Sommaire
ILe revenu disponibleALes trois formes de revenus primaires des ménagesBLe revenu disponibleIILa répartition du revenu disponibleALa consommation et l'épargneBLes formes de consommationCLes formes d'épargneIIILes déterminants économiques de la consommationAL'influence des revenus sur la consommation1L'élasticité-revenu2La structure des dépenses en fonction du revenu disponibleBL'influence des prix sur la consommation1La structure de la consommation en fonction des prix2L'élasticité-prixCL'effet de l'évolution du pouvoir d'achat sur la structure de consommationLa participation à la production (de manière directe ou indirecte) permet aux individus de percevoir un revenu primaire. Des aides de l'État leur sont également versées : ce sont les revenus de transfert. Le revenu disponible qui reste à disposition des ménages est soit épargné soit consommé. Le choix de l'épargne ou de la consommation dépend de nombreux facteurs économiques tels que l'évolution du revenu ou celle des prix.
Le revenu disponible
Les trois formes de revenus primaires des ménages
Les individus perçoivent des revenus en contrepartie de leur participation à la production. On distingue trois types de revenus différents :
- Les revenus du travail rémunèrent une activité professionnelle (par exemple le salaire, puisque l'individu le reçoit en contrepartie de son travail).
- Les revenus du capital rémunèrent la propriété de biens ou de placements financiers (par exemple le loyer, puisque le propriétaire reçoit cet argent car il possède cet appartement).
- Les revenus mixtes rémunèrent à la fois le travail et la propriété du capital (par exemple le revenu de l'agriculteur qui rémunère son travail et la possession de ses biens et de son bétail).
Ces trois revenus forment le revenu primaire des ménages.
Revenus primaires
Les revenus primaires sont les revenus perçus par les ménages en contrepartie de leur participation à la production (participation directe avec les revenus du travail et les revenus mixtes, participation indirecte avec les revenus du patrimoine et les revenus mixtes).
Le salaire est un revenu primaire puisqu'il rémunère l'individu en contrepartie de son travail (participation directe à la production).
Revenus primaires
\text{Revenus primaires} = \text{Revenus du travail} + \text{Revenus du capital} + \text{Revenus mixtes}
Si Madame Y a un salaire mensuel de 1500 euros, qu'elle est propriétaire d'un appartement qu'elle loue 600 euros par mois et que son mari, agriculteur, a un revenu de 1000 euros par mois, alors Madame Y et son mari ont un revenu primaire de 1\ 500 + 1\ 000 + 600 = 3\ 100 €.
Le revenu disponible
Les individus reçoivent également des revenus en contrepartie d'un droit qui leur est reconnu par la société. On les appelle des revenus de transfert.
Revenus de transfert
Les revenus de transfert sont des sommes d'argent versées par l'État pour faire face à des risques (chômage, maladie, etc.) ou à des charges de famille.
Le RSA, les allocations chômage et les allocations famille sont des revenus de transfert.
Les individus ne reçoivent pas seulement de l'argent. Ils doivent également en donner à l'État pour que la redistribution des richesses puisse être effectuée. Ces sommes d'argent prélevées par l'État sont appelées des prélèvements obligatoires.
Prélèvements obligatoires
Les prélèvements obligatoires sont l'ensemble des contributions obligatoires collectées par l'État.
L'impôt sur le revenu est un prélèvement obligatoire.
Deux types de contributions obligatoires forment les prélèvements obligatoires :
- Les impôts sont supportés par les agents économiques pour financer les dépenses de l'État et des collectivités locales. Par exemple, l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur la fortune permettent de construire des routes, de payer les fonctionnaires, etc.
- Les cotisations sociales sont versées pour l'essentiel par les employeurs et les salariés et sont destinées à financer les revenus de transfert. Par exemple, les cotisations chômage permettent de financer les allocations chômage.
Une fois que l'individu sait combien il reçoit et combien il doit verser à l'État, il peut calculer l'argent qu'il lui reste après avoir payé ses contributions obligatoires : on l'appelle le revenu disponible.
Revenu disponible
\text{Revenu disponible} = \text{revenus primaires} + \text{revenus de transfert} – \text{prélèvements obligatoires}
Si Monsieur Dupont a un revenu primaire mensuel de 2000 euros, qu'il bénéficie d'allocations familiales de 300 euros et qu'il paye des impôts et cotisations sociales à hauteur de 500 euros, son revenu disponible est de 2\ 000 + 300 - 500 = 1\ 800 €.
