David Hume
1711 - 1776
David Hume
Traité de la nature humaine
1740
David Hume
Enquête sur l'entendement humain
1748
David Hume
Dialogues sur la religion naturelle
1779
Hume est surtout connu comme étant le principal représentant de l'empirisme : seule l'expérience est source de connaissance. Dans l'esprit, il n'y a que des perceptions et non des idées innées. Ce n'est que grâce à la mémoire (rappel des perceptions passées) et l'imagination (constitution de l'image d'un objet existant ou possible) que l'esprit semble être capable de créer des idées nouvelles. Mais, en réalité, il s'agit simplement d'associations d'idées issues de l'expérience : "Quand nous pensons à une montagne d'or, nous joignons seulement deux idées compatibles, or et montagne, que nous connaissions auparavant".
De plus, il n'existe pas d'idées générales en tant que telles : elles ne sont que le fruit du langage. En effet, on désigne par le mot "triangle" un ensemble d'idées particulières (triangle rectangle, isocèle, etc.) mais qui ne correspondent à aucune idée générale ou abstraite.
Hume est également célèbre pour sa critique de la causalité : la causalité est une croyance issue de l'habitude et non inhérente à la réalité. Par exemple, on a l'habitude de voir venir la pluie après les nuages et on nomme donc la pluie "effet" et les nuages "cause". Toutefois, rien ne justifie cette idée de causalité puisque l'expérience donne à voir des conjonctions (A puis B) mais jamais des connexions (A donc B).
En montrant le caractère illusoire de la causalité, Hume introduit un scepticisme modéré : la science, qui se fonde sur la causalité, ne serait constituée que de croyances probables mais incertaines. Il est impossible de connaître la vérité absolue, mais on peut rechercher les explications des phénomènes en leur accordant des degrés plus ou moins grands de probabilité.
Cette affirmation aura une influence certaine, au siècle suivant, sur le positivisme d'Auguste Comte. Elle est confirmée par la physique contemporaine, qui a en partie abandonné le déterminisme "classique" ou causal pour un déterminisme seulement statistique.
Le scepticisme de Hume porte également sur la métaphysique. Par exemple, l'idée cartésienne d'une âme comme substance immuable et identique est illusoire : le "moi" n'est qu'une suite de perceptions singulières. Il n'existe pas d'identité du sujet en soi : "pour moi, quand je pénètre au plus intime de ce que j'appelle moi-même, c'est toujours pour tomber sur une perception particulière ou sur une autre : une perception de chaud ou de froid, de lumière ou d'obscurité, d'amour ou de haine, de peine ou de plaisir".
Enfin, Hume applique même l'empirisme au domaine de la morale : ce n'est pas la raison qui guide l'Homme mais le sentiment. Un acte semble vertueux car il nous fait éprouver un sentiment de plaisir, tandis que nous désapprouvons le vice car il nous fait ressentir de la douleur.
Hume s'oppose ainsi à son prédécesseur Locke, philosophe empiriste, mais qui partageait avec Descartes la certitude de l'existence substantielle de l'âme ou du « Moi ».
Toute connaissance dégénère en probabilité.
David Hume
Traité de la nature humaine
1740
Les idées de cause et d'effet proviennent de l'expérience qui nous informe que tels objets particuliers, dans tous les cas passés, ont été conjoints aux autres ; quand nous passons de l'impression d'un objet à l'idée d'un autre, nous sommes déterminés non par la raison, mais par l'accoutumance ou le principe d'association.
David Hume
Traité de la nature humaine
1740
La raison est, et elle ne peut qu'être l'esclave des passions ; elle ne peut prétendre à d'autres rôles qu'à les servir et à leur obéir.
David Hume
Traité de la nature humaine
1740
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