Hervé Bazin Fiche auteur

Jean-Pierre Hervé Bazin naît dans une famille bourgeoise. La Première Guerre mondiale se répercute sur son enfance car son père, blessé à Verdun, se voit proposer un poste à Shanghai. Il part avec son épouse et confie les enfants à leur grand-mère. À sa mort, ils rentrent en France et doivent affronter des difficultés matérielles qui fragilisent les relations familiales.

Rompant avec sa famille, le jeune homme connaît des expériences diverses et part étudier les lettres à la Sorbonne. Un accident avec la voiture empruntée à son père le rend amnésique, ce qui le conduit à une longue hospitalisation. Il décide de ne pas terminer ses études et vit de "petits" boulots. Il épouse Odette Danigo contre l'avis de ses parents et aura un fils avec elle. On sait peu de choses des dix années qui suivent, mais il a beaucoup écrit des poèmes et des romans qui n'ont jamais été publiés. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Bazin entre dans la Résistance.

En secondes noces, Bazin épouse Jacqueline Dussolier dont il a quatre enfants. Il décide de fonder une entreprise de ferraille mais ne renonce pas pour autant à la littérature et tient la rubrique littéraire du journal L'Information avant de créer une revue de poésie, La Coquille. Sur le conseil de Paul Valéry, il se met à écrire en prose.

Il obtient le Prix Apollinaire pour le recueil Jour et rédige un roman autobiographique, Vipère au poing. Des lecteurs sont enthousiastes, d'autres horrifiés parce qu'il s'attaque à sa mère. Cette œuvre est la première d'une trilogie qui raconte l'enfance de Jean Rezeau, sa vie de jeune adulte puis celle de l'homme d'âge mûr. Vipère au poing, La Mort du petit cheval et Le Cri de la chouette sont autobiographiques.

Vipère au poing se déroule chez la famille Rezeau. Le domaine familial de plusieurs hectares est un fournil transformé en manoir, qui fait depuis deux siècles la fierté de la famille. L'histoire se passe dans l'entre-deux-guerres, dans les années vingt et trente. L'œuvre s'appuie sur l'évolution personnelle de Jean Rezeau jusqu'à son adolescence. Il connaît un parcours difficile, molesté par sa mère qu'il appelle Folcoche.

Après le succès de ce roman, Hervé Bazin se consacre entièrement à la littérature. Il continue son métier de journaliste et écrit presque chaque année un roman, dont La Mort du petit cheval. Élu membre de l'Académie Goncourt, il se consacre à ses activités de critique littéraire. Il publie un recueil de nouvelles, Chapeau bas, et un essai consacré à la réforme de l'orthographe, Plumons l'oiseau. Il divorce de son troisième mariage avec Monique Serre-Gray, qui lui a donné un enfant, et écrit notamment Le Cri de la chouette, qui termine sa trilogie.

Élu président de l'Académie Goncourt, il occupe ce poste jusqu'à sa mort, ce qui ne freine pas sa production de romans. Il se marie une quatrième fois avec Odile L'Hermitte qui lui donne un fils.

Hervé Bazin est considéré comme "un romancier de la famille", thème au cœur de ses romans. Pour lui, la famille est souvent violente, destructrice.

Attaché à la province, Hervé Bazin est un écrivain qui pratique l'ouverture, soutenant notamment les combats pacifistes et antinucléaires. Héritier des Goncourt, il sait impulser à l'Académie les adaptations nécessaires pour rester à l'écoute de la vie littéraire et culturelle.

Hervé Bazin meurt à Angers en 1996, après avoir passé les dernières années de sa vie à Cunault sur les bords de la Loire.