La répartition du revenu disponible
La consommation et l'épargne
Un individu peut soit dépenser son revenu, soit l'économiser. En économie, on dit qu'il peut soit le consommer (dépenser), soit l'épargner (économiser). Donc l'argent qui reste à disposition des ménages (revenu disponible) peut être utilisé de deux manières différentes : dans la consommation ou dans l'épargne.
En 2011, selon l'INSEE, l'épargne représentait 16 % du revenu disponible des ménages.
Consommation
La consommation est l'utilisation d'un bien ou d'un service pour satisfaire un besoin primaire ou secondaire.
Acheter un ordinateur est un acte de consommation.
Épargne
L'épargne est la part du revenu disponible qui n'est pas consommée tout de suite.
Mettre de l'argent sur un compte à la banque permet d'épargner.
Ménage
Un ménage représente l'ensemble des personnes vivant sous le même toit et ayant un budget autonome.
Une famille ou bien des colocataires forment un ménage.
Les formes de consommation
Un ménage peut consommer son revenu disponible de plusieurs façons différentes :
- Les dépenses contraintes sont les dépenses que les ménages doivent payer à cause d'un contrat ou au titre d'un abonnement. Par exemple, un abonnement téléphonique ou une facture d'eau sont des dépenses contraintes.
- Les dépenses incontournables sont des dépenses vitales pour l'individu comme l'alimentation, la santé, l'éducation, etc.
- Les dépenses facultatives sont des dépenses superflues dont les ménages peuvent se passer comme les jeux vidéo, le cinéma, des concerts, etc.
Les formes d'épargne
Les ménages peuvent épargner leur revenu disponible de deux manières différentes :
- L'épargne liquide constitue l'argent que les ménages mettent de côté mais qui est directement disponible pour eux quand ils en ont besoin. C'est par exemple le cas des comptes courants sur lesquels les ménages placent de l'argent et qu'ils peuvent retirer à tout moment grâce à leur carte bleue.
- L'épargne longue est constituée de sommes d'argent bloquées sur des comptes durant une durée plus ou moins longue. En contrepartie, les ménages reçoivent une rémunération pour avoir bloqué leur argent durant une période de temps. Par exemple, l'assurance-vie est une épargne longue puisque l'argent est bloqué pendant huit ans (les ménages ne peuvent pas le retirer avant) et leur argent est rémunéré autour de 2 ou 3%.
L'épargne longue est à son tour composée de deux types d'épargne :
- L'épargne financière est constituée des placements financiers (argent bloqué sur un compte rémunéré). Par exemple, le Plan épargne logement est une épargne financière.
- L'épargne non financière est formée des biens immobiliers. Par exemple, acheter un appartement est une épargne non financière.
Les déterminants économiques de la consommation
L'influence des revenus sur la consommation
L'élasticité-revenu
Élasticité-revenu
L'élasticité-revenu est un outil qui sert à mesurer l'effet de la variation du revenu sur la consommation.
Si l'élasticité-revenu de la viande est de 0,7, cela signifie que lorsque le revenu augmente de 1 %, la consommation de viande augmente de 0,7 %.
Pour plus de lisibilité, on peut aussi dire que lorsque le revenu augmente de 10 %, la consommation augmente de 7 %.
Si l'élasticité-revenu des pommes de terre est de -2, cela signifie que quand le revenu augmente de 1 %, la consommation de pommes de terre baisse de 2 %.
L'interprétation d'une élasticité-revenu se réalise de la manière suivante :
- L'augmentation du revenu est toujours de 1 %.
- Le chiffre de l'élasticité représente la variation de la consommation.
Normalement, lorsque le revenu augmente, la consommation augmente.
On distingue différents types de biens :
- Si l'élasticité-revenu est inférieure à 0, il s'agit d'un bien inférieur : la consommation de ce type de bien diminue lorsque le revenu augmente.
- Si l'élasticité-revenu est comprise entre 0 et 1, il s'agit d'un bien normal : la consommation augmente avec le revenu, mais moins que proportionnellement.
- Si l'élasticité-revenu est supérieure à 1, il s'agit d'un bien de luxe : la part des dépenses consacrées à ce type de biens augmente plus vite que le revenu.
