Marie-Madeleine de Lafayette
1634-1693
Française
Roman, nouvelle
Madame de Lafayette
La Princesse de Montpensier
1662
Madame de Lafayette
Zaïde
1669 - 1671
Madame de Lafayette
La Princesse de Clèves
1678
Madame de Lafayette
Histoire d'Henriette d'Angleterre
1720 (Posthume)
Madame de Lafayette naît Marie-Madeleine Pioche de La Vergne et est élevée au milieu d'intellectuels, de critiques littéraires et de mathématiciens par son instructeur Ménage. Elle est vite réputée pour sa finesse d'esprit. Nommée à dix-sept ans demoiselle d'honneur de la reine Anne d'Autriche, elle observe les intrigues de la cour.
Elle épouse le comte de La Fayette en 1655, mais vit loin de lui qui reste en province.
Elle se lie d'une grande amitié avec Henriette d'Angleterre, Madame de Sévigné et La Rochefoucauld, et est aussi appréciée de Louis XIV. Elle s'entoure alors d'humanistes comme Huet et Segrais, écrit des nouvelles et romans sous un autre nom que le sien, ne pouvant pas en raison de son rang être officiellement auteure. Chaque œuvre relate des intrigues de la cour qui lui valent un certain succès. Ce genre est nouveau, car la tradition romanesque, jusqu'à elle, compte des romans de chevalerie.
La Princesse de Montpensier affirme sa volonté de créer une véritable illusion romanesque. Elle est le précurseur dans le domaine, qui sera bien repris par nombre d'auteurs dans les siècles qui la suivent. Cette première œuvre est une nouvelle faisant appel à l'Histoire et aux sentiments.
Le roman qui suit, Zaïde, est écrit en collaboration avec ses amis proches pour la première partie, Huet, Segrais et La Rochefoucault. Segrais assume de son nom la totalité du livre qu'elle ne peut publier sous le sien. Cette œuvre décrit la jalousie.
Elle ne prend pas réellement parti à la cour et lui préfère les salons. Elle-même en tient un dans son logement rue de Vaugirard.
Surnommée "le brouillard", elle n'assume pas publiquement l'écriture de La Princesse de Clèves. L'œuvre joue un rôle important dans l'évolution du roman français et refuse le roman précieux, se rapprochant plutôt de la chronique historique en raison de sa brièveté et de son exigence de vérité.
L'œuvre dévoile les rouages de la vie à la cour de Henri II dans les dernières années du règne de ce roi. Madame de Lafayette analyse aussi les faiblesses de son héroïne, Mlle de Chartres, qui va devenir la princesse de Clèves. Elle est une femme froide et apeurée par les passions. Elle épouse le prince de Clèves pour lequel elle a du respect, mais qu'elle n'aime pas. Elle s'éprend du duc de Nemours et prend ses distances avec son mari, qui ne comprend pas. Les rebondissements, les passions et coïncidences classifient cette œuvre dans le domaine romanesque. Bien qu'écrit en prose, le récit s'apparente à de la poésie, car les figures de style y sont prépondérantes. Le dénouement inattendu fait penser à une tragédie.
La vie sociale de Madame de Lafayette devient moins intense à la mort de son mari en 1683. Elle se retire de la vie mondaine et se consacre à la religion, avant de mourir quelques années plus tard.