Répondre aux questions suivantes qui permettront d'expliquer les politiques mises en œuvre pour lutter contre le chômage.
Quel type de politique est utilisé pour lutter contre le chômage conjoncturel ?
Les politiques de relance luttent contre le chômage conjoncturel, tandis que la lutte contre le chômage structurel passe par des politiques réduisant le coût du travail ou cherchant à flexibiliser le marché du travail ou à former les chômeurs pour résoudre les problèmes d'appariement.
Quels sont les effets d'une réduction du coût du travail ?
La réduction du coût du travail comporte plusieurs effets positifs du côté des entreprises qui sont à la fois demandeurs de travail et offreurs de biens. Elles seront incitées à embaucher davantage, car le coût du travail est plus faible. De plus, la baisse du coût salarial leur permet d'être plus compétitives. Enfin, la baisse du coût du travail fait augmenter le profit des entreprises et donc favorise l'investissement.
Qu'est-ce que l'effet d'aubaine ?
On parle d'effet d'aubaine lorsqu'une entreprise peut embaucher un chômeur à moindre coût alors qu'elle l'aurait de toute façon embauché parce qu'elle en avait besoin.
Que désigne la « flexisécurité » ?
La « flexisécurité » désigne le marché du travail au niveau national où les contrats de travail sont flexibles, la protection sociale forte et les politiques de l'emploi actives. Ainsi, les entreprises peuvent facilement licencier les salariés si la conjoncture économique n'est pas bonne, mais en contrepartie, les salariés bénéficient d'allocations chômage élevées. Celles-ci sont cependant conditionnées à des obligations de formation, afin que les chômeurs retrouvent rapidement un emploi.
Quels sont les effets d'une plus grande flexibilité du marché du travail ?
Il existe plusieurs avantages à l'augmentation de la flexibilité sur le marché du travail. D'une part, les coûts de production sont réduits, en évitant les sureffectifs. D'autre part, les entreprises peuvent s'adapter très rapidement aux variations de la demande (notamment en licenciant les salariés si nécessaire), ce qui accroît la compétitivité des firmes. Toutefois, une plus grande flexibilité présente aussi des limites. Notamment, elle fragilise la position des salariés, qui sont de plus en plus souvent dans des situations précaires. Cette flexibilisation a entretenu le phénomène de la « nouvelle pauvreté » qui touche les travailleurs pauvres. Elle peut aussi favoriser un chômage répétitif et freiner l'intégration des travailleurs dans la société.
Que désignent les politiques de relance pour lutter contre le chômage conjoncturel ?
Afin de lutter contre le chômage conjoncturel, on met en œuvre des politiques conjoncturelles de relance par la demande, en agissant sur ses deux leviers majeurs : la consommation des ménages et l'investissement des entreprises.
Qu'est-ce qu'une politique de relance budgétaire ?
Une politique de relance budgétaire est un type de politique de lutte contre le chômage conjoncturel par la relance de la demande : en augmentant ses dépenses (par le biais des investissements publics ou encore des dépenses de protection sociale) ou en diminuant les taxes, l'État soutient la demande. La hausse du salaire minimum ou la baisse de la fiscalité sont des politiques de relance budgétaire. On la distingue des politiques de relance monétaire, qui consistent en la diminution par l'État des taux d'intérêt afin d'inciter les agents économiques à emprunter, investir et produire plus, ce qui mène à une hausse de la demande.
Il existe différentes politiques de lutte contre le chômage. Les politiques de relance luttent contre le chômage conjoncturel, tandis que la lutte contre le chômage structurel passe par des politiques réduisant le coût du travail ou cherchant à flexibiliser le marché du travail ou à former les chômeurs pour résoudre les problèmes d'appariement.
La réduction du coût du travail peut passer par la diminution du salaire minimum ou la réduction des cotisations sociales. La baisse du coût du travail comporte plusieurs effets positifs du côté des entreprises qui sont à la fois demandeurs de travail et offreurs de biens :
- Les entrepreneurs seront incités à embaucher davantage, car le coût du travail est plus faible.
- La baisse du coût salarial devrait rendre les entreprises plus compétitives : cela permet une baisse des coûts de production, dans un marché concurrentiel cela diminue les prix de vente et permet aux entreprises de vendre plus et donc d'augmenter leur production (et ainsi, au final, d'embaucher davantage).