La structure des dépenses en fonction du revenu disponible
Ainsi, quand le revenu augmente :
- La part des dépenses en alimentation diminue. Il en va de même pour la part des dépenses en habillement.
- La part des dépenses en santé et logement augmente. Certaines dépenses restant stables malgré la hausse du revenu (comme l'alimentation : on dépense par exemple toujours 100 euros en alimentation), il y a plus de moyens à consacrer à d'autres biens et services plus "facultatifs" comme la santé.
Selon les milieux sociaux (et donc selon les revenus) la structure de consommation n'est pas la même :
- Les ménages les plus modestes consacrent une part plus grande de leur revenu à l'alimentation (dépenses vitales).
- Les ménages aux revenus les plus élevés consacrent une part plus grande de leur revenu aux loisirs et aux hôtels (dépenses superflues).
Loi d'Engel
La loi d'Engel affirme que lorsque le revenu disponible moyen augmente, la part des dépenses en alimentation diminue.
- On dépense 100 euros en alimentation pour un revenu de 1000 euros, donc la part des dépenses en alimentation est de 10 %.
- Si le revenu est de 2000 euros et qu'on ne change pas nos dépenses d'alimentation en valeur (elles restent à 100 euros) alors la part des dépenses en alimentation sera de 5 %.
Donc quand le revenu augmente (de 1000 à 2000) la part des dépenses en alimentation diminue (de 10 % à 5 %).
L'influence des prix sur la consommation
La structure de la consommation en fonction des prix
L'augmentation du prix induit fréquemment une diminution de la demande (c'est-à-dire des quantités demandées par les acheteurs). Parallèlement, une diminution du prix induit fréquemment une augmentation de la demande. On parle de biens typiques lorsqu'un bien respecte ces conditions.
Entre 1950 et 1980, les prix du tabac ont diminué et la consommation de tabac a augmenté. Au contraire, lorsque les prix ont augmenté (entre 1992 et 2007), la consommation de tabac a diminué.
L'élasticité-prix
Élasticité-prix
L'élasticité-prix est un outil qui permet de mesurer la variation en pourcentage de la quantité demandée d'un bien pour une variation de 1 % de son prix.
Si l'élasticité-prix des œufs est de -0,1, cela signifie que lorsque le prix augmente de 1 %, la consommation d'œufs diminue de -0,1 %.
- Si l'élasticité-prix est comprise entre -1 et 0, il s'agit d'un bien inélastique : la quantité demandée varie relativement moins vite que le prix.
- Si l'élasticité-prix est inférieure à -1, il s'agit d'un bien élastique : la quantité demandée varie relativement plus vite que le prix du bien.
Les biens indispensables (comme les œufs) sont des biens inélastiques car même si les prix augmentent, la demande ne varie pas beaucoup.
Les biens facultatifs (comme les voyages) sont des biens élastiques car lorsque les prix augmentent, la demande varie beaucoup.
L'élasticité-prix est utile pour l'État et les entreprises.
Par exemple, pour lutter contre le tabagisme, en connaissant l'élasticité-prix du tabac, l'État sait de combien va baisser la demande s'il augmente le prix du tabac d'un euro. Il pourra ainsi décider de combien il souhaite baisser la consommation de tabac en augmentant le prix (avec des taxes).
L'effet de l'évolution du pouvoir d'achat sur la structure de consommation
Pouvoir d'achat
Le pouvoir d'achat est la quantité de biens et de services qu'un individu peut se procurer avec son revenu disponible.
Si un individu dispose d'un revenu disponible de 1500 euros et que remplir un Caddie lui coûte 300 euros, son pouvoir d'achat est de cinq Caddie (la quantité de biens que l'individu peut se procurer avec son revenu disponible).
Le pouvoir d'achat peut augmenter si le revenu disponible augmente ou si les prix baissent :
- Si le revenu d'un ménage reste le même et que les prix des biens et des services diminuent, le pouvoir d'achat du ménage augmente.
- Si les prix restent les mêmes, il faut une hausse des revenus du ménage pour que le pouvoir d'achat augmente.
- Si le revenu et les prix évoluent, il faut que la hausse des revenus soit supérieure à la hausse des prix pour que le pouvoir d'achat augmente.
Lorsque le pouvoir d'achat augmente, la part des dépenses incontournables (alimentation et habillement) dans le total de la consommation baisse et la part des dépenses superflues (logement, transports, santé, communication) dans le total de la consommation augmente.