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  4. Invention type bac : Ecrire une conversation sur la nécessité de la sincérité

Ecrire une conversation sur la nécessité de la sincérité Invention type bac

Ce contenu a été rédigé par l'équipe éditoriale de Kartable.

Dernière modification : 24/10/2018 - Conforme au programme 2018-2019

Pondichéry, 2012, voie L

"Je veux qu'on soit sincère", déclare Alceste (texte B).
Dans une conversation avec un ami, vous débattez de la nécessité d'être sincère dans les relations avec autrui.

Texte B : Molière, Le Misanthrope, Acte I, scène 1

1666

Alceste et son ami Philinte débattent des exigences de la vie en société.

[...]

ALCESTE :
Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur
On ne lâche aucun mot qui ne parle du cœur.

PHILINTE :
Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie,
Il faut bien le payer de la même monnoie1,
Répondre comme on peut à ses empressements,
Et rendre offre pour offre, et serments pour serments.

ALCESTE :
Non, je ne puis offrir cette lâche méthode
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode ;
Et je hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations,
Ces affables donneurs d'embrassades frivoles,
Ces obligeants2 diseurs d'inutiles paroles,
Qui de civilités avec tous font combat,
Et traitent du même air l'honnête homme et le fat3.
Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse4,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu'au premier faquin5 il court en faire autant ?
Non, non, il n'est point d'âme un peu bien située6
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée ;
Et la plus glorieuse a des régals peu chers7,
Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers :
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,
Morbleu ! vous n'êtes pas pour être de mes gens ;
Je refuse d'un cœur la vaste complaisance
Qui ne fait de mérite aucune différence ;
Je veux qu'on me distingue ; et, pour le trancher net,
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.

PHILINTE :
Mais, quand on est du monde8, il faut bien que l'on rende
Quelques dehors civils9 que l'usage demande.

ALCESTE :
Non, vous dis-je ; on devrait châtier sans pitié
Ce commerce10 honteux de semblants d'amitié.
Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre
Le fond de notre cœur dans nos discussions se montre,
Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments
Ne se masquent jamais sous de vains compliments.

[...]

1 Monnoie : monnaie
2 Obligeants : aimables
3 Fat : vaniteux
4 Caresse : flatte
5 Faquin : canaille
6 Un peu bien située : noble
7 Régals peu chers : satisfactions méprisables
8 Du monde : de la bonne société
9 Dehors civils : marques de politesse
10 Commerce : échange

À quel mouvement Molière appartient-il ?

Que défend Philinte ?

Texte B : Molière, Le Misanthrope, Acte 1, scène 1

1666

Alceste et son ami Philinte débattent des exigences de la vie en société.

[...]

ALCESTE :
Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur
On ne lâche aucun mot qui ne parle du cœur.

PHILINTE :
Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie,
Il faut bien le payer de la même monnoie1,
Répondre comme on peut à ses empressements,
Et rendre offre pour offre, et serments pour serments.

ALCESTE :
Non, je ne puis offrir cette lâche méthode
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode ;
Et je hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations,
Ces affables donneurs d'embrassades frivoles,
Ces obligeants2 diseurs d'inutiles paroles,
Qui de civilités avec tous font combat,
Et traitent du même air l'honnête homme et le fat3.
Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse4,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu'au premier faquin5 il court en faire autant ?
Non, non, il n'est point d'âme un peu bien située6
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée ;
Et la plus glorieuse a des régals peu chers7,
Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers :
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,
Morbleu ! vous n'êtes pas pour être de mes gens ;
Je refuse d'un cœur la vaste complaisance
Qui ne fait de mérite aucune différence ;
Je veux qu'on me distingue ; et, pour le trancher net,
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.

PHILINTE :
Mais, quand on est du monde8, il faut bien que l'on rende
Quelques dehors civils9 que l'usage demande.

ALCESTE :
Non, vous dis-je ; on devrait châtier sans pitié
Ce commerce10 honteux de semblants d'amitié.
Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre
Le fond de notre cœur dans nos discussions se montre,
Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments
Ne se masquent jamais sous de vains compliments.

[...]