- La baisse du coût du travail augmente le profit des entreprises : cela favorise l'investissement.
Ces politiques présentent cependant plusieurs limites :
- L'effet d'aubaine : lorsqu'une entreprise peut embaucher un chômeur à moindre coût alors qu'elle l'aurait de toute façon embauché parce qu'elle en avait besoin.
- L'effet de substitution : les diminutions des coûts salariaux profitent généralement aux emplois peu qualifiés, ce qui dessert la productivité et nuit à la compétitivité des entreprises.
- L'effet pervers : lorsque l'économie s'enferme dans une situation où la production et l'emploi sont faibles. Lorsque les salaires sont trop bas, les effets sont négatifs dans la mesure où les salariés consomment moins, ce qui réduit la production, et donc l'emploi.
Les politiques de flexibilisation visent à accroître la flexibilité du marché du travail pour permettre un ajustement entre offre et demande, notamment en permettant aux entreprises de licencier plus facilement les travailleurs. Il existe plusieurs avantages à l'augmentation de la flexibilité sur le marché du travail :
- Les coûts de production sont réduits, en évitant les sureffectifs.
- Les entreprises peuvent s'adapter très rapidement aux variations de la demande (notamment en licenciant les salariés si nécessaire), ce qui accroît la compétitivité des firmes.
Toutefois, ces politiques présentent des risques pour la sécurité de l'emploi. Elles augmentent la précarité des salariés, ce qui a entretenu le phénomène de la « nouvelle pauvreté » qui touche les travailleurs pauvres. Les contrats précaires favorisent en effet un chômage répétitif et peuvent freiner l'intégration des travailleurs dans la société. De plus, l'augmentation du nombre de contrats précaires entraîne une segmentation du marché du travail, entre ceux qui sont intégrés et ceux qui sont en marge du marché. Ce sont souvent les individus appartenant à des catégories sociales défavorisées qui se voient imposer des contrats flexibles (femmes, jeunes, immigrés), et qui perdent donc rapidement leur emploi en cas de crise.
Une autre façon de lutter contre le chômage structurel consiste à former les chômeurs afin de résoudre les problèmes d'appariement, c'est-à-dire d'ajustement entre l'offre et la demande en renforçant l'employabilité des chômeurs. La formation leur permet d'acquérir une qualification, c'est-à-dire l'ensemble des aptitudes professionnelles demandées pour exercer un emploi (à la fois les diplômes et l'acquisition d'expériences).
Concernant la lutte contre le chômage conjoncturel, elle passe par les politiques de relance par la demande préconisées par Keynes. Ces politiques agissent sur les deux leviers majeurs du chômage conjoncturel : la consommation des ménages et l'investissement des entreprises. On distingue :
- La politique de relance budgétaire : en augmentant ses dépenses (par le biais des investissements publics ou encore des dépenses de protection sociale) ou en diminuant les taxes, l'État soutient la demande. La hausse du salaire minimum ou la baisse de la fiscalité sont des politiques de relance budgétaire.
- La politique de relance monétaire : l'État (les banques centrales) diminue les taux d'intérêt afin d'inciter les agents économiques à emprunter, afin d'investir et de produire plus, ce qui mène à une hausse de la demande.
En favorisant la demande, les chômeurs continuent de consommer, ce qui va relancer la production et donc favoriser l'emploi.
L'efficacité des politiques conjoncturelles de relance est limitée par plusieurs contraintes :
- La contrainte extérieure : l'appareil productif national doit être suffisamment compétitif en matière de prix sinon la relance de la demande ne profitera pas à l'économie nationale.
- La contrainte budgétaire : afin de relancer l'économie, l'État doit s'endetter et peut donc être contraint à diminuer les dépenses publiques et augmenter les recettes fiscales pour diminuer son déficit budgétaire. On observe alors un ralentissement de la croissance qui a des effets négatifs sur l'emploi et le chômage.
- La relance permet la croissance, mais il n'y a pas nécessairement un effet positif sur la création d'emploi. En effet, la croissance peut aussi inciter les entreprises pour profiter des gains de productivité provoqués par le progrès technique, plutôt qu'embaucher de nouveaux travailleurs. À long terme, la croissance de l'emploi risque donc d'être moins rapide que la croissance de la production.