement la main, penchés l'un vers l'autre, illustrant la mention indiquée en haut du timbre : "En commémoration de la signature du pacte d'alliance, d'amitié et de soutien mutuel entre la Chine et l'URSS".

Ce timbre témoigne à lui seul de la volonté des dirigeants soviétique et chinois de travailler de concert pour l'établissement et le renforcement du bloc soviétique face à la puissance capitaliste américaine et à ses "laquais" européens. Mao se reconnaît dans l'URSS qu'il appelle de ses vœux. Il met en œuvre, avec l'aide des soviétiques, un vaste programme de transformations. Des ingénieurs soviétiques sont invités à se rendre en Chine pour œuvrer à l'édification de la Chine communiste ; l'agriculture est collectivisée sur le modèle des kolkhozes soviétiques, l'économie est administrée et planifiée.

Par ailleurs, la Chine s'aligne sur son allié, notamment lors de la guerre de Corée qui débute dès 1950 ; Mao mobilise des troupes de "volontaires" afin de soutenir les Nord-Coréens qui veulent imposer le communisme à l'ensemble de la péninsule avec la bénédiction et l'appui de Moscou. Néanmoins, Staline considère rapidement que Mao nourrit des ambitions propres qui ne peuvent que laisser courir le risque de voir la Chine lui contester son rôle de leader naturel du monde communiste. En 1955, lors de la conférence de Bandung organisée en Indonésie, la Chine est représentée par Zhou Enlai ; elle veut s'imposer comme l'un des leaders des pays pauvres du Sud en voie de décolonisation ; très clairement, la Chine se veut le porte-parole d'un tiers-monde en voie de constitution, ce qui ne peut qu'irriter Moscou qui entend bien profiter de l'aubaine que constituent les craquements coloniaux pour asseoir sa domination et sa prééminence face aux États-Unis.

C'est cependant à la mort de Staline que les relations se distendent sensiblement entre la Chine et l'URSS dans le contexte de la "coexistence pacifique" et de la déstalinisation engagées par Nikita Khrouchtchev lors du XXe congrès du PCUS.

II

La Chine en quête de puissance et de reconnaissance internationale

À compter de 1956, Mao s'engage progressivement dans la "voie chinoise" vers le communisme et prend ses distances avec Moscou. Mao rompt les amarres avec le "grand frère" et entend "compter sur ses propres forces". Il met ainsi en place le Grand Bond en avant (1958 - 1960) et la Révolution culturelle (à partir de 1966) qui visent à accélérer la transformation économique, sociale et culturelle de la Chine qui, sur le plan extérieur, se présente comme le seul et unique défenseur de l'idéal communisme face aux impérialismes américain et soviétique. La Chine se permet même d'attaquer l'Inde pro-soviétique en 1962 avant de s'engager dans un conflit direct avec l'URSS en 1969, pour des questions frontalières.

Cette prise de distance de la Chine aboutit à un isolement qui conduit Zhou Enlai à convaincre Mao de se rapprocher, contre toute attente, des États-Unis de Richard Nixon qui voient cette démarche d'un œil très favorable. Les États-Unis sont englués dans la guerre du Vietnam et considèrent que le rapprochement avec Pékin leur permettra de "faciliter le règlement du conflit" ; surtout, en s'alliant à la Chine, les États-Unis jouent la division du monde soviétique et font "pression sur l'URSS" afin d'accentuer la "coexistence pacifique" dont les États-Unis entendent tirer profit. Ce rapprochement est populaire auprès de l'opinion américaine à quelques mois des échéances électorales.

Quant à la Chine, elle opère au prix d'une trahison idéologique, puisqu'elle critiquait les États-Unis auparavant, un retour sur la scène politique mondiale. En effet, pays pauvre et affaibli par les réformes aussi autoritaires et meurtrières que calamiteuses de Mao, la Chine ne peut compter que sur son "habileté diplomatique" et son "dynamisme politique" pour voir sa voix compter à l'échelle mondiale. En intervenant dans le face à face américano-soviétique, Pékin s'impose sur l'échiquier mondial. Ce rapprochement s'incarne par la reconnaissance de la Chine populaire par les États-Unis en 1971 dans le cadre de ce qu'on a appelé la "diplomatie du ping-pong". Surtout, le président Nixon effectue, en février 1972, une visite officielle en Chine, marquant l'accession de celle-ci au rang de puissance qui compte.

Bien qu'idéologiquement proches, l'URSS et la Chine n'ont donc pas réussi à construire un partenariat durable et à opposer un front commun aux États-Unis. En effet, si, en 1950, Pékin et Moscou proclament leur bonne entente et leur souhait d'œuvrer ensemble au développement économique de la Chine, la relation des deux puissances communistes se détériore rapidement. Staline entend contrôler son allié chinois qui, lui, veut s'imposer comme une puissance à part entière. La rupture intervient dans les années 1960 et la Chine, après avoir dénoncé la "coexistence pacifique" et les renoncements soviétiques, finit par se rapprocher de Washington qui y voit le moyen d'affaiblir le bloc communiste.

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