1 Monnoie : monnaie
2 Obligeants : aimables
3 Fat : vaniteux
4 Caresse : flatte
5 Faquin : canaille
6 Un peu bien située : noble
7 Régals peu chers : satisfactions méprisables
8 Du monde : de la bonne société
9 Dehors civils : marques de politesse
10 Commerce : échange

Quel genre de texte devez-vous rédiger ?

Que défend Alceste ?

Texte B : Molière, Le Misanthrope, Acte I, scène 1

1666

Alceste et son ami Philinte débattent des exigences de la vie en société.

[...]

ALCESTE :
Je veux qu'on soit sincère, et qu'en homme d'honneur
On ne lâche aucun mot qui ne parle du cœur.

PHILINTE :
Lorsqu'un homme vous vient embrasser avec joie,
Il faut bien le payer de la même monnoie1,
Répondre comme on peut à ses empressements,
Et rendre offre pour offre, et serments pour serments.

ALCESTE :
Non, je ne puis offrir cette lâche méthode
Qu'affectent la plupart de vos gens à la mode ;
Et je hais rien tant que les contorsions
De tous ces grands faiseurs de protestations,
Ces affables donneurs d'embrassades frivoles,
Ces obligeants2 diseurs d'inutiles paroles,
Qui de civilités avec tous font combat,
Et traitent du même air l'honnête homme et le fat3.
Quel avantage a-t-on qu'un homme vous caresse4,
Vous jure amitié, foi, zèle, estime, tendresse,
Et vous fasse de vous un éloge éclatant,
Lorsqu'au premier faquin5 il court en faire autant ?
Non, non, il n'est point d'âme un peu bien située6
Qui veuille d'une estime ainsi prostituée ;
Et la plus glorieuse a des régals peu chers7,
Dès qu'on voit qu'on nous mêle avec tout l'univers :
Sur quelque préférence une estime se fonde,
Et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde.
Puisque vous y donnez, dans ces vices du temps,
Morbleu ! vous n'êtes pas pour être de mes gens ;
Je refuse d'un cœur la vaste complaisance
Qui ne fait de mérite aucune différence ;
Je veux qu'on me distingue ; et, pour le trancher net,
L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait.

PHILINTE :
Mais, quand on est du monde8, il faut bien que l'on rende
Quelques dehors civils9 que l'usage demande.

ALCESTE :
Non, vous dis-je ; on devrait châtier sans pitié
Ce commerce10 honteux de semblants d'amitié.
Je veux que l'on soit homme, et qu'en toute rencontre
Le fond de notre cœur dans nos discussions se montre,
Que ce soit lui qui parle, et que nos sentiments
Ne se masquent jamais sous de vains compliments.

[...]

1 Monnoie : monnaie
2 Obligeants : aimables
3 Fat : vaniteux
4 Caresse : flatte
5 Faquin : canaille
6 Un peu bien située : noble
7 Régals peu chers : satisfactions méprisables
8 Du monde : de la bonne société
9 Dehors civils : marques de politesse
10 Commerce : échange

  • Le sujet demande à ce qu'on connaisse bien le texte de Molière du corpus. Il faut analyser ce texte et en faire ressortir les éléments principaux. Quels sont les arguments des deux personnages ?
  • Il ne s'agit pas d'une réécriture pure et simple de l'extrait proposé, mais il est important de s'en inspirer. On peut reprendre des arguments présents dans le texte.
  • Il faut respecter la forme du dialogue. On doit donc trouver des guillemets et des tirets.
  • On attend de vous un débat argumenté. Chaque personnage doit avoir des arguments et des exemples.
  • Le débat doit être évolutif.
  • Les personnages expriment leurs opinions. On attend donc des verbes comme : croire, penser, supposer, sembler, etc.
  • Les deux personnages n'exposent pas simplement leurs idées, ils essaient de convaincre ou persuader l'autre. On attend donc des termes mélioratifs ou péjoratifs en faveur ou contre la sincérité.
  • On attend l'utilisation de termes qui marquent un discours structuré : mais, pourtant, c'est pourquoi, ainsi.
  • Le langage doit être correct.

À la sortie d'une représentation du Misanthrope de Molière, deux camarades se lancent dans une discussion sur la pièce, qui conduit à un débat sur l'importance de la sincérité.

