01 76 38 08 47
Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

Logo Kartable
AccueilParcourirRechercheSe connecter

Pour profiter de 10 contenus offerts.

  1. Accueil
  2. Terminale S
  3. Histoire
  4. Exercice fondamental : Expliquer l'éclatement des mémoires dans les années 1950

Expliquer l'éclatement des mémoires dans les années 1950 Exercice fondamental

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 07/08/2019 - Conforme au programme 2019-2020

Dans quelle mesure le contexte de guerre froide explique-t-il l'éclatement des mémoires à partir de 1947 ?

En quelle année la guerre froide débute-t-elle ?

Quels partis politiques français s'affrontent sur les enjeux mémoriaux de la Seconde Guerre mondiale dans le contexte de la guerre froide ?

Quel type de Résistance le Parti communiste français défend-il ?

Quelle mémoire est occultée par la division entre communistes et gaullistes ?

Quel élément peut expliquer la faiblesse de la mémoire de la Shoah dans la France de 1945 ?

Avec le début de la guerre froide à partir de 1947, deux mémoires s'affrontent comme deux blocs s'opposent dans le monde. Les communistes développent alors une mémoire opposée à celle de la droite traditionnelle et de De Gaulle. Tout ceci se faisant au détriment des autres mémoires, notamment celle de la Shoah.

Après le 8 mai 1945, les tensions entre les anciens vainqueurs s'accumulent et aboutissent à une rupture politique. L'alliance des États-Unis (et leur allié anglais) et de l'URSS, réalisée dans le cadre du combat contre le nazisme, se disloque entre 1945 et 1946 car les États-Unis craignent l'expansion du communisme en Europe de l'Est, occupée par l'Armée rouge. En mars 1947, le président des États-Unis Harry Truman déclare que, désormais, la priorité des États-Unis sera d'empêcher par des aides et des alliances l'expansion du communisme : c'est la doctrine de l'endiguement. La mise en application se fait dès le mois de juin : les États-Unis proposent d'aider les pays d'Europe dans leur reconstruction par le plan Marshall. Cette offre est à la fois généreuse et intéressée car elle permet à l'économie américaine de se relever, au modèle américain de se répandre et empêche du même coup l'expansion du communisme. En septembre de la même année, le dirigeant du Kominform, Andrei Jdanov, répond, au nom de Staline, en affirmant que la priorité de l'URSS sera d'empêcher les États-Unis d'étendre leur impérialisme sur le monde. L'Europe et le monde entrent dans la guerre froide.

Ce contexte international bouleverse alors les enjeux mémoriaux liés à la Seconde Guerre mondiale en France et on assiste à une bipolarisation de la mémoire identique à celle de la géopolitique mondiale. Avec les débuts de la guerre froide, la mémoire résistante éclate. Les communistes développent l'image du parti martyr, celui des "75 000 fusillés", destinée à effacer l'attitude ambiguë du PCF de 1939 à 1941, lorsque l'Allemagne et l'URSS étaient liées par le pacte de non-agression, quitte à exagérer lourdement sur les chiffres (30 000 civils et 25 000 résistants toutes tendances confondues sont morts au combat en France). Ils défendent la Résistance intérieure, celle qui aurait vraiment fait face au danger et libéré la France, tandis que la Résistance extérieure, celle de De Gaulle n'aurait eu qu'un rôle limité. Face aux communistes, la droite traditionnelle se relève, défendant le mythe du double jeu de Pétain : il aurait été le "bouclier" qui protégeait la France et préparait l'action de De Gaulle, qui aurait été "l'épée". Pour les dirigeants de droite, les communistes ont provoqué une guerre civile entre résistants, préparé un coup d'État au moment de la libération et mené une épuration sauvage ayant causé 100 000 morts (10 000 en réalité). Cette opposition met en valeur les cicatrices non encore refermées de la mémoire de la guerre.

Elle provoque également l'effacement des autres mémoires, notamment celle de la Shoah. Le souvenir du génocide est présent en France mais confiné au sein de groupes sociaux extrêmement étroits, ceux des survivants. Il n'existe alors pas de mémoire juive, au sens d'une mémoire communautaire qui se revendiquerait publiquement comme telle. La mémoire de la Shoah est donc d'abord une mémoire individuelle inscrite dans celle d'un groupe clos. De fait, l'idée d'un silence des rescapés a longtemps prévalu. Or, on sait aujourd'hui grâce à des travaux d'historiens qu'il s'agit d'une idée reçue, d'un mythe : les témoignages des déportés juifs furent en réalité très nombreux, entre 1945 et 1948. Le confinement de la mémoire de la Shoah peut s'expliquer par une perception difficile voire une occultation de la spécificité, de l'unicité du génocide. En effet, le sort des Juifs fut, dans les années qui suivirent la guerre, fondu, brouillé dans celui, plus vaste, de tous les déportés de France. La mémoire de la déportation est largement dominée par celle des déportés de la Résistance : Buchenwald est considéré alors comme le camp type et non Auschwitz. Ainsi cette mémoire reste longtemps occultée par la bipolarisation géopolitique de la guerre froide.

  • À partir de 1947, la géopolitique mondiale est caractérisée par la guerre froide, opposition idéologique entre les États-Unis et l'URSS communiste.
  • Cette bipolarisation géopolitique explique la division de la mémoire de la Seconde Guerre mondiale en France entre la droite et les communistes.
  • Ce contexte rejette au dernier plan la mémoire de la Shoah.

La charte éditoriale garantit la conformité des contenus aux programmes officiels de l'Éducation nationale. en savoir plus

Les cours et exercices sont rédigés par l'équipe éditoriale de Kartable, composéee de professeurs certififés et agrégés. en savoir plus

Voir aussi
  • Cours : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
  • Chronologie : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
  • Personnages : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
  • Quiz : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France
  • Exercice fondamental : Expliquer la différence entre mémoire et histoire
  • Exercice fondamental : Expliquer le mythe résistancialiste de 1945 aux années 1960
  • Exercice fondamental : Expliquer la faible reconnaissance de la Shoah entre 1945 et 1960
  • Exercice fondamental : Expliquer le réveil des mémoires dans les années 1960 et 1970
  • Exercice fondamental : Expliquer l'évolution des mémoires de la Seconde Guerre mondiale depuis les années 1980
  • Questions sur documents : Le mythe résistancialiste
  • Questions sur documents : L'accélaration mémorielle à partir des années 1980
  • Composition type bac : L'historien et les mémoires de la Seconde Guerre mondiale en France

Nos conseillers pédagogiques sont à votre écoute 7j/7

Nos experts chevronnés sont joignables par téléphone et par e-mail pour répondre à toutes vos questions.
Pour comprendre nos services, trouver le bon accompagnement ou simplement souscrire à une offre, n'hésitez pas à les solliciter.

support@kartable.fr
01 76 38 08 47

Téléchargez l'application

Logo application Kartable
KartableWeb, iOS, AndroidÉducation

4,5 / 5  sur  20261  avis

0.00
app androidapp ios
  • Contact
  • Aide
  • Livres
  • Mentions légales
  • Recrutement

© Kartable 2025