Colette
1873 - 1954
Française
Théâtre, autobiographie, roman
Colette
Claudine à l'école
1900
Colette
La Maison de Claudine
1922 - 1930
Colette
Sido
1930
Née à Saint-Sauveur-en-Puisaye, Sidonie-Gabrielle Colette, dite Colette, prend comme nom d'auteur le nom de famille de son père adoptif, le capitaine Colette. Sa mère, surnommée Sido, lui donne le goût de la campagne et de la liberté. La famille vit en Bourgogne et la jeunesse de Colette est heureuse, empreinte de lecture et de jeux avec les animaux.
Elle rencontre Henri Gauthier Villars, dit Willy, à Paris et l'épouse alors qu'elle a vingt ans. Il aime les salons mondains et l'entraîne dans une vie qui n'intéresse pas Colette. Il lui demande d'écrire des souvenirs d'enfance, en s'inspirant du Petit Chose d'Alphonse Daudet qui connaît à l'époque un grand succès. Claudine à l'école paraît en 1900. Willy se fait passer pour l'auteur et exige de Colette trois suites. Les époux finissent par se séparer en 1910.
Colette a des relations avec des femmes, ce qui choque profondément ses contemporains. Elle se produit également sur scène déguisée en homme au Moulin Rouge. Sa vie entière est marquée par ces scandales.
Deux mois après la mort de sa mère, Colette se marie avec Henry de Jouvenel, le codirecteur du journal Le Matin. Elle lui donne une fille. Colette se consacre alors au journal, dont elle devient la directrice littéraire à la fin de la guerre. Tout en continuant à écrire, notamment le roman Chéri qui rencontre un fort succès, elle soigne des malades réfugiés dans le lycée Janson de Sailly.
Colette raconte à près de cinquante ans, dans La Maison de Claudine, l'enfance heureuse qu'elle a passée à la campagne. L'œuvre est rédigée à une époque difficile pour elle car son deuxième mariage bat de l'aile. La rupture définitive intervient d'ailleurs l'année suivante. Le titre de l'œuvre est un hommage à ses premières publications qui la lancent dans l'écriture. Le livre est édité trois fois avant sa version finale en 1930. Beaucoup de nouvelles sont d'abord publiées dans Le Matin.
De courtes scènes y évoquent ses parents et même certains de ses animaux de compagnie. Le récit se déroule essentiellement à Saint-Sauveur-en-Puisaye, où se trouve la maison natale de Colette décrite dans sa première nouvelle. Les nouvelles évoquant la décrépitude de sa mère se déroulent à Châtillon-Coligny et celles qui mettent en scène ses chiens et chats dans leur cadre parisien. Plus du genre autobiographique, cette œuvre n'est pas dans la même veine que ses premiers écrits, car Colette y apparaît sous le surnom que sa mère lui donne, "Minet-Chéri". Cette appellation véritable l'éloigne de la fiction autobiographique attachée au premier personnage de Claudine.
La Maison de Claudine se présente comme un recueil de souvenirs, dont l'écriture est travaillée et moderne. Il ne s'agit pas d'un récit rétrospectif à la première personne qui suit un développement chronologique, centré sur l'histoire du narrateur-personnage, mais d'un ouvrage à la structure éclatée. Beaucoup d'éléments varient d'une nouvelle à l'autre et chaque récit fonctionne seul comme un tout. Colette ajoute à ses souvenirs d'enfance des épisodes plus récents comme son expérience de mère. Les fragments s'organisent autour d'un noyau qui est l'évocation de sa famille, gage de protection, et notamment de la figure centrale de sa mère. Des échos discrets se font entre les deux mères que sont Sido et Colette et des deux filles, "Minet-Chéri" et "Bel-Gazou".
Colette se sépare bientôt d'Henry. C'est alors qu'elle signe pour la première fois de son nom, avec le roman Le Blé en herbe. Colette rencontre Maurice Goudeket qui devient dix ans plus tard son troisième époux.
Sido est une collection de souvenirs de ses huit à douze ans, où Colette forge sa personnalité. Elle raconte ainsi les épisodes constituant des étapes clés, présentés comme une sorte de période idéale. Elle recherche son identité à travers ses origines. La figure de la mère est le cœur du recueil. Le monde rural et l'enfance sont largement exprimés sur un ton empreint de lyrisme.
Colette intègre l'Académie royale de Belgique. Quelques années plus tard, son mari, qui est juif, est arrêté par les Allemands mais Colette parvient à le faire libérer. Elle commence à souffrir d'arthrose, ce qui finit par l'immobiliser.
Sa notoriété ne cesse de grandir après la guerre et elle est élue à l'unanimité à l'Académie Goncourt. Quand ses Œuvres complètes paraissent, certaines sont mises en scène, d'autres deviennent des films. L'année précédant sa mort, Colette devient grand officier de la Légion d'honneur. Des obsèques nationales, dérangeant la France bourgeoise catholique, lui sont données dans la cour d'honneur du Palais-Royal.
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