" - Ah ! Comme je comprends Alceste ! "Je veux qu'on soit sincère"... J'ai trouvé cette pièce vraiment triste. Finalement, tout le monde se moque d'Alceste, alors qu'il veut simplement que les autres soient honnêtes !
- Oh tu exagères. Alceste veut forcer les autres à être comme lui. Il n'accepte pas la différence. De plus, sincère il l'est peut-être. Mais je le trouve assez idiot aussi. Regarde comme il aime Célimène ! Une vraie coquette ! Il est si naïf qu'il ne s'en aperçoit même pas.
- Bon, tu as raison, le personnage est un peu caricatural. Mais si on oublie la pièce, "Je veux qu'on soit sincère"... Je ressens la même chose. Je trouve qu'aujourd'hui surtout les relations sont devenues très superficielles.
- Ah bah merci !
- Mais voyons, tu sais bien que je ne parle pas de toi ! Mais tout de même, quand on y réfléchit, aujourd'hui on a quasiment tous Facebook, Twitter, on se suit constamment sur Internet. Chacun donne une certaine image de lui sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, quand on suit un ami qui nous est proche, c'est un peu étrange, on peut ne pas le reconnaître. Il y a une mise en scène de soi.
- Bien sûr, nous vivons une époque avec une mise en scène de soi-même... Comme à l'époque de Molière ! Les hommes ont toujours eu besoin de se rassurer en se donnant l'air d'être comme si ou comme ça... La mode sert à cela. Ce n'est pas bien grave. D'ailleurs, personne n'est dupe ! Tu le dis toi-même, quand on connaît la personne, on sait que cela n'est pas forcément sa vraie image. Et ce n'est pas si grave.
- Mais regarde comme on peut se moquer des uns et des autres ! On va dire "bonjour", faire de grands sourires, et puis on va rire d'eux ensuite ! Et les réseaux sociaux accentuent cela. Entre amis, il n'est pas rare qu'on aille sur la page de quelqu'un qu'on apprécie peu pour s'en moquer.
- Encore une fois, les moyens sont différents, mais cela a toujours été le cas. Se moquer des gens qu'on apprécie peu, ce n'est pas bien méchant. Tiens, si on allait voir Lucien demain devant toute la classe, pour lui dire franchement qu'on ne l'aime pas, qu'on le trouve idiot, prétentieux et vraiment trop naïf, tu crois qu'il apprécierait ? On se moque de lui entre nous, mais ça ne peut pas le blesser. On est polis avec lui par contre, c'est important.
- Mais c'est terrible ! On ne dit pas vraiment ce qu'on pense ! On ment !
- Tu aimerais que des gens viennent te voir et te disent "toi tu es moche", "toi tu es idiote", "toi je ne te supporte vraiment pas" ?
- Euh... Non.
- Exactement. C'est pareil là. Il y a une différence assez nette entre sincérité et méchanceté gratuite. C'est une chose d'être sincère, et entre amis, évidemment il faut pouvoir se dire les choses. En même temps, cela m'est arrivé d'être en colère contre toi. J'ai pensé que tu étais vraiment énervante. J'en ai parlé à Karim, et je lui ai dit que parfois je ne te supportais pas. Bon, ce n'était pas bien méchant, cela m'a soulagé sur le coup, et après on s'est reparlés normalement toi et moi.
- Bien sûr, mais vois-tu, je te l'ai dit tout de suite, moi, que tu étais agaçant. Je ne voulais pas parler de toi dans ton dos.
- C'est tout à fait louable. Sans doute entre amis devrions-nous essayer d'être le plus sincère possible. Mais je ne crois pas que ce soit bien méchant de se moquer des autres quand ils ne nous entendent pas, et de rester polis avec eux.
- Quand on n'aime pas quelqu'un, on ne devrait pas discuter de lui ou d'elle. Évidemment, tu n'es pas obligé d'aimer tout le monde. Mais tu peux aussi t'abstenir de parler dans le dos des gens, et simplement rester poli.
- Je suis d'accord. Mais dans ce cas-là tu n'est pas complètement sincère. Tu vis en société, donc tu gardes certains sentiments ou idées pour toi, pour ne pas blesser. Bien sûr, tu n'es pas obligé de te livrer à des médisances, c'est tout à ton honneur.
- Exactement. Bon, allez, allons manger un morceau, j'ai faim !
- Allons-y !"

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