Quelles réformes économiques sont mises en place en Chine à partir de 1978 ?
Quel est l'objectif de la réforme dite des Quatre Modernisations ?
Quel nom porte le système économique chinois issu des réformes ?
Qui accède au pouvoir en Chine en 1978 ?
Comment appelle-t-on les espaces ouverts aux entreprises étrangères à partir de 1979 ?
Quel événement montre le manque de démocratisation de la Chine de Deng Xiaoping ?
À la mort de Mao Zedong en 1976, le fonctionnement de l'économie chinoise repose sur les principes classiques du système communiste. La Chine est alors un pays pauvre, qui connaît un écart de richesse important avec les économies occidentales développées. Conscients de leur retard et du bilan peu concluant de la planification économique, les nouveaux dirigeants communistes lancent, à partir de 1978, une ambitieuse politique de modernisation. Couplée avec l'édification de l'"économie socialiste de marché", la volonté de s'ouvrir au commerce mondial illustre la volonté des autorités chinoises de compter dans le monde.
La réforme dite des Quatre Modernisations (agriculture, industrie, défense, science et techniques) avait été ébauchée dès 1975 par Zhou Enlai alors Premier ministre de Mao, lors de la 4e Assemblée nationale populaire. Son lancement effectif est cependant le fait de Deng Xiaoping (à la tête du Parti communiste chinois de 1978 à 1997). Dès son accession au pouvoir, il fixe deux objectifs : consolider l'assise du parti (PCC) et hisser son pays au rang des grandes puissances mondiales. Pour Deng Xiaoping, "il est glorieux de s'enrichir", tel est le slogan officiel de sa politique pragmatique. La réforme implique donc la réhabilitation de la notion de profit, une disparition progressive de la planification de l'économie et une volonté de moderniser le pays. Elle concerne surtout, de 1978 à 1984, l'agriculture. La décollectivisation des terres et la redistribution de lots sur la base de l'unité familiale s'organisent en 1978. Désormais, si le paysan n'est pas à proprement parler propriétaire de la terre, il en a toutefois la jouissance durant quinze ans. Les autorités mettent en place un "système de responsabilité", qui permet au paysan d'être rémunéré pour sa production. Les paysans sont libres de choisir leurs cultures et les quantités ne sont plus soumises à quota. Un petit marché libre se développe. Le niveau de vie de la population rurale s'améliore sensiblement. La constitution d'entreprises privées est légalisée pour l'industrie légère et les services.
On assiste alors en Chine à la mise en place d'un socialisme de marché. L'État, via ses entreprises a en main les piliers et les déterminants de la direction de l'économie, comme le secteur bancaire, la sidérurgie, les télécommunications, les transports, le secteur de l'énergie, l'exploitation minière. En outre, le gouvernement n'est pas aux mains d'entrepreneurs capitalistes. Ceux-ci ne peuvent pas, comme cela s'est passé sous le capitalisme, s'unir en une classe socio-économique prédominante et, par conséquent, ils ne déterminent pas non plus la politique socio-économique de la nation. Enfin, il y a des différences dans le fonctionnement du marché. Sous le socialisme, il y a une relation d'unité et de lutte entre l'État et le marché, relation dans laquelle l'État est le facteur le plus fort et celui qui décide. Bien que le marché soit le principal instrument de répartition des moyens disponibles parmi les entreprises, il n'est pas libre pour autant. Sous le socialisme, le marché fonctionne dans les limites du système social. C'est ce qui définit le caractère du marché. Ainsi, dans ses plans quinquennaux et dans sa politique journalière, l'État chinois établit quelles sont les priorités, où et comment des percées seront réalisées, où et comment certains aspects vont devoir être corrigés. L'État encourage les parties individuelle et capitaliste de l'économie mais sa préférence va néanmoins aux entreprises d'État. La notion d'"économie de marché socialiste" est adoptée et, en mars-avril 1993, est inscrite dans le préambule de la Constitution.
Enfin, ces réformes économiques aboutissent à une ouverture internationale. La création de sociétés mixtes avec des capitaux étrangers est désormais possible. Deng Xiaoping lance la réforme dite de la "porte ouverte", qui ouvre la Chine vers l'extérieur. Les investissements étrangers sont désormais souhaités et leur accueil est concentré vers un ensemble de zones ouvertes au commerce extérieur. Cinq Zones économiques spéciales (ZES) sont destinées aux entreprises étrangères à partir de 1979 (dont les villes de Canton et Shanghaï ainsi que la zone de Shenzhen, près de Hong Kong), ainsi que des zones franches. Ces ZES constituent des laboratoires pour la Chine, lui permettant de s'ouvrir progressivement aux techniques du commerce extérieur. Quatorze nouvelles villes côtières sont déclarées "ouvertes" en avril 1984. Elles peuvent commercer avec l'étranger et bénéficient d'une liberté plus grande en matière fiscale et douanière, afin d'attirer des techniques et des capitaux étrangers. La Chine devient le 143e membre de l'Organisation mondiale du commerce en décembre 2001, après quatorze années de négociations. Cette adhésion, point d'orgue de la politique d'ouverture et de modernisation entamée en 1978, marque une véritable étape dans l'évolution de l'économie chinoise. La disparition progressive des barrières tarifaires et douanières permet une pénétration économique étrangère accrue. Par cet accord, la Chine tourne définitivement le dos au passé et accepte une libéralisation de son économie.
- La mort de Mao accélère la volonté de réformes et de modernisation économique de la Chine.
- Les secteurs clés de l'économie sont modernisés et un socialisme de marché se met alors en place.
- L'ouverture au commerce mondial parachève cette modernisation économique et l'insertion du pays dans la mondialisation.