Après avoir répondu aux questions suivantes, expliquer quelles sont les différentes limites auxquelles le progrès technique peut se heurter.
Une compagnie ferroviaire met en place un nouveau train qui ne nécessite pas de conducteur et qui est commandé à distance par des ingénieurs. Parallèlement, une nouvelle compagnie aérienne low cost voit le jour.
Quelles sont les limites du progrès technique dans ce cas ?
Le nouveau train permet à l'entreprise de ne plus employer de conducteurs, mais elle doit employer des ingénieurs qualifiés dont le salaire est plus élevé : le coût du travail augmente. De plus, la concurrence exercée par la compagnie aérienne risque de détourner les consommateurs du train : la compagnie ferroviaire vendra moins, sa rentabilité va diminuer. La compagnie ferroviaire ne réalise donc pas de gains de productivité. De plus, le licenciement des conducteurs de train va provoquer une augmentation du chômage.
L'invention d'un nouveau robot dans l'industrie automobile permet de produire deux fois plus vite que les ouvriers. Sa mise en place et sa maintenance doivent être effectuées par des ingénieurs qualifiés.
Cette invention constitue-t-elle un progrès technique ?
Pour qu'une entreprise soit incitée à utiliser une invention, elle doit réaliser des gains de productivité, ce qui implique une meilleure combinaison entre le facteur capital et le facteur travail. Or, bien que cette invention permette de produire plus vite qu'un ouvrier, elle nécessite d'embaucher des ingénieurs qualifiés pour la mettre en œuvre, soit des travailleurs dont le salaire est plus important que celui des ouvriers. Les coûts du producteur ne sont donc pas moins importants avec l'invention qu'avec les ouvriers. Cette invention ne lui fait pas réaliser de gains de productivité.
L'invention d'un nouveau robot dans l'industrie automobile permet de produire deux fois plus vite que les ouvriers. Parallèlement, le gouvernement décide de diminuer le salaire minimum.
Cette invention constitue-t-elle un progrès technique ?
Pour qu'une entreprise soit incitée à utiliser une invention, elle doit réaliser des gains de productivité, ce qui implique une meilleure combinaison entre le facteur capital et le facteur travail. Or, bien que cette invention permette de produire plus vite qu'un ouvrier, la diminution du salaire minimum va diminuer le coût du travail. Les coûts du producteur ne sont donc pas moins importants avec l'invention qu'avec les ouvriers. Cette invention ne lui fait pas réaliser de gains de productivité.
La production de viande industrielle est deux fois moins onéreuse que la production artisanale, notamment grâce à un procès technique consistant en l'utilisation des nitrites qui facilitent la production et la conservation de la viande. Il a été démontré que la consommation de nitrites est liée à l'apparition de nombreux cancers.
Quel est l'effet du progrès technique sur la croissance ?
L'utilisation des nitrites permet aux producteurs industriels de diminuer leurs coûts de production : ils réalisent ainsi des gains de productivité, ce qui augmente la croissance. La demande de viande artisanale va diminuer au profit de la demande de viande industrielle. Mais cela va entraîner l'apparition de cancers, ce qui va entraîner des coûts en matière de soins sur le long terme : la croissance va donc diminuer.
Les caisses automatiques permettent d'encaisser deux fois plus vite qu'une caisse traditionnelle.
En quoi les caisses automatiques dans les grandes surfaces sont-elles une innovation constitutive d'un progrès technique ? (deux réponses possibles)
Les caisses automatiques sont deux fois plus rapides qu'une caisse traditionnelle et permettent donc de traiter plus de clients : elles augmentent l'efficacité du facteur capital. De plus, elles remplacent les caisses traditionnelles et donc l'entreprise pourra employer moins de caissiers : elles diminuent le coût du facteur travail. C'est un progrès technique.
La production d'un livre électronique disponible sur liseuse est deux fois moins onéreuse que la production d'un livre papier pour les éditeurs.
Quels sont les effets de l'invention du livre électronique sur la concurrence du livre papier ?
La production de livres électroniques est deux fois moins chère que la production de livres papier : les éditeurs sont incités à produire des livres électroniques plutôt que des livres papier, ce qui menace le secteur du livre papier. Les gains de productivité réalisés par les éditeurs les incitent à diminuer le prix du livre électronique : la demande de livres électroniques va augmenter et la demande en livres papier va diminuer. Les personnes embauchées dans le secteur du livre papier risquent de perdre leur emploi, ce qui creuse les inégalités de revenus.
La production de liseuses électroniques nécessite l'utilisation de matières premières présentes dans les sols des pays en voie de développement. Elles nécessitent également un travail d'assemblage de ces matériaux. Or, le coût du travail des ouvriers dans les pays en voie de développement est trois fois moins élevé qu'en France.
Quelles sont les conséquences de l'innovation que représentent les liseuses électroniques ?
Le progrès technique que représentent les liseuses électroniques incite les producteurs à les faire produire dans les pays en voie de développement, car les matières premières nécessaires sont présentes dans les sols de ces pays et le coût du travail y est moins élevé, les salaires étant moins importants qu'en France. Cela va engendrer du chômage en France, les producteurs préférant recourir aux usines de ces pays plutôt qu'aux usines françaises. En outre, le progrès technique de la liseuse va faire augmenter la croissance mondiale, mais profiter uniquement aux pays développés qui commercialisent les liseuses. La croissance sera moins forte dans les pays en voie de développement : le progrès technique des liseuses creuse ainsi les inégalités de croissance dans le monde.
Le progrès technique connaît plusieurs limites.
Il peut augmenter le coût du facteur travail, car une innovation technique peut nécessiter des salariés qualifiés pour être mise en œuvre. Ces salariés ont un salaire plus élevé que les salariés moins qualifiés, donc le coût du travail pour l'entreprise augmente. Concernant le facteur capital, l'innovation technique ne permet pas toujours à une entreprise d'augmenter ses rendements. En effet, les consommateurs peuvent décider de se tourner vers des produits ou services concurrents, comme par exemple prendre l'avion plutôt que le nouveau train rapide, ce qui va réduire la rentabilité de l'entreprise ferroviaire qui avait pourtant investi dans l'innovation. Ainsi, le coût que représente la mise en place de l'innovation technique dépasse son rendement. Le progrès technique a alors des effets négatifs sur l'entreprise.
De plus, les salariés moins qualifiés étant remplacés par l'innovation, il leur sera plus difficile de trouver du travail. Le chômage va donc augmenter, ce qui va avoir des conséquences négatives sur la croissance. Le progrès technique peut donc aussi avoir des effets négatifs sur la société et la croissance.
En outre, certaines innovations peuvent avoir des répercussions négatives en-dehors de l'entreprise, par exemple dans le cas d'innovations avant des effets néfastes pour la santé. Ceci génère un coût pour la société sur le plan des soins, impactant négativement la croissance. Une autre limite du progrès technique concerne l'écologie : certaines innovations peuvent entraîner une augmentation de la pollution ou accélérer l'épuisement des ressources naturelles. Par exemple, une innovation comme la production de biens électroniques peut nécessiter l'extraction de ressources naturelles épuisables des sols.
Enfin, on observe que la croissance mondiale augmente certes sous l'effet du progrès technique, mais de manière inégale, creusant les inégalités entre pays développés et pays en voie de développement.