Albert Camus
1913 - 1960
Français
Théâtre, roman
Albert Camus
Caligula
1944
Albert Camus
Le Malentendu
1944
Albert Camus
L'État de siège
1948
Albert Camus
Les Justes
1949
Camus naît en Algérie et ne connaîtra jamais son père. Sa mère, dont il est proche mais avec qui il dialogue peu, est d'origine espagnole et illettrée. Elle vit dans un quartier pauvre d'Alger, qui marque le jeune homme, et fait le ménage, donnant l'argent qu'elle gagne à sa propre mère.
Le jeune Camus obtient un diplôme d'études supérieures en lettres mais atteint de la tuberculose, il doit suivre des cures, ce qui l'empêche de passer l'agrégation. Cela le convainc que la vie est injuste mais il reste optimiste malgré tout. Il exerce alors divers métiers et adhère un moment au Parti communiste.
Il s'engage tôt pour dénoncer l'imperfection de la société, notamment avec Révolte dans les Asturies. À l'origine de la fondation de la Maison de la Culture à Alger, il crée aussi une troupe de théâtre, puis écrit des articles et fonde la revue Rivages. Pour lutter davantage en faveur de ses idées, il écrit "Misère de la Kabylie", un article qui a un tel retentissement que le journal est interdit par les autorités et Camus doit quitter le pays pour rejoindre la France, qui est en pleine débâcle.
À cette époque, il écrit L'Étranger, qui raconte la vie Meursault en Algérie française. Le personnage apprend la mort de sa mère, sans exprimer tristesse ou émotion, même aux funérailles où il se contente d'observer les gens qui l'entourent. Il reprend sa vie normale et rencontre une jeune fille, Marie. Un jour, il tue sans le vouloir un Arabe et reste tout aussi indifférent qu'à la mort de sa mère.
Durant la Seconde Guerre mondiale, il se range du côté des résistants. Il collabore à la presse clandestine et dénonce notamment la destruction d'Hiroshima par une bombe atomique. Après la guerre, il devient le codirecteur du journal Combat qui voit le jour pendant la Résistance.
Ses premiers écrits sont suivis des pièces Le Malentendu et Caligula, qui appartiennent à ce que l'on appelle le cycle de l'absurde.
Dans Le Malentendu, l'intrigue a pour héros Jan, qui décide de se rapprocher de sa famille qu'il a quittée depuis longtemps. Il se rend donc dans l'auberge que tiennent sa mère et sa sœur, sans savoir comment révéler son identité. Attendant la bonne occasion, il y séjourne. La suite de la pièce révèle que la mère et la fille tuent des pensionnaires pendant leur sommeil pour les piller, cherchant à s'enrichir pour pouvoir fuir leur région.
Caligula redonne vie à l'empereur romain qui a exercé son pouvoir de manière tyrannique et dans la démesure. Cette pièce est le plus long succès de son auteur car elle affiche nombre de représentations en France comme à l'étranger.
Son cycle de la révolte comprend La Peste, L'État de siège et Les Justes.
L'État de siège se passe à Cadix, en Andalousie. Écrite juste après la Seconde Guerre mondiale, la pièce dénonce le totalitarisme mis en place par la peur. Il s'inspire du fonctionnement d'Hitler et surtout de Franco qui fait encore régner la terreur en Espagne. Pour que son discours reste universel, Camus se demande ce qui se passe si la peste en personne prend le pouvoir dans un pays où les hommes restent passifs, soumis, se laissent manipuler ou se résignent. Il met en valeur la Résistance, la révolte et la liberté.
L'œuvre Les Justes, d'abord appelée La Corde puis Les Innocents, est une réponse aux Mains Sales de Sartre et donne vie à des terroristes à Moscou. Son texte s'inspire de la réalité et de Souvenirs d'un terroriste de Boris Savinkov. Camus parle des héros de cette pièce dans un article écrit antérieurement, "Les Meurtriers délicats". La critique lui reproche d'avoir inséré une histoire d'amour à son intrigue.
Le style de Camus dans ses récits et ses pièces est caractérisé par une écriture neutre faite de phrases courtes. Il convient au mouvement de l'absurde qui domine son œuvre. On dirait que l'auteur, comme Meursault dans L'Étranger, est indifférent pas à ce qu'il dit alors que ce n'est qu'une technique narrative révélant d'autant plus l'horreur des propos rapportés, plus difficiles à supporter.
Camus décède peu après avoir reçu son Prix Nobel, dans un accident de la route en 1960. Il est enterré à Lourmarin, dans le Vaucluse, région où il a acheté une maison.
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